Événement musical et cinématographique de cet automne, Un monstre à Paris est un film d’animation made in France, avec les chansons de M, interprétées par M et Vanessa Paradis. Que du beau monde, pour un joli film qui méritait encore mieux.
Un monstre à ParisFrance, 2011
Réalisateur : Éric Bergeron
Voix : Vanessa Paradis, M, Gad Elmaleh, Ludivine Sagnier, François Cluzet, Julie Ferrier, Bruno Salomone
Durée : 1h20
L’histoireParis est inondé, et un monstre rôde… Mais ce monstre est beaucoup plus mélomane que méchant, et trouve sa place dans le spectacle musical d’un cabaret de Montmartre
La critiqueUn monstre à Paris est un film bourré de bonnes idées. Placer l’histoire dans un Paris inondé, le monstre qui chante, confier à M les chansons, faire chanter M et Vanessa Paradis en duo (belle réussite), un chouette casting vocal par ailleurs, faire un film d’animation en 3D avec des belles vues de Paris … Vraiment, il y avait tout pour un superbe film. Manque de bol,
Un monstre à Paris est aussi bourré d’idées pas terribles, qui atténuent beaucoup les bonnes idées. Le monstre est une puce géante (bonjour le charisme), il n’y a que quatre chansons au total (et toutes ne sont pas vraiment aussi bonnes que la chanson principale qu’on entend dans la bande-annonce), le scénario est très mou du genou – pour un film de 1h20, mettre presque une demi-heure à démarrer, c’est très long –, la 3D est incroyablement ratée (les grands plans de Paris sont tout plats, par contre des fois il y a un énorme effet de profondeur quand l’héroïne tient son parapluie devant elle vers la caméra), préférez largement une séance 2D en guise de protestation, le méchant est assez raté, et l’histoire se passe en grande partie loin des inondations, sur la butte Montmartre.
Au final, le résultat ne peut être que mitigé. Ça reste bien sympathique dans l’ensemble, mais ça ne décolle jamais. On rit plutôt pas mal grâce à quelques gags complètement idiots et irrésistibles (le « oh mon diable », vous comprendrez quand vous le verrez, vaut presque le déplacement à lui tout seul), l’histoire est plutôt attachante, même si on aimerait que le personnage de Gad Elmaleh (qu’on a du mal à reconnaître car il fait quasiment sa voix de blond tout du long) la ferme un peu par moments, l’ambiance assez réussie aussi, mais le tout a un petit goût de trop peu et d’inachevé qui méritait mieux. Donc on peut aller le voir en en attendant pas trop, mais on peut aussi se revoir deux fois la bande-annonce, c’est aussi bien, et plus court.
A voir : pour des belles idées, même si pas vraiment bien mises en pratique
Le score presque objectif : 6,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +1, pourquoi pas, mais n’y allez pas avec de grandes attentes
Sébastien Keromen
