Le Discours d’un roi
The King’s speech
Sortie:
02/02/2011
Pays:
USA
Genre:
Durée:
2h00 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Le Discours d’un roi

par: Sebastien Keromen

Précédé d’autant de bons échos que de nominations et de prix, le Discours d’un roi, pourtant a priori un peu austère et bavard, arrive sur nos écrans. Le verbe et l’histoire arriveront-ils à nous passionner pour cette histoire d’un gars qui voudrait juste parler sans bégayer ?

Le Discours d’un roi
Titre original : The King’s speech
USA, 2010
Réalisateur
 : Tom Hooper
Acteurs : Colin Firth, Helena Bonham Carter, Geoffrey Rush, Derek Jacobi, Guy Pearce, Timothy Spall, Michael Gambon
Musique de : Alexandre Desplats
Durée : 2h00

L’histoire
George VI, roi d’Angleterre alors qu’il ne le souhaitait pas, va devoir s’adresser à son peuple à la veille de la guerre. Seul problème : il bégaie. Seul le soutien de sa femme et les méthodes originales d’un thérapeute du langage pourront l’aider




La critique

C’est pas difficile de faire un bon film… Comme disait je ne sais plus qui mais qui devait manquer d’imagination : un bon film, c’est une bonne histoire, une bonne histoire et une bonne histoire. Et ça tombe bien, parce que le Discours d’un roi a une sacré bonne histoire. Parce qu’elle a trois bonnes idées. D’abord, de parler d’hommes et de femmes, comme nous (sauf que nous on n’est pas rois et reines), avec leurs peurs, terriblement humaines. Ensuite, d’inclure la grande Histoire dans cette histoire, avec enjeux mondiaux et européens. L’histoire est réussie et cohérente aux deux niveaux, ça fait du bien. Et enfin (de chez « D’abord-ensuite-enfin » quand on a trois points) parce qu’elle nous parle de la première moitié du XXe siècle sans nous parler (à part un peu à la fin) des guerres mondiales, et nous plonge donc dans cette période de progrès techniques et politiques de façon assez fascinante. Une histoire parfaitement racontée, dialoguée, avec des personnages parfaitement écrits, crédibles, du beau boulot.




Et ça tombe bien que l’histoire est réussie. Parce que le film ne va rien faire d’autre que la raconter. Ne cherchez pas de mise en scène époustouflante, elle est plutôt sage et ostensible à la fois, trop appliquée pour couler sans heurt, le film aurait mérité juste un peu plus de simplicité et de fluidité que cette mise en scène sans âme mais un peu prétentieuse. Et oubliez aussi la musique, assez aride et qui a oublié d’être réussie. Je ne parle même pas effet spécial ou scène d’action, c’est bien sûr totalement hors sujet. Alors pour porter l’histoire, outre des décors et costumes d’époque parfaits, il reste les acteurs. Et là c’est le sans-faute. Colin Firth, malgré un rôle casse-gueule au possible où on va guetter chacun de ses bégaiements pour vérifier qu’il progresse dans le bon sens, arrive à nous faire aimer ce roi qui ne l’avait pas demandé, et à nous émouvoir sans peine. Côté Geoffrey Rush, s’il n’avait plus rien à prouver, il nous démontre à nouveau l’étendue de son talent, avec un personnage aussi excentrique que sympathique et touchant. Si Helena Bonham Carter reste assez sobre, n’oublions pas dans les seconds rôles un Guy Pearce saisissant en frère aîné, un Michael Gambon passionnant en roi mourant, et surtout un Timothy Spall épatant en Churchill (à quand une bio du grand homme joué par lui ?).




Il faut bien sûr accepter le principe du film : des gens qui parlent, discutent, et recommencent. Mais à partir de là, avec des acteurs cinq étoiles et un scénario irréprochable, voilà un film qui mérite d’être vu. Profitez de la reconstitution historique, appréciez le comique de certaines scènes, partagez les doutes et inquiétudes des personnages, jubilez avec leurs succès, laissez-vous emporter par le grand final, et sortez de la séance avec l’impression d’avoir vu un vrai bon film, ni plus, ni moins.

A voir : pour un scénario et des acteurs épatants
Le score presque objectif : 7,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +3, sans doute ni culte ni à revoir indéfiniment, mais à voir indiscutablement

Sébastien Keromen