Des hommes et des dieux
Sortie:
08/09/2010
Pays:
France
Genre:
Durée:
2h00 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Des hommes et des dieux

par: Sebastien Keromen

Grand Prix au festival de Cannes dernier, Des hommes et des dieux arrive précédé d’une réputation flatteuse. Pourtant, un film aussi austère, basé sur une histoire simple et vraie, peut-il intéresser le public ?

Des hommes et des dieux
France, 2010
Réalisateur
 : Xavier Beauvois
Acteurs : Lambert Wilson, Michael Lonsdale, Philippe Laudenbach, Sabrina Ouazani
Durée : 2h00

L’histoire
Années 90. Dans le Maghreb, un monastère chrétien, huit moines qui aident les villages alentours par leur savoir et leur médecine. Mais l’intégrisme monte et le danger plane sur le monastère.




La critique

Des hommes et des dieux, c’est l’histoire de piranhas préhistoriques qui… Ah non, c’est pas celui-là. Pas celui-là du tout. Celui-là est plus grave et nettement moins déconnant. Et sans piranha. Car Des hommes et des dieux, c’est du lourd. Pas de badinage, pas de légèreté, que du profond et du sérieux. Enfin bon, c’est pas tout à fait aussi austère que le monastère, mais c’est clairement pas un film pour rire. D’ailleurs, c’est un film pour quoi ? C’est un peu son problème. En traitant le sujet de façon humaine mais tout de même un peu survolée, on peine à voir exactement le but du film. Ce n’est pas un film pour informer, car il reste très vague et donne à peine les informations de temps et de lieu de cette histoire. Ce n’est pas un film pour émouvoir, car si le film nous a bien fait nous attacher aux moines, l’ellipse pudique de leur fin nous privera de l’émotion. C’est peut-être un film pour comprendre la relation entre ces moines et le village musulman qu’ils aident, mais ça reste plus une toile de fond que l’histoire principale. C’est peut-être un film pour expliquer pourquoi les moines ont décidé de rester, mais ça reste un peu léger sur le sujet. C’est peut-être un film pour nous faire toucher du doigt leur condition et leur vie, et y arrive plutôt bien, mais est-ce suffisant pour occuper deux heures ?




Bien sûr, le film présente bien. La réalisation très délicate, qui s’accorde avec le rythme monastique tranquille, sans oublier de prendre (parfois un peu trop) son temps pour écouter les chants et prières. On reste très près des hommes, de leur vocation, de leur générosité et de leur désintéressement. On reste près de leurs inquiétudes, de leur hésitation à sauver leur vie ou à sauver leur vœu. Une superbe performance des acteurs, un beau travail sur le silence, les regards, les paroles, l’intégration dans un monde différent… Parfait pour un documentaire d’une heure. Mais un peu court pour un film de deux heures, et on finit par s’ennuyer un peu de ces plans étirés à l’infini, de l’histoire qui progresse très doucement vers une fin qu’on connaît et qui n’aura finalement presque pas de rapport avec le film. Alors si le film plaira sans doute à certains plutôt attirés par le cinéma d’auteur, d’autres seront en droit de trouver que, quand même, on s’ennuie un peu, même si c’est plutôt bien fait et touchant, cette histoire.

A voir : pour être à hauteur d’humain pendant juste un peu trop longtemps
Le score presque objectif : 7/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +1, prenant mais trop long

Sébastien Keromen