A la suite d’un accident de parapente, Philippe, riche aristocrate, engage comme aide à domicile, Driss, un jeune de banlieue, tout juste sorti de prison. Bref la personne la moins adaptée pour le job. Ensemble ils vont faire cohabiter Vivaldi et Earth Wind and Fire, le verbe et la vanne, les costumes et les bas de survêtement.
Depuis « Nos jours heureux », les réalisateurs Eric Toledano et Olivier Nakashe ont su créer des peintures de personnages, ou de groupes avec une inspiration parfois particulièrement incisive, mais toujours avec une infinie tendresse. Avec « Les intouchables », les deux réalisateurs s’écartent du film chorale pour s’intéresser à deux personnages handicapés chacun à leur manière. Philippe, aristocrate tétraplégique et Driss, jeune homme de banlieue à la dérive. Sur le texte, l’ensemble n’apparaissait pas des plus attirants, mais cela restait sans compter sur le talent des deux réalisateurs, à donner vie à des personnages, à les illuminer, à dépeindre une relation pas forcément gagnée d’avance, avec une véritable intelligence et une réelle inspiration.
Inspirée d’une histoire vraie, le film retrace la rencontre de ces deux êtres handicapés chacun à leur façon l’un physique et sentimentale et l’autre socialement autant qu’affectivement. Avec des répliques qui font mouche à chaque instant, une intelligence scénaristique évidente, un sens de la caricature autant qu’une véritable tendresse pour l’un comme pour l’autre de ces personnages, les réalisateurs racontent une histoire qu’ils avaient découverte au détour d’un documentaire en 2003. Celui-ci suivait le quotidien de Philippe et au final, de la relation qui s’était établie entre cette homme riche et cultivé, mais abandonné par les joies de la vie, et Abdel (le véritable nom du personnage), habitant de cité, errant aux frontières de la délinquance, qu’une rencontre improbable a finit par unir. Les réalisateurs parviennent à créer une véritable osmose entre les personnages et à faire rire aux éclats un public totalement sous le charme.
Car n’y allons pas par quatre chemins, le film est drôle, comme rarement film ne fut aussi drôle, il est tendre aussi comme rarement film ne fut aussi tendre, avec un duo inspiré et cohérent qui semble s’être réellement trouvé au cours du tournage. Soyons honnête, l’alchimie entre François Cluzet et Omar Sy fonctionne au-delà de toute espérance, et si l’on ne peut que reconnaitre l’évident talent de François Cluzet, avec un travail proche de l’actor studio et un résultat toujours aussi impeccable et juste, on est de toutes les manières entièrement subjugué par la présence d’Omar Sy. L’acteur illumine radicalement l’écran, tendre, drôle, inquiétant, émouvant, l’acteur joue sur tous les tableaux et récolte tous les suffrages. On se rend compte soudain, qu’un grand acter vient de s’affirmer à l’écran, sans parler de son « Tchao Pantin », car cela n’a rien à voir, « Les intouchables » est, à n’en point douter, le point de départ d’une grande carrière à venir pour l’acteur. Impossible de ne pas tomber sous le charme de cette composition inspirée et drôle, de cette alchimie physique et mentale qui transpire à chaque plan entre les deux comédiens, comme du jamais vu auparavant.
En conclusion, bien plus qu’un choc humoristique, « Les intouchables » est avant tout un film drôle, touchant, émouvant, Très drôle; Très touchant, qui voit naitre un nouveau duo authentique, et surtout la naissance d’un très grand acteur, d’une nouvelle référence au cinéma : Omar Sy. L’acteur devient d’un seul coup nécessaire, évident et irremplaçable. Un chef d’œuvre !
Visionner la bande annonce avec Allociné
Intouchables