Inception

par: Emmanuel Galais



Dom Cobb est un voleur expérimenté, le meilleur qui soit dans l’art périlleux de l’extraction. Sa spécialité consiste à s’approprier les secrets les plus précieux d’un individu, enfouis au plus profond de son subconscient, pendant qu’il rêve et que son esprit est le plus vulnérable. Mais une ultime mission lui demande d’utiliser l’Inception : Un procédé qui consiste à implanter une idée dans le rêve de la victime.

On le sait maintenant, depuis qu’il a repris la licence des « Batman » et surtout avec le dernier opus « The Dark Knight » ( qui a engrangé plus d' 1 milliard de dollards de recette dans le monde ), Christopher Nolan aime la complexité et la maîtrise à merveille. En effet, le bougre semble bien incapable de faire un film comme tout le monde . Avec « Inception », il entraine le spectateur dans un thriller autant visuel que psychologique. Utilisant les profondeurs de champs et les effets d’optiques comme autant de pistes à brouiller, le réalisateur fait preuve d’une créativité maitrisée rarement égalée .

A mis chemin entre « Matrix » et « Minority Report », le spectacle est hallucinant. Christopher Nolan nous plonge dans un univers où la plus intime propriété devient la plus fragile des forteresses. Ici personne n’est réellement à l’abri de ces cambrioleurs d’un autre genre. La réalité et la fiction n’ont plus de frontières et Christopher Nolan nous offre un film certes aussi complexe que « Matrix » mais beaucoup moins élitiste que le film des frères Wachowski . Car ici on ne parle pas d’univers virtuel dirigé par une matrice physiquement créée par l’homme, mais du subconscient qui est l’essence même de la condition humaine. Mélangeant avec brio le réel et l’irréel, le réalisateur fait preuve d’une créativité incroyable, comme par exemple lors des scènes parisiennes où Christopher Nolan utilise les perspectives et les module au rythme de sa fantaisie .

« Inception » est une preuve supplémentaire qu'il n’est pas seulement un réalisateur à la créativité visuelle évidente, c’est aussi un scénariste à l’imagination sans limite mais totalement maitrisée. Ainsi, l’histoire nous plonge à travers différents niveaux du rêve, au point de confondre la réalité du subconscient sans pour autant ne jamais perdre ni lasser le spectateur. En écrivant une intrigue originale qu’il a puisé dans sa propre fascination, Christopher Nolan n’en n’oublie pas pour autant la cohérence de son histoire et l’intelligence de sa trame, n’oubliant jamais le juste équilibre entre action et émotion.

Il sait d’ailleurs appuyé sur une distribution impeccable, à commencer par Leonardo Dicaprio (Les infiltrés ) qui se veut un subtile mélange entre charisme et humilité. L’acteur s’impose comme l’un des meilleurs de sa génération mais sait laisser de la place à ses partenaires. Ainsi, Joseph Gordon Levitt (500 jours ensemble ), Ken Watanabe (Le dernier amouraÏ ) ou encore Cillian Murphy ( Batman Begins ) et Tom Hardy (RockNRolla) peuvent aisément poser leurs compositions sans être effacés par le charisme de la star .

Côté charme, le réalisateur offre un rôle tout en nuances à la jeune actrice Ellen Page (Juno) qui prouve, si besoin en était, l’étendu de son talent . La jeune actrice nourrit tous les espoirs et confirme la qualité de son jeu. Mais la véritable bonne idée du film vient de la réussite du couple que Leonardo Dicaprio forme avec Marion Cotillard (La Môme). Avec une pointe de chauvinisme, le jeu de l’actrice est rayonnant et donne le parfait contre poids à la prestation de la star. Jamais impressionnée, l’actrice sait imposer son style et on ne peut s’empêcher de sourire lorsque le réalisateur lui fait un petit clin d’œil en utilisant une chanson de Piaf .

En conclusion, « Inception » est une nouvelle réussite visuelle et scénaristique du réalisateur Christopher Nolan. Son film semble parti pour être le meilleur de l’année et confirme, si besoin en était, le talent du réalisateur que l’on attend sur les prochains « Batman » et « Superman » .