Conviée par Disney à la présentation d’une poignée de séquences de
John Carter, c’est avec excitation et curiosité que la rédaction s’est rendue dans la salle Publicis, en plein cœur des Champs Elizées. Excitation parce que c’est le premier film live d’Andrew Stanton (un ponte de chez Pixar, à qui l’on doit notamment
Wall-e) d’une part et parce qu’il est porteur d’une multitude de promesses, en termes de spectacle et d’univers, d'autre part. Et curiosité parce que
John Carter a beau avoir un siècle, il n’est pas un héros des plus connus. C’est donc avec cinq scènes dans sa besace que le producteur Jim Morris a fait les présentations de ce terrien catapulté sur une planète, aussi étrange que plongée dans un conflit destructeur. Le gros des minutes montrées s’axait sur ce fameux
John Carter, interprété par Taylor Kitsch, le Tim Riggins de l’excellente série
Friday Night Lights. D’ailleurs, il avait fait le déplacement sur Paris pour nous donner ses impressions sur l’expérience vécue, expérience enrichissante s'il en est.

Bien entendu, il est difficile de juger un film uniquement à partir de quelques secondes. Néanmoins, il ressort de ce
John Carter une maîtrise technique évidente, même si certaines maladresses de mise en scène persistent. Logique, Andrew Stanton paie son manque d’expérience. Visuellement parlant, les vastes étendues désertiques sont plutôt réussies mais ne brillent pas par leur originalité (Tatouïne quand tu nous tiens…) tandis que les chorégraphies des combats semblent efficaces, mais loin d’un Guillermo Del Toro. En revanche, et c’est là où le bât blesse, le héros
John Carter a l’air beaucoup trop dans l’air du temps pour susciter la moindre empathie. Pour faire simple, il ressemble à tous ces personnages
badass - le concept phare du anti-héros ndlr - qu’Hollywood nous rabâche depuis quelques temps déjà. Encore un manque d’originalité. Enfin, il faudra confirmer l’interprétation de Taylor Kitsch, un acteur sans doute un peu trop juste pour porter sur ses épaules un tel blockbuster estampillé Disney. Et on attend également de voir le reste du casting, suffisamment éclectique (Bryan Cranston, James Putrefoy, Mark Strong, Lynn Collins, Dominic West…) pour attirer l’attention.
En conclusion, on patienta jusqu’en mars prochain, date de sortie de
John Carter afin de savoir s’il s’agit d’un blockbuster digne de ses prétentions ou non.