Et soudain, tout le monde me manque
Sortie:
20/04/2011
Pays:
France
Genre:
Durée:
1h40 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Et soudain, tout le monde me manque

par: Sebastien Keromen

Comment faire pour qu’un film français classique attire l’attention ? Il suffit de mettre la jolie Mélanie Laurent en tête d’affiche, et de réserver à Michel Blanc un rôle un peu décalé. Mais si cela suffira peut-être à vous amener à voir le film, est-ce que cela suffit à faire un bon film ?

Et soudain, tout le monde me manque
France, 2011
Réalisateur
 : Jennifer Devoldère
Acteurs : Mélanie Laurent, Michel Blanc, Géraldine Nakache, Manu Payet, Claude Perron
Durée : 1h40

L’histoire
La famille Dhrey, c’est compliqué. Le père, pas très sociable, n’a jamais réussi à s’entendre avec ses filles. Et là, avec sa nouvelle femme, alors qu’il vient d’avoir 60 ans, ils attendent un bébé. Sa première fille veut adopter. Sa deuxième fille ne sait pas garder un petit ami, et vit dans un monde à elle. C’est compliqué, je vous dis.




La critique

Pas évident pour un film français de se démarquer du peloton. Et d’ailleurs ce film n’y réussit pas vraiment. Mais pas toujours évident non plus de fournir une œuvre agréable, qui fait qu’on ne regrette pas d’être allé au ciné plutôt que de s’être fait une manucure, et là Et soudain tout le monde me manque y réussit plutôt très bien. Ça s’annonçait d’ailleurs pas mal avec une bande-annonce très alléchante et un titre vraiment séduisant. Et le film confirme cela, avec un charme indéniable.




Charme des acteurs, bien sûr pour commencer. Mélanie Laurent, toujours aussi magnétique et au regard intense, arrive à donner corps à cette jeune femme tiraillée entre la réalité et un monde bizarre qui n’appartient qu’à elle et qui tente de l’entraîner. En face, Michel Blanc, bizarrement totalement crédible comme étant son père, manie avec dextérité l’émotion et des répliques bardées de fil de fer barbelé. Si on y réfléchit, chaque personnage est too much pour tenir la route, et pourtant cela fonctionne sans problème dans le film. Et n’oublions pas les seconds rôles. Géraldine Nakache et Manu Payet font un peu trop du Géraldine Nakache et du Manu Payet, mais ça n’empêche pas que ça fait plaisir de les voir. Et mention à Sébastien Castro qui compose un futur papa qui marche un bon mètre à gauche de la ligne droite du bon sens et des réalités, un rôle irrésistible.




Charme de la mise en scène également, baignée de musiques très bien choisies (baignée voire un peu trop immergée par moment), et filmée de façon dynamique et absolument pas plan-plan, avec des mouvements tournants et des lumières étonnantes. L’histoire, entre drame et comédie loufoque, assure son quota de rire et de larmes, surtout de rire et de bon rire, et arrive d’ailleurs, comme peu souvent, à mêler sans que ça choque le drame et la comédie, une belle performance. Alors bien sûr ce film ne changera pas votre vie, mais il vous vaudra de passer un très beau moment en compagnie de personnages inénarrables, et de rire de bon cœur et de vous attacher de bon cœur à l’histoire et ses détours. Et ça c’est chouette.

A voir : pour un film réussi, sensible, drôle et charmant
Le score presque objectif : 7,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +2, c’est un film agréable et généreux, ça fait plaisir

Sébastien Keromen