Raiponce
Tangled
Sortie:
01/12/2010
Pays:
USA
Genre:
Durée:
1h40 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Raiponce

par: Sebastien Keromen

Le Disney de Noël, c’est une tradition. Ou plutôt, c’était, vu la piteuse qualité des derniers films en date (je ne les citerai pas car vous ne vous rappelez déjà plus leur nom… Chicken Little, La Ferme se rebelle, The Wild, Bienvenue chez les Robinson, allô allô, quelqu’un se rappelle ?). Mais vu la qualité de Raiponce, la tradition est de retour !

Raiponce (bèèèèèèh !)
Titre original : Tangled (mieux, quand même !)
USA, 2010
Réalisateur
 : Byron Howard & Nathan Greno
Voix : Mandy Moore, Ron Perlman en VO, Romain Duris, Isabelle Adjani en VF
Musique de : Alan Menken
Adapté du conte des frères Grimm
Durée : 1h40

L’histoire
D’un côté, une princesse aux cheveux dorés magiques, enlevée et prisonnière dans une haute tour. De l’autre, un voleur imbu de lui-même mais beau gosse. Mais qu’est-ce qui pourrait bien leur arriver ?




La critique

Il faut d’abord le dire, indépendamment de la qualité du film, Raiponce est le Disney qui a le titre le plus à chier. Pire que La Ferme se rebelle, plus abscons que Bernard et Bianca au pays des kangourous, plus insignifiant que Bienvenue chez les Robinson, je me fous qu’on traduise « Rapunzel » par « Raiponce » en français, c’est un mot d’une laideur infâme, c’était l’occasion ou jamais de changer la traduction. Mais passons. Encore une bonne raison d’aller le voir en VO, on n’a à subir ce mot que dans les sous-titres, pas dans les oreilles.




Mais ne nous arrêtons pas au titre, car Raiponce – mais quel mot laid – montre à nouveau une bonne amélioration de la qualité des derniers Disney. On va même dire que c’est tout à fait honnête, sans atteindre la qualité de la grande série des années 90. Je fais un peu mon difficile, là, car Raiponce – attendez je vais acheter des boules Quies en soldes – possède à peu près toutes les qualités requises, il lui manque juste d’atteindre un niveau au-dessus pour être vraiment un grand moment. Et si le prochain Disney montre le même saut qualitatif, ça va être du grand art. Mais revenons à celui de cette année.




Ce qui frappe d’abord dans Raiponce – à part son titre qui massacre le bon goût littéraire – c’est le sérieux avec lequel le studio s’est attaché à faire un film aussi touchant que délirant. On sent le savoir-faire de John Lasseter et de Pixar derrière le film, même s’il leur manque encore la même maîtrise. Et pour chaque qualité du film, on regrette qu’elle ne soit pas encore plus développée. Les personnages sont plutôt attachants et bien définis, mais on peut aussi les trouver un peu quelconques. La méchante n’est pas caricaturale et plutôt insidieuse, mais à force elle devient plus agaçante que vraiment méchante. L’histoire est bien écrite, réserve quelques rebondissements et idées originales, mais on peut aussi la trouver assez poussive au début, et n’évitant pas certains clichés. La musique est à la hauteur de l’histoire, mais parfois un peu sans âme. Les chansons sont plutôt réussies, mais sans air qui vous collera aux oreilles à la sortie (ce qui peut aussi être dû à leur durée courte, qui ne laisse pas le temps de bien les écouter).




Cependant, il y a certains points sur lesquels Raiponce – percez-moi les tympans avant que j’entende ce nom à nouveau – est irréprochable. Les décors sont superbes, ouverts, verdoyants, vivants, un vrai bonheur. Tiens, c’est l’occasion de parler de l’apport du relief si vous allez le voir en 3D. Comme souvent, pour une bonne partie du film ça ne change pas grand-chose. Mais c’est appréciable pour certaines vues larges de la forêt et de la tour (ce qui accentue l’effet d’isolement), et surtout pour la scène des lampions, qui nous donne l’occasion d’apprécier une image où il y a des objets à toutes les profondeurs possibles, un beau vertige. Et il y a un autre domaine où Raiponce – c’est peut-être l’anagramme d’un vrai mot – atteint des sommets : l’humour délirant. On n’avait pas vu un Disney barré à ce point depuis Kuzco. On commence par un cheval policier caractériel et un caméléon qui a son franc-parler sans parler, deux des meilleurs animaux du bestiaire Disney, et on ne s’étonnera pas que ce soient des animaux muets qui soient si réussis, si on se rappelle qu’un des meilleurs (et mon préféré), Meeko dans Pocahontas était également muet. On y ajoute des brigands brutaux comme des jeunes filles en fleur, dont un mime et un petit vieux qui se déguise en Cupidon. Vous pouvez vous attendre à plein de rires de bon cœur, et ça fait plaisir.




Pour finir, Raiponce mériterait d’être lapidé à coup de Bescherelle pour son titre horrible, mais est plus que recommandable sur tous les autres aspects. On peut espérer que le prochain Disney saura encore hausser le niveau, mais on peut déjà se délecter d’un beau et drôle film d’animation aux héros romantiques et à l’action trépidante, du plaisir pour toute la famille !

A voir : pour un cheval, un caméléon, plein de rires et plein d’images et plein de spectacle
Le score presque objectif : 7,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +3, allez-y ou Pascal le caméléon va vous faire votre fête

Sébastien Keromen