Harry Potter et les reliques de la mort, 2ème partie

par: Sebastien Keromen

Nous y voilà enfin. Presque 10 ans après la sortie du premier film, et bien plus encore depuis la sortie du premier livre. Il ne vous reste plus qu’à vous installer, ouvrir grand les yeux, et profiter de l’affrontement final entre Harry et les Mangemorts…

Harry Potter et les reliques de la mort, 2ème partie
Titre original : Harry Potter and the Deathly hallows, part 2
USA, UK, 2011
Réalisateur
 : David Yates
Acteurs : Daniel Radcliffe, Emma Watson, Rupert Grint, Michael Gambon, Robbie Coltrane, Alan Rickman, David Thewlis, Warwick Davis, Helena Bonham Carter, Ralph Fiennes, Jason Isaacs, Clémence Poésy, John Hurt, Gary Oldman, Maggie Smith, Jim Broadbent, Emma Thompson
Musique de : Alexandre Desplats
Adapté du roman de JK Rowlings
Durée : 2h10

L’histoire
Tout va finir. Voldemort est en possession de la baguette de sureau, alors que Harry Potter et ses amis n’ont pas encore réuni tous les horcruxes. La bataille finale est proche, mais Harry peut-il la gagner ?




La critique

A quoi sert cette critique ? Y a-t-il une seule personne sur Terre qui attende un avis avant d’aller voir le 8e film d’une série, qui est de plus la deuxième moitié du 7e ? Alors on va juste supposer que ce qui vous intéresse, c’est de savoir si la série se termine en beauté ou en eau de boudin magique. Même si vous devez déjà avoir une petite idée, puisqu’il s’agit du quatrième film de la série porté par la même équipe. Qui sait de quoi elle parle. Et qui nous a donc préparé un final à la hauteur de la saga. Voilà, c’est dit, le huitième opus (qu’on va appeler HP7b parce que c’est trop long à citer à chaque fois, et d’ailleurs sur le ticket de ciné il y a marqué « HP 7 2eme P 3D VO », c’est presque pour les initiés) est dans la lignée des précédents, sans dépareiller, mais sans non plus hisser le niveau pour le dernier tour d’honneur. Grâce à la séparation en deux de l’adaptation du dernier livre, le film a tout le temps de résoudre l’intrigue, sans perdre d’événement majeur, tout en modifiant légèrement les détails, contraintes cinématographiques obligent. Mais finalement les simplifications se sont faites sans mal, toute la théorisation sur la nature des horcruxes, non reprise à la fin du 6ème film, a été remplacée sans que ça fasse artificiel, et même toute l’histoire des propriétaires de baguette magique est plus claire que dans le bouquin (qu’il fallait lire deux fois pour être sûr d’avoir bien compris).




Pas la peine de s’étendre sur les acteurs, qui sont tous parfaits dans leurs rôles, et qui sont bien gentils de venir, sauf pour les 3 principaux et Voldemort, pour deux ou trois scènes maximum, mais avec tout ce monde il n’y avait pas trop le choix. Les effets spéciaux sont à nouveau parfaits, le monde correspond toujours à ce qu’on en imaginait, on ne craignait pas grand-chose de ce côté-là. La musique, en plus du superbe thème de Harry Potter (pour lequel on ne remerciera jamais assez John Williams, franchement, une série de 8 films sans un thème mémorable, ça aurait été dommage), est assez superbe, variée, pas trop envahissante, vraiment du beau boulot, pas de faux pas. Si vous connaissez l’histoire, vous savez déjà que ce l’histoire recèle des passages noirs ou émouvants, et le film ne les rate pas, n’occulte rien. Le tout avec pudeur et réserve, ce qui est tout à son honneur, mais également sur certains moments qui auraient pu être plus emphatiques, non je ne dirai pas lesquels, et qui manquent un petit peu d’ampleur du fait de cette réserve. Peut-être juste un demi regret, mais sans mal compensé par tout ce que le film apporte de réussi, dans son déroulement, dans son univers, dans son ambiance.




On était resté frustré de la fin du Prince de sang-mêlé où on nous avait par magie escamoté une grande bataille, là on va être servi. Le combat n’atteint pas l’épique du Seigneur des anneaux, mais une grande bataille de sorciers fait toujours plaisir à voir et des sort lumineux partout. Sans compter d’autres scènes d’action qui font elles aussi plaisir à voir. Et pendant qu’on parle de trucs qui font plaisir à voir, ne parlons pas de la 3D. Car elle est absolument inutile, invisible sur la plupart des plans, et peu convaincante sur les autres. Préférez donc les séances 2D si vous arrivez à en trouver, on sent que le film n’est pas vraiment pensé pour, et même les scènes qui donneraient envie en 3D ne rendent pas. Mais dans tous les cas, c’est un superbe spectacle qui vous attend, drôle par moment, sombre et désespéré par d’autres, ou encore émouvant, ou euphorisant. Le film ne peut pas prétendre avoir inventé tout cela car le livre était là avant, mais peut sans honte se féliciter d’avoir su le rendre à l’écran aussi bien. Même l’épilogue ne rend pas trop mal, et pourtant on pouvait craindre (oui, là je ne parle qu’à ceux qui ont lu le livre). Alors je sais déjà que tout ce que je viens de raconter là ne joue pas sur votre envie d’aller voir le film, mais si vous allez, vous pouvez y aller tranquille, pas de faux pas dans ce dernier film, vous y retrouverez toute la substance et l’émotion du livre, ou (si vous n’avez pas lu le livre) vous découvrirez un final qui vous fera faire les montagnes russes des émotions. Je m’empresse donc de vous conseiller de voir non pas ce huitième film parce que vous n’attendez pas mon conseil pour celui-là, mais toute la série si par mégarde, ou par confusion, vous ne vous y étiez pas encore plongé. Chaque film a souvent quelques défauts qui contrebalancent ses qualités, mais l’ensemble forme une épopée cohérente et envoûtante qui vous emmènera dans un monde qui ne devrait vous donner qu’une seule envie : lire les livres !

A voir : parce que vous n’allez pas vous arrêter juste avant le dernier film
Le score presque objectif : 8,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +3, Harry Potter se termine sans accroc et avec émotion, moi je vote pour





Dernier guide à l’usage des moldus qui n’auraient pas trouvé le sort révélant le scénario du film.

Comme à chaque fois, voici un comparatif rapide entre l’histoire du film et l’histoire du livre, à lire après avoir lu/vu les deux pour se rappeler, ou après avoir vu le film pour voir ce qui manque, ou après avoir lu le livre pour se préparer mentalement au film, ou sans rien avoir lu ou vu si vous avez envie de tout vous gâcher.




On reprend donc exactement là où on s’était arrêté, chez Bill et Fleur. Tout se déroule un peu plus vite que dans le livre mais tout y est. À part l’annonce de la naissance du bébé de Lupin, pourtant ils en parlent plus tard, je ne crois pas qu’on l’évoquait dans la première partie.
Le cambriolage de Gringotts est assez fidèle. On remarque juste que Harry et Ron lancent le sortilège Imperium sans ciller, comme si ça n’était pas un des sortilèges impardonnables, mais passons. L’accès au coffre en passant dans la Cascade des voleurs et devant le dragon, les objets qui se dédoublent dans le coffre avec le sort Gemino. On échappe juste au sort Flagrance qui rendait les objets brûlants, ça devait pas rendre à l’image.
La fuite de Gringotts à dos de dragon est également fidèle. Harry a aussi la vision de Voldemort qui apprend le vol, mais en même temps il réalise que les autres horcruxes ont été détruits. C’est dommage, dans le livre ça faisait un peu compte à rebours, ses voyages pour retrouver les horcruxes, là c’est hop oh la la tous mes horcruxes détruits.




L’arrivée à Pré-au-Lard est fidèle, de même que le speech d’Abelforth sur la fidélité de Harry à Dumbledore. Par contre, l’histoire de sa sœur est à peine évoquée, pas étonnant quand on se rappelle que toute la jeunesse de Dumbledore avait été coupée de la première partie. Le passage vers Poudlard est identique, même si Neville n’explique pas que c’est la Salle sur demande qui l’a créé, franchement ils étaient à 8 secondes près ? Les renforts arrivent un peu vite ou sont déjà arrivés, la partie cavalerie (notamment avec l’arrivée un peu plus tard de Percy) est plus qu’abrégée. De même que la confrontation avec les Carrow qui est totalement zappée.
Tout le plan de bataille de Poudlard est par contre respecté, et la recherche du diadème des Serdaigle un peu différente mais dans le fond respectée aussi. L’arrivée de la dent de Basilic est un peu moins théâtrale que dans le livre, mais Ron a droit à son baiser, même si ce n’est pas quand il propose de libérer les elfes de maison. La recherche du diadème et le sort Feudeymon sont là, le sauvetage de Malefoy aussi. Les morts alliés sont toujours là, pas de happy end de ce côté-là, mais ça reste aussi furtif que dans le bouquin pour Remus et Tonks, et un peu rapide pour Fred.




L’attaque Mangemort est bien accompagnée par les géants et les araignées. Mais on n’a pas trop de le temps de voir tout le monde combattre, notamment Hagrid apparaît à peine. La mort de Rogue, même si elle n’est plus dans la cabane hurlante, est identique, de même que ses souvenirs, assez exhaustifs par rapport au livre.
Le sacrifice de Harry est, il me semble, encore mieux amené que dans le livre, la découverte de la Pierre de résurrection et l’apparition de ses parents, de Sirius et de Remus est inchangée. De même que sa mort.
La gare de King’s Cross en rêve apparaît bien onirique, mais Harry n’est pas nu, c’était sans doute pas compatible avec les ratings US. Toute la discussion avec Dumbledore est respectée, et à vrai dire c’était dans la pensine que Harry a appris qu’il était le dernier horcruxe, pas dans cette scène, ce qui rendait son sacrifice un peu plus rationnel.
Le retour de Voldemort avec le cadavre de Harry (déclaré mort par Narcissa en réponse à l’assurance de la vie de Drago) est fidèle au livre, Hagrid portant Harry. Neville trouve comme dans le livre l’épée de Griffondor, et tue Nigini après quelques péripéties. Tiens, par contre, pas de centaures ou d’elfes qui se lancent dans la bataille, le quota de combattants devait être atteint. C’est bien Molly qui affronte Beatrix, et Harry Voldemort bien sûr. On n’est pas trop sûr de comment Voldemort meurt, mais ça a à voir avec les baguettes, donc on n’est pas trop loin du bouquin. Après ça, Harry casse la baguette de sureau, alors que dans le livre il s’en servait pour réparer sa baguette à lui, c’était mieux, mais bon.
L’épilogue 19 ans après est là, les héros vieillis font un peu bizarres mais pas trop, par contre on n’indique pas que Neville est devenu professeur à Poudlard. Et on n’a pas réussi à glisser la dernière phrase, « Tout était bien », mais sans voix off c’était plutôt difficile.
Et pour finir, on n’aura donc jamais eu Peeves dans les films, bon ben c’est comme ça…

Sébastien Keromen