Source code
Source code
Sortie:
20/04/2011
Pays:
USA
Genre:
Durée:
1h35 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Source code

par: Sebastien Keromen

Voilà un film original. Le principe peu utilisé (car un peu casse-gueule) de la répétition d’une période de temps, pour faire avancer l’action en la répétant. Le tout préparé par, sachez-le, le fils de David Bowie, on voulait voir. Et on a vu. Et on serait plutôt preneur d’un remake qui gomme ses erreurs…

Source code
Titre original : Source code
USA, 2011
Réalisateur
 : Ducan Jones
Acteurs : Jake Gyllenhaal (que j’ai bien écrit du premier coup), Michelle Monaghan, Vera Fermiga, Jeffrey Wright
Durée : 1h35

L’histoire
Le capitaine Colter Stevens est dans la peau d’un autre, dans un train. Il a 8 minutes pour trouver celui qui va le faire exploser à la fin de ces 8 minutes. Et s’il ne réussit pas, il peut recommencer. Mais lui-même, où est-il ?




La critique

Source code est un petit malin. Il fait partie de ces films où le scénario est savamment construit pour avancer petit à petit, indice par indice. Le principe est d’ailleurs très alléchant : une enquête où l’on a 8 minutes pour trouver le terroriste, mais où on peut recommencer autant de fois qu’on veut en conservant les indices récoltés précédemment. Et sur ce point, le film est une réussite, échappant à peu près au côté répétitif qui le guettait, et avec une enquête tout à fait logique et bien construite. Et pour que le film ne soit pas réduit à cela, une deuxième enquête, hors du Source code où le héros cherche le terroriste, a lieu pour savoir ce qui lui est arrivé dans la vraie vie. Bons acteurs, mise en scène et musique OK, du suspense, un peu d’émotion, pas mal du tout.




Source code n’est pas aussi malin que ça. Parce que quand on veut faire un scénario complexe et alambiqué, autour d’un principe quasi mathématique, on se doit d’être irréprochable. Et là c’est raté. Tout coince avec le principe même du Source code, mécanisme imaginé assez peu crédible, mais il faut bien faire le film. Le Source code est donc une reconstitution informatisée des 8 dernières minutes vécues par les passagers du train détruit, à partir de leurs « auras » flottant après la mort et récupérées on ne sait comment. Un peu fumeux, mais bon, tant que les trucs pas au point sont le point de départ du scénario plutôt que le rebondissement, ça passe. Mais ce principe de départ apporte des restrictions que le scénario ne respecte pas. Tout d’abord, il s’agit donc de la mémoire de ce qui s’est passé. Alors que chaque plongée du héros dans ces 8 minutes va modifier le cours de l’histoire, et donc sortir de ces mémoires. Mais bon, on peut dire que dans ce qui est récupéré on a aussi le caractère des personnes, donc de quoi imaginer comment ils réagissent, mettons. Mais ça coince encore plus fort après. Comment est-ce possible pour le héros d’obtenir des informations qui n’étaient pas dans ce train, comme une info sur Internet et appeler quelqu’un qui n’y est pas ? Et pire encore, comme le terroriste n’est bien sûr plus dans le train au moment où celui-ci explose, et donc son aura non incluse dans le Source code, comment le héros peut-il obtenir de lui des informations que seul le terroriste connaît ? D’où le Source code tient-il cela ? Impossible. À moins de partir dans l’espèce de délire pas très clair à la fin où le Source code serait un monde parallèle complet, mais là ça devient vraiment n’importe quoi.




Alors si vous ne vous posez pas trop de questions, et que les incohérences soulevées au paragraphe précédent ne vous gênent pas, vous apprécierez sans doute Source code, qui est assez original et sans temps mort. Si, par contre, vous pensez comme moi que quand on veut être le plus malin, mieux vaut vraiment l’être, vous ne serez pas tout à fait convaincu. Choisissez votre camp.
PS : on peut aussi citer ce film pour un truc qui doit être la première fois au monde : comme le héros est dans la peau d’un autre, il se voit avec une autre tête dans le miroir. Et donc il y a un gars, qui s’appelle Frédérick De Grandpré, qui joue uniquement le reflet dans le miroir, et est d’ailleurs crédité comme « Sean Fentress Reflection ». Je sais pas si ça suffira à lui faire un CV…

A voir : pour un film original avec un principe original mais aussi incohérent
Le score presque objectif : 6,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +1, quand même original. Mais il suffisait de faire du Source code un truc un peu plus mystique et tout se tenait, c’est dommage

Sébastien Keromen