Hunger games
The Hunger games
Sortie:
21/03/2012
Pays:
USA
Genre:
Durée:
2h20 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Hunger games

par: Sebastien Keromen

Film-événement, film choc, adaptation d’un bestseller, Hunger games est un film extrêmement attendu. Déjà prêt à tout casser au box-office, le Hunger games en vaut-il la chandelle ?

Hunger games
Titre original : The Hunger games
USA, 2012
Réalisateur
 : Gary Ross
Acteurs : Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Woody Harrelson, Elizabeth Banks, Lenny Kravitz, Stanley Tucci, Donald Sutherland, Wes Bentley, Toby Jones
Musique de : James Newton Howard
Adapté du roman de Susan Collins
Durée : 2h20

L’histoire
Chaque année, chaque district doit fournir au Capitole deux « tributs », deux jeunes gens qui participeront à un jeu télé mortel duquel un seul sortira vainqueur. La jeune championne du district 12, Katniss, peut-être gagner ces jeux et sauver sa vie ?




La critique

Hunger games était appétissant, et donnait faim de cinéma (d’où le nom ? ah non, quoique le film explique peu pourquoi ces « jeux » s’appellent Hunger games). Mais si on y trouve des vrais morceaux de bonne viande saignante de qualité supérieure, une bonne partie du festin est malheureusement avariée. Comme c’est à peu près la première heure, ça représente bien l’apéro, les hors d’œuvre, l’entrée et le poisson. Reste une viande avec quelques excellentes bouchées, puis un fromage assez relevé, et un dessert un peu fade. Garçon, l’addition !




Bon, d’accord, détaillons un peu. J’imagine qu’une bonne partie du début vient du livre, et on peut dire que c’est très longuet, car on sait à peu près tout ce qui va s’y passer : la sélection, l’arrivée au Capitole, l’entraînement, l’évaluation, les sponsors (qui leur prennent un temps dingue pour finalement ne servir à quasiment rien, coupes sauvages dans l’histoire ?). Pourtant, cette partie entraînement et évaluation aurait pu être assez passionnante (rappelez-vous de celle de Wanted, avec Angelina Jolie, film moyen mais cette partie y était très réussie), mais là c’est gentillet et plat. Si la suite dans la forêt ne se censure pas trop (on en reparlera), ici tout est lisse et politically correct. Pourtant, il y avait de quoi dire, sur cette quasi starisation de jeunes gens qu’on va envoyer s’entretuer de force, sur un groupe qui s’entraîne à peu près ensemble alors que bientôt ça sera chacun pour soi, sur la réaction des districts, sur la télé puante qui met tout cela en scène… Tout y est, mais avec un point de vue tellement lénifiant que c’est au spectateur de se réveiller pour s’indigner ou s’émouvoir. Cette partie souffre aussi d’un design de la ville et des vêtements et tenues et coiffure absolument hideux. Peut-être était-ce décrit comme cela dans le livre, mais il y a une différence entre lire « des cheveux bleus, une veste violette à paillettes et des sourcils démesurés », et le voir sans arrêt à l’écran, où ça fait saigner les pupilles. Bref, toute cette partie est assez peu appréciable et pas mal ennuyeuse.




Un mot sur les acteurs, avant d’aller courir entre les arbres. Si les deux petits jeunes sont, et on s’y attendait, irréprochables (Jennifer Lawrence impériale), côté adultes, c’est moins la fête. À part Wes Bentley, aidé par le fait qu’il est le seul à être présentable (et franchement cool et sans doute même séduisant), et dont le personnage tout en intensité convainc. Pour le reste, d’un Donald Sutherland qui cachetonne, à un Woody Harrelson dont on ne se rappelle plus le dernier rôle où il ne jouait pas faux, en passant par un Stanley Tucci too much, ou une Elizabeth Banks pire que ridicule avec sa coiffure et son maquillage, on ne félicitera pas le cuisinier. Et pendant qu’on parle du réalisateur, tiens, reprochons-lui aussi de ne pas savoir filmer tranquillement, faut toujours qu’il fasse trembler la caméra, ou du flou, ou que sais-je, mais ça n’arrête pas, même quand il ne se passe pas grand-chose, faudrait qu’il se calme.




Mais bon, passons sans plus tarder au plat de résistance, ce pour quoi on est venu : les Hunger games eux-mêmes. Et là, au moins, c’est réussi. Même si on imagine fortement que l’héroïne va s’en tirer, on ne peut pas s’empêcher d’être inquiet et tendu quant aux risques et épreuves qu’elle rencontre. Avec un beau sens du rythme, du souffle, sans trop nous épargner, on reste suspendu à leurs aventures et à la mort qui peut les frapper sans prévenir. Côté tueries, le film fait un mélange entre ne rien cacher et ne rien montrer, soit en fait des tueries réelles mais montrées un peu évasivement et sans bruitages. Plutôt efficace, et sans doute incontournable du point de vue du studio pour ouvrir le film à un plus large public. Une chasse en forêt réussie, donc, mais on n’en espérait pas moins (sinon il ne restait plus rien au film). On regrettera juste un peu que la partie diffusion télévisée de ces meurtres reste très discrète, encore une fois on passe à côté du sujet polémique qui aurait pu être vraiment intéressant. Et si la fin se voit venir de loin, et l’épilogue est tout mou du genou, tout cela fait une bonne heure de suspense, d’action, de violence, de verdure et d’écureuils rôtis à la broche, et c’est ce qu’on était venus voir. De là à dire que ça suffit à faire pardonner la première heure, il y a un ruisseau que je ne franchirai pas.

A voir : pour la partie forêt, aussi réussie qu’espéré
Le score presque objectif : 6,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +1, il suffit de prendre son mal en patience pendant presque la moitié du film. Ah quand même, la moitié…

Sébastien Keromen