Sur la piste du Marsupilami
Sortie:
04/04/2012
Pays:
France
Genre:
Durée:
1h45 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Sur la piste du Marsupilami

par: Sebastien Keromen

Souvenez-vous, Alain Chabat réalisateur c’est Didier et Astérix & Obélix mission Cléopâtre (c’est aussi RRRrrrr, mais ne vous en souvenez pas). Eh bien le gars Alain est enfin de retour, pour un film aussi casse-gueule que prometteur. Retour gagnant ?

Sur la piste du Marsupilami
France, 2012
Réalisateur
 : Alain Chabat
Acteurs : Alain Chabat, Jamel Debbouze, Fred Testot, Géraldine Nakache, Patrick Timsit, Lambert Wilson, Jacques Weber
Musique de : Bruno Coulais
Adapté des bandes dessinées de Franquin et tant d’autres après lui
Durée : 1h45

L’histoire
Dan Geraldo veut faire un scoop. Pablito Camaron veut trouver vite de l’argent pour rembourser un prêt. Le botaniste Hermoso veut découvrir une potion pour rajeunir. Le Général Pochero veut rester dictateur. Le Caporal veut être cruel. Et le Marsupilami ? Ben il aimerait juste bien qu’on lui foute la paix…




La critique

Houba. Difficile de croire qu’Alain Chabat n’a pas fait de film depuis 8 ans, depuis RRRrrrr !!! (oui, écrivez le titre sans vous tromper dans les R, c’est le seul truc bien qu’il y avait dedans). On est donc content de retrouver le réalisateur du seul Astérix réussi (et ô combien), et lui semble aussi content de revenir car il a mis dans le film un nombre incommensurable de choses. Trop ? Oui, sans doute, et c’est d’ailleurs le seul véritable défaut du film. Car trop de trop c’est trop (et réciproquement). Trop de personnages, trop d’histoire, trop de styles. Trop d’histoire, trop de scénario. L’affiche annonce bien la couleur : « une comédie d’aventures ». Sauf que quand l’aventure avance, la comédie s’arrête, et inversement. Défaut touchant bien des comédies, le syndrome « on s’en fout de ce qu’il se passe, on veut rire » touche aussi le Marsu. Surtout vu la déferlante de personnages, qui oblige le film à passer déjà 20 minutes molles au début pour tous les présenter. Sérieux, on n’avait pas besoin de tout ce monde, et même on peut désigner les personnages superflus. Le Caporal, joué par un Patrick Timsit honnête mais pas incontournable, n’apporte rien et aurait même permis d’éviter les quelques scènes [un peu] cruelles qui risquent de heurter un peu les enfants. De même, tout en convenant qu’on est toujours content de voir Géraldine Nakache dans un film, son rôle de Pétunia est totalement inutile. Tout ce temps qu’on aurait pu gagner pour des gags.




Houba. Trop de styles, surtout dans la comédie. Vous avez à peu près toutes les sortes de gags possibles : clown, chutes, absurde, délire, animaux, mauvaise diction, bons mots, références, parodies, humour hénaurme, et humour tellement vulgaire que vous nierez avoir ri jamais à cette scène (eh oui, celle du chihuahua). Et puis style aventure avec des poursuites, style pour enfants avec plein d’enfants et des animaux mignons, style pas pour enfant avec des blagues salaces, style cliché avec « oh, le Marsupilami il est mort ? », style aux plumes (ah ah) avec un perroquet qui parle, style qui se veut sérieux et moralisateur avec le héros qui veut prouver à ses enfants qu’il ne ment pas… Enfin, bref, il y a à boire et à manger et à grignoter et à bâfrer et à souper. Dans tout ça, obligé que plein de trucs vous plaisent. Mais obligé aussi que d’autres trucs vous gonflent. C’est bien d’être généreux et de mettre tout, mais ça aurait été encore mieux de trier et de garder le meilleur et ce qui va ensemble.




Hop. Mais j’oublie (en fait non, je n’oublie pas, je savais que j’allais en parler maintenant) une grande réussite du film : le Marsupilami himself. Peut-être qu’il vous a paru bizarre sur l’affiche, et pas assez ressemblant à la BD. Le changement principal, ce sont les yeux, car impossible de faire à un animal réaliste des yeux de personnage de BD. Mais de toute façon, dès qu’il bouge, on oublie ce détail tant il est crédible, et donne, autant que la BD, envie qu’il existe pour de vrai. Son animation est une joie sans cesse renouvelée, y compris celle de sa queue qui correspond exactement à ce qu’on pouvait en imaginer. Et comme le film n’est pas avare de ses acrobaties et facéties, voilà déjà au moins une bonne partie qui fera plaisir à tout le monde. Sans compter qu’il y a aussi Madame Marsu, et les bébés à la fin, là bien sûr tout le monde, même les plus brutes sans cœur, auront fondu et trouvé tout ça trognon.




Hop. Si Sur la piste du Marsupilami souffre d’un trop-plein de plein de trucs, si certaines scènes sont un peu consternantes et que le film n’échappe pas à quelques longueurs où le scénario prend trop son temps, il reste un très bon divertissement. Déjà parce qu’on final vous allez quand même rire beaucoup et fort (notamment dans la scène qui ne pourra qu’être culte d’un Lambert Wilson déchaîné), et parce que le Marsu est quand même tellement attachant qu’on est content de l’avoir vu, en vrai, ou presque.

A voir : pour une bonne comédie, mais qui aurait pu (dû ?) être meilleure
Le score presque objectif : 7,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +2, houba houba hop hop !

Sébastien Keromen