Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures)
Lung Boonmee Raluek Chat
Sortie:
01/09/2010
Pays:
Thaïlande
Genre:
Durée:
1h55 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures)

par: Sebastien Keromen

Palme d’Or surprise du dernier festival de Cannes, le film du réalisateur aussi thaïlandais qu’imprononçable, Apichatpong Weerasethakul, reste un film assez difficile d’accès, au rythme tout en lenteur. Palme d’Or méritée ou non ?

Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures)
Titre original : Lung Boonmee Raluek Chat
Thaïlande, 2010
Réalisateur
 : Apichatpong Weerasethakul
Acteurs : Thanapat Saisaymar, Jenjira Pongpas, Sakda Kaewbuadee (oui, j’ai fait un copier-coller)
Adapté de « A Man who can recall his past lives » (écrit par un gars dont j’ai pas réussi à trouver le nom)
Durée : 1h55

L’histoire
Oncle Boonmee est très malade, et pense qu’il va bientôt mourir. Un curieux voyage intérieur et dans la forêt va le rapprocher de ses vies antérieures (du moins il me semble, j’ai largement pas tout compris)




La critique

Mille grâces soient rendues au copier-coller. C’est grâce à lui que je n’ai pas à écrire moi-même, avec toutes ses lettres, le nom du réalisateur Apichatpong Weerasethakul, lauréat de la Palme d’Or, ce qui a obligé plein de gens à apprendre un minimum à prononcer son nom. Et d’autres à en faire un copier-coller, ça ne coûte rien, regardez, hop :  Apichatpong Weerasethakul, trop facile.




Ah ? Le film ? Oui. Il est bon de temps en temps d’aller voir un film d’auteur pour 1) se donner bonne conscience après plein de blockbusters idiots, 2) se rappeler pourquoi on va voir ces blockbusters idiots, et 3) se sentir idiot soi-même. Parce que Oncle Boonmee est tout de même bien hermétique, assez abscons, déconcertant, space, du genre parfois n’importe quoi mais on n’ose pas le dire parce qu’on a peur de passer pour un crétin en ayant raté une allégorie ou une subtile allusion. Voilà, Oncle Boonmee est parfait dans ce rôle de film qui fait rappeler aux fans pourquoi ils aiment les films auteurisants (et pourquoi ils n’aiment pas que les autres les comprennent), et aux gens normaux pourquoi ils vont voir des films normaux. Bon, j’exagère un peu, Oncle Boonmee n’est pas dénué de qualités, notamment une qualité graphique très spéciale, avec des couleurs un peu délavées, et des images qui ressemblent parfois à des tableaux ou semblent en avoir la texture. Ou encore des images où il faut quelques secondes pour comprendre ce qu’on voit. L’ambiance, très lente, très très lente, baignée dans les bruits de cigales locales, parmi les fantômes et autres apparitions bizarres, est assez unique. La caméra prend son temps, reste immobile, et le montage ne vole pas d’un personnage à un autre : il arrive souvent que dans un dialogue, on reste fixé sur un seul des personnages, les autres parlant hors champ. Les voix mélodieuses, parlant thaïlandais dans un rythme de berceuse, complètent cette ambiance flottante.




Cependant, difficile d’adhérer totalement à cette histoire vraiment raccourcie, qui prend quelques chemins de traverse qu’on ne comprend pas (en tout cas pas moi), comme cette histoire de princesse et de poisson, c’est qui eux, et c’est quoi ces singes fantômes, et pourquoi le moine il est dédoublé, et au fait elles sont où les vies antérieures ? Bon, peut-être que certaines de mes questions répondent en fait aux autres, mais une chose est sûre, on peut très bien ne pas comprendre grand-chose au film. On peut faire sans, mais on va tout de même pas mal s’ennuyer, et plus si affinités. Car tout est lent, on peut facilement prendre quelques minutes pour juste suivre un gars qui marche, ou juste regarder les feuilles d’un arbre dans le vent. Contemplatif, oui, c’est le mot, merci de l’avoir suggéré. Au final, si Oncle Boonmee plaira peut-être à la sphère des spectateurs qui ont la clé de ce genre de film, il laissera sans doute les autres au mieux perplexes, au pire endormis. Soyons justes, on s’ennuie mais le film ne paraît pas plus que sa durée, signe qu’on s’ennuie juste normalement. Mais bon, c’est une piètre consolation…

A voir : pour un film aussi fascinant qu’ennuyeux, ou l’inverse
Le score presque objectif : 6,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : -1, en fait c’est un peu plus ennuyeux que fascinant

Sébastien Keromen