Monsters
Monsters
Sortie:
01/12/2010
Pays:
USA
Genre:
Durée:
93 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Monsters

par: Emmanuel Galais



Une sonde de la NASA s’écrase dans la jungle mexicaine, libérant sur terres des particules d’une forme de vie extra-terrestre. Six ans plus tard, le Mexique et le Costa-Rica sont devenus des zones de guerre désertées par les populations locales, mises en quarantaine et peuplées de créatures monstrueuses. Un photographe est chargé d’escorter une jeune femme à travers cette zone dévastée. Seuls sur la route, ils vont tenter de rejoindre la frontière.

Le réalisateur Gareth Edward (II) vient de faire avec « Monsters », son premier film, son entrée au panthéon des films les plus rentables de l’histoire du cinéma. Avec un budget de seulement 200 000 $, le réalisateur vient confirmer ce que l’on pressentait déjà depuis un certain temps : Moins le budget est élevé, plus le film est de qualité. 

Car, même si l’on peut d’ores et déjà remettre en question le raccourcis un peu facile entre « Monsters » et « District 9 », dont le seul point commun semble être les extra-terrestres, le réalisateur fait preuve d’une maitrise surprenante pour un premier film, encore plus lorsque ce dernier a maitrisé son film du début à la fin en assumant une grande partie des postes clés de la fabrication du film : Réalisateur, Scénariste, directeur de la photo, etc… Gareth Edwards (II) multiplie les bonnes idées, autant que les clins d’oeils, assumés ou non, aux maitres Steven Spelberg. Car il faut bien le bien le dire, l’ombre du réalisateur de « Rencontre du 3ème type » plane à chaque coin de ce film, que soit « Jurassic Park » dans la scène d’attaque des véhicules qui n’est pas sans rappeller l’arrivée du T-Rex, le final qui est un subtile mélange de « Rencontre du 3ème type » et « E.T. », etc... Mais il serait un peu trop réducteur de limiter « Monsters » à la simple comparaison avec Spielberg, car le réalisateur a su ingurgiter les techniques et les influences qui ont fait son cinéma et leur donner un style bien présent. Sans céder à la tentation de la mode en utilisant la caméra portée à outrance, le réalisateur fait au contraire le choix des plans particulièrement soignés aux lumières méticuleusement maitrisées malgré des conditions parfois difficiles, pour tout le relief dont son film a besoin.

Car tout l’intérêt du film, réside dans la spontanéité de la mise en scène, autant que dans le professionalisme dont fait preuve Gareth Edwards (II), certes le film a été réalisé avec un budget particulièrement sérré, certes le réalisateur a lui-même créé ses effets spéciaux, notamment les aliens, avec son ordinateur, certes il s’est inspiré des grands fonds marins, mais il a surtout un talent inédiable pour la mise en scène, un sens inné du rythme. Le film ne fait pas dans l’œuvre petit budget à tout prix, bien au contraire, le réalisateur peaufine ses plans et entraine ses comédiens dans son sillage. Withney Able (Mercy) et Scott Mc Nairy (Bobby) forment un couple parfaitement crédible qui mêle subtilement humour et tendresse, particulièrement dans le finale où l’actrice fait preuve d’une véritable sensibilité et renforce la narration de son regard.

En conclusion, « Monsters » est une énorme surprise d’un jeune réalisateur qui a su s’inspirer de ses influences et offre un film incroyablement maitrisé et d’une originalité indéniable.