Scott Pilgrim
Scott Pilgrim vs. the World
Sortie:
01/12/2010
Pays:
USA
Genre:
Durée:
1h50 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Scott Pilgrim

par: Sebastien Keromen

C’est trop injuste. Sous prétexte qu’il n’a pas marché aux z’États z’Unis, Scott Pilgrim a mis 4 mois à arriver chez nous, et sort dans une combinaison de salles miséreuse. Alors n’écoutez pas cet augure, écoutez plutôt les innombrables voix qui crient au génie, et retournent le voir !

Scott Pilgrim
Titre original : Scott Pilgrim vs. the World
USA, 2010
Réalisateur
 : Edgar Wright
Acteurs : Michael Cera, Mary Elizabeth Winstead, Jason Schwartzman, Kieran Culkin, Chris Evans, Brandon Routh, Anna Kendrick
Adapté du roman graphique de Bryan Lee O'Malley     
Durée : 1h50

L’histoire
Scott Pilgrim tombe amoureux de Ramona. Jusque là, rien que de très normal. Mais quand les 7 ex diaboliques de Ramona vont débarquer pour affronter Scott dans un duel bourré d’effets spéciaux, ben là c’est plus très normal.




La critique

Scott Pilgrim est incroyable. Pas le gars, le film. Et puis le gars aussi, en fait. Adapté d’un roman graphique, le film ressemble à un gloubi-boulga de BD, de jeu vidéo, de film de super-héros, le tout avec une inventivité à faire pâlir n’importe quel autre film qui se prétendrait innovant. Je m’agace toujours aux films où on voit tout venir 10 minutes à l’avance, eh bien ici le rythme c’est un truc surprenant à peu près toutes les 3 minutes, ça fait plus que du bien. Idées graphiques, sonores, de mise en scène, de montage, d’effets spéciaux, n’en jetez plus. Ça commence par un logo Universal revu façon Amstrad CPC, avec gros pixels et musique toute pourrie, et tout sera à l’avenant. Ne vous inquiétez pas si vous n’êtes pas familier des jeux vidéo, les références restent finalement peu nombreuses, et accessibles à tous. Rien ne vous empêchera de profiter de cette énorme mise en scène, bourrée de dialogues piquants et de baston ébouriffée. Les combats sont d’ailleurs incroyablement réalistes (ou plutôt crédibles, ou je-ne-sais quel mot, vu que les adversaires se mettent des pains qui les envoient valdinguer à 20 mètres), tout en restant lisibles. Je ne sais pas si tous les acteurs ont pris des cours de kung-fu, ou si ce sont des doublures bien faites, ou des effets spéciaux qui tuent, mais ça décoifferait même Yul Brynner ou monsieur Propre.




Une mise en scène trépidante et inventive, des combats qui dépotent et ne se répètent pas, des répliques à mourir de rire, déjà on est plutôt content. Mais c’est loin d’être tout. Parce que le film a un scénario. Bon, bien sûr, ça n’est pas un scénario ultra-compliqué, mais dans la famille des films qui parlent des couples et de la difficulté d’accepter l’autre et son passé, il est loin d’être idiot. On sent que les vrais sujets sont soulevés, même si souvent ils sont plutôt dégagés à coup de round kicks qu’autre chose. Mais on s’est intéressé, grâce aux personnages. Car tout hystérique que soit le film, il est aussi parfaitement interprété, par des petits jeunes tous très convaincants dans des rôles complètement tordus. Je ne suis pas un inconditionnel de Michael Cera, mais arriver à rester crédible et attachant en amoureux timide et transi, qui ensuite enchaîne à la guitare électrique un morceau qui déchire, avant de dézinguer un gars qui volent d’un grand coup de pied qui fait WHUD (en onomatopée affichée à l’écran), c’est du grand art. Et toute sa bande est aussi formidablement attachante, malgré l’histoire déjantée qu’elle va traverser.




Au total, un film qui en plus d’avoir du fond, a la forme la plus incroyablement punchy et dense que vous ayez jamais vu, ça vaut le détour. Sans oublier pas mal de morceaux de rock endiablés plus que convaincants, ce qui est un exploit pour un morceau qu’on entend pour la première fois. Alors dépêchez-vous, vu la sortie absolument minable du film (4 salles à Paris, c’est tout, c’est tout dire), d’aller vous éclater pendant que Scott Pilgrim éclate les 7 ex maléfiques de sa nouvelle copine, qui voulaient l’éclater. Un cocktail d’énergie et d’idées qu’on ne trouverait même pas au fond d’un mojito-tonic à glaçon clignotant !




A voir
 : pour l’énorme claque des idées de mises en scène, et pour le contenu du film qui n’est pas qu’un emballage
Le score presque objectif : 8,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +3, et attachez bien vos rétines, elles vont risquer de se décoller

Sébastien Keromen