Radiostars
Sortie:
11/04/2012
Pays:
France
Genre:
Durée:
102 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Radiostars

par: Emmanuel Galais

En plein échec sentimental et professionnel, Ben revient de New-York où il se voyait vedette de stand up. Il intègre comme auteur, l’équipe d’une émission de radio : « Le Breakfast Club », le morning star de la radio Blast FM. Mais après une regrettable erreur de jugement, toute la troupe se retrouve forcée de parcourir les routes de France afin de rencontrer le public.

Alors voilà le genre de film que l’on redoute à chaque fois. D’abord parce qu’il suscite systématiquement la méfiance : Une comédie française suivant les déboires d’une bande de potes. Après, parce qu’il y a un casting intéressant : Manu Payet et Clovis Cornillac et que l’énergie du réalisateur à défendre son film, avant même le début de la projection suscite forcément l’intérêt et l’inquiétude en même temps.

Mais au final, on se rend très vite compte que ce réalisateur là possède un sens de la comédie indéniable, qu’il connait ses comédiens, sait les emmener où bon lui semble dans une certaine cohérence, avec un goût prononcé pour les références cinématographique telle que « Presque Célèbres » de Cameron Crowe ou encore Garden State de Zach Braff. Avec toutes les maladresses du jeune réalisateur, (« Radiostars » est son premier long métrage en tant que réalisateur à part entière), Romain Levy, nous présente un film tout en fraîcheur et en honnêteté. Un de ces films dont on se dit qu’il n’est pas un chef d’œuvre, et ce n’est surtout pas une insulte de dire cela, car tous les plus grands réalisateurs ont un jour fait leur premier film et avant d’arriver au plus haut sommet, il faut en atteindre d’autres. Le talent est pourtant déjà là et bien présent à chaque plan du film. Alors certes, on dira de « Radiostars » que ce n’est pas un chef d’œuvres, mais on dira surtout « Qu’on s’en fout, qu'il ne le soit pas ! », ce film n’en n’a pas cette prétention ! Le seul but de Romain Levy était de nous faire rire, de nous divertir, de nous emmener sur les routes de France, avec sa bande d’animateurs parisiens, terrorisés comme s’ils traversaient l’Amazonie, et il atteint son but "haut la main !".

D’ailleurs le scénario ne cherche pas systématiquement à nous en mettre plein la vue et, de la même manière que pour sa réalisation, Romain Levy aidé de son scénariste et ami Mathieu Ouillon enchainent les répliques, et les situations d’un humour terrifiant de justesse. On rit énormément et sans se forcer (Ma préférence allant à la scène du rappeur, que je vous laisse le plaisir de découvrir). Mais, à la différence, de grosses mécaniques bien huilées, comme «Camping » par exemple, le film surprend par un ton plus spontané, où la mécanique du stand-up se mêle à celle des grandes comédies américaines, avec ses codes rigoureux : comme le personnage central timide et un peu perdu, le copain décomplexé et mentor à ses heures perdus, les autres camarades de jeux totalement décalés et les deux anciens arguant de leur ancienneté comme des chef de meutes.
 
En cela, le réalisateur a pu se reposer sur des acteurs de choix, à commencer par Clovis Cornillac (Hors la loi) et Manu Payet (Les aventures de Philibert). Les deux acteurs qui s’étaient déjà rencontré dans « L’amour c’est mieux à deux », prouvent une fois de plus leur complicité. Le duo se fond au milieu de cette bande et porte les petits nouveaux comme Douglas Attal dont la fraîcheur de jeu laisse un peu penser aux maladresses contrôlées de Dustin Hoffman dans «Le Lauréat », ou encore à Benjamin Lavernhe (Les méchantes) et Côme Levin (Trop la classe) qui forme assurément l’un des duos de seconds rôles les plus drôles de ces derniers mois.

En conclusion, nous pourrions dire beaucoup de choses sur « Radiostars », des remarques sur les défauts de la réalisation, sur l’éventuel manque de maturité du scénario, ou encore sur les approximations du jeu de certains acteurs. Mais en fait non, parce que si le film de Romain Levy fait preuve de quelques maladresses, il n’en demeure pas moins un excellent divertissement, dans lequel chaque imperfection se mêle à de grandes idées (la scène du rappeur, ou de la fille d’Hitler et bien d’autres encore) et forme un tout remarquable dont on sort heureux, avec un sourire encore agrafé, même deux jours après l’avoir vu. Loin devant la succession de sketches de «Bienvenue chez les ch’tis», pas si éloigné de l’émotion d’ «Intouchables», «Radiostars» est un film qui fait du bien,  «le reste on s’en fout !».

A découvrir sur Allociné : http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=196255.html
Radiostars