Raiponce
Tangled
Sortie:
01/12/2010
Pays:
USA
Genre:
Durée:
101 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Raiponce

par: Emmanuel Galais



Lorsque Flynn Rider, le bandit le plus recherché du royaume, se réfugie dans une mystérieuse tour, il se retrouve pris en otage par Raiponce, une belle et téméraire jeune fille à l’impressionnante chevelure de 20 mètres de long, gardée et prisonnière par Mère Gothel.

«La princesse et la grenouille» laissait une saveur un peu fade du retour de Disney à l’animation traditionnelle, nourrissant tous les espoirs sur le dos de cette jeune femme au cheveux long comme une échelle de pompier, et à la solitude chère aux contes des frères Grimm et de leur homologue français Charles Perrault. D’autant que le studio, si l’on n’exclue les productions Pixar, n’a pas réellement brillé par l’originalité et l’inventivité de son animation, notamment avec des films vites oubliés comme «Volt» ou encore «Bienvenue chez les Robinson». Ironie des instants ou force de l’expérience, les réalisateurs Nathan Greno et Byron Howard ont tous les deux travaillés sur ces derniers projets, et trouvent tous deux une sorte de rédemption au studio.

Car le premier constat que l’on peut faire face à ce nouveau-né des studios Disney est édifiant : La renaissance est en marche. Un peu comme une sorte d’évidence cyclique, Disney semble, après plusieurs années de productions insipides, s’être enfin retrouvé. Les réalisateurs Nathan Grena et Byron Howard ont su donner à l’équipe d’animateurs et au scénariste Dan Fogelman (Cars) une marche à suivre originale, à l’humour inspiré et à l’intelligence débridée. «Raiponce» n’est pas une adaptation rigide du conte des frères Grimm, mais bien au contraire Dan Fogelman se l’ait entièrement approprié.

Comme cela fut le cas avec «Belle» et plus tard «Aladdin», «Raiponce» est enfin une héroiïne qui correspond à son époque, avec un caractère solide, loin des images légendaires du studio tels que «Blanche-Neige» ou «La Belle aux bois dormants» par exemple. Ici, «Raiponce» sait s’imposer et faire le contre-poids avec les autres personnages en assumant ses choix et en refusant la fatalité. «Raiponce» parvient, à l’instar des meilleurs productions du studio sous l’ère Kartzenberg (Le Roi Lion) à enfin unir le public des adultes et des enfants. Même constat pour Flynn Rider. Le héros est un brigand, certes qui se révèlera courageux et vaillant, mais dont les débuts ressemblent plus à ceux des meilleurs bandits de grands chemins. Un personnage tout en nuance qui brille par son originalité teinté de classicisme.

L’autre bonne idée vient de l’humour débridé qui n’est pas sans rappeller les plus féroces concurrents, comme Dreamworks. «Raiponce» ne fait pas dans la caricature mais surfe plutôt sur les effets de surprises, comme les personnages de Maximus le cheval et Pascal le caméléon. Pour ne pas rompre avec les habitudes, les créateurs du long metrage utilisent ces personnages secondaires pour créer des comiques de situations hilarant pour les enfants autant que pour les parents. Comme cela fut le cas avec «Aladdin» en son temps, «Raiponce» surprend par ce ton volontairement décalé et cet humour parfois irrévérencieux mais particulièrement efficace.

Pour finir, n’oublions pas de souligner l’impeccable qualité de l’animation, dont on a forcément pris l’habitude avec le studio légendaire. Les animateurs offrent un spectale tout en profondeur, en oubliant pas les grandes possibilités offerte par la technologie 3D. Les perspectives sont sublimes, et les animateurs, en renforçant leur techniques graphiques, parviennent à donner une subtilité et une crédibilité dans les mouvements de détails des personnages commes les paupières qui donne ces regards intenses à l’image de mère Gothel.

En conclusion, «Raiponce» permet à Disney de se réaffirmer comme Le studio historique de l’animation. Le scénario réconcilie avec brio, les parents et les enfants, notamment grâce à un humour décalé et bien pesé. «Raiponce» n’est pas une simple adaptation, il réinvente le conte des frères Grimm et permet au réalisateur de donner naissance à une héroiïne plus en phase avec son temps.