Film événement entre tous les films événements, voici celui qui conjugue l’héritage d’Hergé, et le talent de Spielberg et Jackson. En face, une horde de fans intransigeants et déchaînés qui profiteront du moindre faux-pas pour mettre le film en pièces. Qui va l’emporter ?
Les Aventures de Tintin : le secret de la LicorneTitre original : The Adventures of Tintin: secret of the Unicorn
USA, 2011
Réalisateur : Steven Spielberg
Voix et jeu d’acteur : Jamie Bell, Andy Serkis, Daniel Craig, Nick Frost, Simon Pegg, Toby Jones, Gad Elmaleh
Musique de : John Williams
Adapté des bandes dessinées de Hergé
Durée : 1h45
L’histoireSur un marché, Tintin achète une jolie maquette de bateau, qui lui plaît. Cette simple bonne affaire va le jeter dans une aventure trépidante pleine de voyages, de mer, de pirates, de désert, et d’action.
La critiqueComme beaucoup, j’ai dévoré les Tintin quand j’étais petit. Qu’est-ce que j’aimais ça, et qu’est-ce que j’y ai appris comme trucs. Cependant, je suis moins fan maintenant, tout semble un peu trop lisse ou daté. C’est dire comme je n’attendais pas grand-chose du film. Quelle erreur. Car Spielberg a une fois de plus tout compris. À partir des thèmes, histoires et ambiances de Tintin, il nous a pondu un pur film de divertissement estampillé eighties. Toute la bonne action du genre qui faisait plaisir dans
Les Aventuriers de l’arche perdue (par exemple) se retrouve dans ce film qui ravira les fans de Tintin et les fans de ciné pas prise de tête.
Difficile de rendre l’univers de Tintin au cinéma. Et pourtant, on se prend à dire que cette façon hyper-réaliste de mettre en scène des personnages en images de synthèse était la bonne solution. Bien sûr, vu la variété des faciès, parfois assez réaliste, souvent plus difformes, quelques images et plans choquent un peu. Mais l’animation des personnages, qu’il s’agisse des gestes ou des expressions, en tous points estomaquante, nous fait croire à tout cela. D’autant que les décors (tous grandioses), la mise en scène (virevoltante), la musique (belle performance de John Williams qui signe une musique à la fois simple comme une BD mais loin d’être simpliste), le générique (en ombres et déjà virtuose), l’exotisme, le rythme, tout nous plonge dans l’histoire et dans l’action d’une façon cohérente et irrésistible.
Côté histoire, en piochant dans
Le Crabe aux pinces d’or,
Le Secret de la licorne, et
Le Trésor de Rackham le Rouge, le film a réussi un mélange intelligent des univers et aventures de ces trois volumes. On regrettera un peu que la partie pêche au trésor de Rackham le Rouge n’ait pas été reprise, nous privant du professeur Tournesol, mais comme les deux prochains films doivent adapter
Les Sept boules de Cristal/
Le Temple du soleil, et
Objectif Lune/
On a marché sur la Lune, on l’aura la prochaine fois. On est par contre agréablement surpris de la présence de la Castafiore (qui n’était pas présente dans les albums, ni dans ceux dont les prochains films seront adaptés). Le scénario mêle à bon rythme une partie histoire et une partie action, sauf peut-être sur la fin où l’intrigue marque le pas devant de l’action non-stop, mais rien qui ne gâche la fête.
Les scènes d’action sont une énorme réussite. C’est dans ce domaine qu’on retrouve le plus le Spielberg des années 80, avec des poursuites ou bagarres ou fusillades ou batailles navales ou parties de cache-cache haletantes et longues, lisibles, imaginatives, dépaysantes et jubilatoires. La mise en scène, les points de vue variés et dynamiques, certaines transitions que seule l’animation permet, tout concourt à faire un divertissement qui fait plaisir de partout. Côté 3D, c’est assez réussi sans être bouleversant, dans la catégorie du milieu. Pour les fans de Tintin, plein de clins d’œil (surtout au début, comme par exemple un personnage qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Hergé et qui fait le portrait de Tintin) émaillent le film, soyez attentifs ! En conclusion, le premier Tintin est un super chouette film pour les fans et les non fans du journaliste, mais en tout cas pour tous les fans de divertissements non hystériques, comme on savait les faire dans l’âge d’or des films pop-corn.
A voir : pour un divertissement à la fois moderne et à l’ancienne, mais bien réussi
Le score presque objectif : 8/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +3, je m’y attendais pas trop, mais j’ai marché à fond
Sébastien Keromen