Rock forever
Rock of ages
Sortie:
11/07/2012
Pays:
USA
Genre:
Durée:
2h00 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Rock forever

par: Sebastien Keromen

Adapter au ciné une comédie musicale qui compile des chansons toutes plus rock les unes que les autres, ça semblait être un bon plan rock, non ? Malheureusement, ça ne suffit pas, et on obtient un film à peine rock pas roll…

Rock forever
Titre original : Rock of ages
USA, 2012
Réalisateur
 : Adam Shankman
Acteurs : Julianne Hough, Diego Boneta, Tom Cruise, Alec Baldwin, Russell Brand, Catherine Zeta-Jones, Malin Akerman, Bryan Cranston, Paul Giamatti
Adapté de la comédie musicale de Chris d’Arienzo
Durée : 2h00

L’histoire
Sherrie arrive à Hollywood pour devenir chanteuse. Drew travaille dans un bar, et rêve de devenir chanteur. Stacee Jaxx est une star absolue mais perdue de la scène rock. Et si tout le monde se mettait à chanter ?




La critique

Quand on s’appelle Rock forever, qu’on est adapté d’une comédie musicale de Broadway, et qu’on veut dépeindre l’affrontement entre le rock qui tache et la bonne morale, on se doit d’être fucking rock’n roll. Et c’est bien là que le bât blesse déjà. Parce que la bande-son, d’accord c’est du rock, pas de doute, mais pas toujours le dessus du panier. Bon, je ne suis pas un spécialiste du rock, mais à part quelques chansons, j’ai souvent eu l’impression d’avoir affaire aux Poulidors du top 50 rock, genre la chanson qui ressemble à une autre, qui, elle, est un super tube. Je vais pas me lancer dans la liste, mais un truc sur le rock sans un seul titre de Queen, par exemple, ça commence pas trop bien. Goût moyen ou budget insuffisant pour la bande sonore, on ne saura pas, mais ça gâche un peu la fête. Et pendant qu’on parle de musique, il y a un autre truc assez gonflant, c’est le côté répétitif des « modes » de reprises, j’entends par là la mise en scène et l’interprétation des chansons, ainsi que leur orchestration. Parce que les mash-up, les duos à distance, ou, pire, les chansons chorales, à la huitième fois, on n’en peut déjà plus depuis la cinquième fois.




Et n’espérez pas vous rattraper avec les yeux. Si on passe sur des chorégraphies vraiment pas inspirées et parfois navrantes (celle dans l’église, par exemple), les scènes, montées par Parkinson ou un de ses cousins, cassent le rythme plutôt que de le supporter,, rendent le tout illisible et hystérique, et le tout donne plutôt envie qu’ils se calment au lieu de se démener sur la musique. Je ne vous ferai pas l’affront d’évoquer l’histoire, aussi anémique qu’un tigre végétarien, qui mêle habilement (je plaisante) quiproquo, amourette, grande révélation et star system. Sans rire, j’ai déjà vu des blagues carambar qui avaient une histoire mieux construite et plus originale.




Alors, espérez-vous, vous allez vous rattraper sur les acteurs ? Vous auriez bien aimé… Dans l’ensemble c’est dans la même ligne de fiasco. Déjà, regardez les deux petits jeunes, qu’on va suivre pendant la majeure partie du film. Lui, l’expressivité d’une huître. Elle, le charisme d’une statue du musée Grévin. À aucun moment on ne s’attache, on ne s’enthousiasme pour eux, et, à vrai dire, qu’ils deviennent superstars ou charcutiers magiciens, on s’en fout complètement. Les seconds rôles sont un peu mieux mais tout de même décevants, entre un Alec Baldwin à la coiffure improbable et le regard de Droopy, un Russell Brand azimuté sans discernement, un Paul Giamatti caricatural, et une Catherine Zeta-Jones mono-expression. Même Tom Cruise déçoit un peu par rapport à ce qu’il aurait pu nous offrir, avec une prestation pas mauvaise mais pas aussi inspirée et aérienne qu’on aurait pu l’espérer (sans compter une voix de chant pas terrible, et qui ne ressemble pas tout à fait à sa voix, alors que c’est bien lui qui chante).




Avec tout ça, pas grand-chose à sauver ici, à part une bonne énergie et quelques passages réussis, quelques rires aussi. L’esprit rock’n roll est tout de même présent, à défaut d’en avoir le talent, et surtout l’impertinence vantée par le film (qui lui-même est tout de même assez propre sur lui, sans doute pour éviter une certification trop restrictive aux States). Mais tout ceci ne suffit pas à effacer toutes les insuffisances d’histoire, d’interprétation, de musique, de chorégraphie, de mise en scène… Soit un film avec trop de couacs pour être vraiment rock’n roll.

A voir : pour l’esprit rock un peu, mais qui aurait pu taper dans la catégorie d’au-dessus
Le score presque objectif : 5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : -1, non, vraiment, mieux vaut se réécouter des CD

Sébastien Keromen