Intouchables
Sortie:
02/11/2011
Pays:
France
Genre:
Durée:
1h50 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Intouchables

par: Sebastien Keromen



Nos jours heureux, Tellement proches, deux films de Éric Toledano et Olivier Nakache qui ont rencontré le succès grâce à leur sens de l’humain et de l’anecdote. Et ce n’est pas Intouchables qui va faire mentir ce talent, au contraire. Précédé de plein de bonnes rumeurs, le film les mérite et mérite aussi votre visite.

Intouchables
France, 2011
Réalisateurs
 : Éric Toledano & Olivier Nakache
Acteurs : François Cluzet, Omar Sy, Anne Le Ny, Audrey Fleurot
Musique de : Ludovico Einaudi
Durée : 1h50

L’histoire
Philippe est riche mais tétraplégique, et cherche quelqu’un pour s’occuper de lui. Driss touche les Assedics et va par hasard récupérer le poste. Une rencontre improbable qui va pourtant changer leur vie. [Dit comme ça, ça a l’air pas terrible, mais en fait si]




La critique

Il n’y a que la vraie vie pour inventer des scénarios auxquels on n’aurait pas pensé. Car cette histoire d’amitié improbable entre un tétraplégique et un jeune des banlieues n’avait aucune chance de voir le jour sans la caution « histoire vraie », sans ça on aurait dit que le film en faisait trop. Et maintenant qu’il est là, on ne peut qu’apprécier qu’il ait pu être fait, et que cette histoire offre une si belle matière pour un film. Car Intouchables arrive à peu près à éviter tous les écueils possibles, pas de misérabilisme ou de pathos, pas de caricature, pas non plus de pays des Bisounours. Le film prend à bras le corps des personnages, la maladie, la vie des cités, la rencontre des cultures… L’histoire du petit jeune qui va redonner goût à la vie au vieux, c’est pas nouveau, mais des comme ça on n’en avait pas vus beaucoup.






Grâces soient rendues aux acteurs, sur qui repose la responsabilité de rendre tout ça crédible et attachant. C’est pas comme si on doutait du talent de François Cluzet, mais il nous montre à nouveau, et en jouant seulement de la tête, quel grand acteur il est. Omar Sy nous étonne, ou plutôt confirme tous les espoirs qu’on avait pu mettre en lui. Sans refaire le Omar de Omar & Fred, il met toute son énergie positive, sa bonne humeur blindée, et aussi une rage qu’on n’avait pas vu souvent chez lui, au service d’un personnage attaché à la banlieue mais détaché des clichés. Comme en plus les dialogues sont au poil, les deux s’en donnent à cœur joie, pour notre plus grand plaisir. Les seconds rôles, Anne Le Ny (La Guerre est déclarée, récemment, et combien d’autres seconds rôles) et Audrey Fleurot (La Dame du Lac dans Kaamelott) en tête, sont parfaits. Et si l’histoire souffre de quelques longueurs, notamment dans la première moitié, le tout est tellement sympathique, touchant, entraînant, enthousiasmant, qu’on en demande toujours plus et encore. La belle musique de Ludovico Einaudi (dont une bonne partie est tirée de son album Divenire), entrecoupée de morceaux plus rock ou soul, et d’extraits de musique classique, baigne le film (en oubliant parfois de laisser un peu de silence ou de répit pour nos oreilles).






Toledano et Nakache ont donc à nouveau réussi leur coup, avec un film qui vous fera rire beaucoup mais pas bêtement, et pas méchamment, et qui mêle intelligemment des thèmes sérieux pour un film intelligemment drôle, et drôlement touchant. Que demander de plus ?

A voir : pour l’histoire, les personnages, l’humour, tout quoi
Le score presque objectif : 8/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +3, un peu long à démarrer, mais quand c’est parti c’est que du bonheur

Sébastien Keromen