David Fincher a fait un film sur Facebook. Oui, ça surprend, dit comme ça. Bon, il a fait un film sur le fondateur de Facebook et la façon dont il l’a créé. Histoire moderne s’il en est, le film nous plonge dans les coulisses du réseau social, pour une plongée vraiment intéressante.
The Social networkTitre original : The Social network
USA, 2010
Réalisateur : David Fincher
Acteurs : Jesse Eisenberg, Justin Timberlake, Andrew Garfield
Adapté du roman de Ben Mezrich : "The Accidental Billionaires"
Durée : 2h00
Note : Ce film a été vu en avant-première dans le cadre du club 300 Allociné.
Voir la fiche cinéma
Voir la bande annonceL’histoireMark Zuckerberg est un nerd, qui vient de se faire plaquer. D’une idée à une autre, il crée un réseau social informatique promis à un grand avenir : Facebook
La critiqueC’est rare un film qui raconte des événements réels qui ont moins de 10 ans. C’est rare un film qui raconte un événement qui est encore en cours, sans recul. C’est même sans doute assez casse-gueule. Mais quand on a David Fincher aux commandes et Aaron Sorkin (scénariste de la série
The West Wing et de
La Guerre selon Charlie Wilson, entre autres) à l’écriture, on peut espérer le meilleur. Après, reste à savoir comment rendre intéressant un film où il n’y a que des jeunes qui causent informatique et business. Là, c’est moins gagné. Les dialogues sont réussis mais très très fournis, ça n’arrête pas et ça parle vite. Quand au manque d’action, il est compensé par une énergie dans la mise en scène qui dynamise le tout mais fatigue parfois un peu aussi. Quand la scène se passe en boîte, que la musique techno hurle et que les gars sont encore en train de parler à 200 à l’heure, c’est un peu pénible.
Mais là n’est pas l’intérêt du film. Celui-ci repose sur deux choses. D’abord, ses acteurs. Des pas trop connus aux un peu plus connus (en passant par Justin Timberlake que je ne sais pas dans quelle catégorie ranger), tout le monde est épatant, et arrive sans problème à nous faire croire à cette histoire et à leurs personnages. Et c’est là d’ailleurs le deuxième intérêt du film : nous raconter cette histoire tellement proche dans le temps et tellement liée à quiconque est inscrit sur Facebook. Observer la genèse, la création et la mise au point du site, quand on y est inscrit, ressemble presque à entendre parler de soi, ou en tout cas de quelqu’un qu’on connaît. Et en plus, à moins qu’on se soit déjà intéressé à la question, c’est une histoire qu’on ne connaissait pas, et qui nous intéresse donc d’autant. La mise en scène un peu tape-à-l’œil (bon, c’est David Fincher, on n’est pas surpris) et le montage en flash-back n’empêche pas l’intérêt principal du film : raconter de façon crédible une histoire vraie qui nous concerne partiellement.
Voilà un film qui ne s’adresse pas à tout le monde : si vous n’aimez pas les tunnels de dialogue, et si vous ne connaissez pas Facebook, l’intérêt est moindre. Mais dans le cas contraire, même si vous sortirez avec les oreilles un peu bourdonnantes de deux heures de sons forts et de dialogue ininterrompu (et donc aussi pendant la musique forte), le film vous passionnera sans doute, à la fois pour le site que vous connaissez, mais aussi pour ses protagonistes et ce monde de wonderboys entre réalité et science-fiction, dont le film n’oublie pas de narrer également les états d’âme et les drames. Malgré le propos un peu aride, et parfois technique, difficile de s’ennuyer quand il se passe toujours quelque chose (ou plutôt, quand il y a toujours quelqu’un qui dit quelque chose). Il faut bien sûr savoir à quoi vous attendre, mais si l’histoire vous intéresse, le film vous la délivrera de fort belle façon.
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A voir : pour une histoire contemporaine et originale bien racontée
Le score presque objectif : 7,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +2, surtout si Facebook vous est familier
Sébastien Keromen