Elle s’appelle Ruby
Ruby Sparks
Sortie:
03/10/2012
Pays:
USA
Genre:
Durée:
1h45 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Elle s’appelle Ruby

par: Sebastien Keromen

Après Little miss Sunshine, Jonathan Dayton et Valerie Faris nous racontent encore une jolie histoire improbable, et même magique. Ont-ils réussi à reproduire le charme de leur précédent film ?

Elle s’appelle Ruby
Titre original : Ruby Sparks
USA, 2012
Réalisateur
 : Jonathan Dayton & Valerie Faris
Acteurs : Paul Dano, Zoe Kazan, Chris Messina, Annette Bening, Antonio Banderas, Elliott Gould, Steve Coogan
Durée : 1h45

L’histoire
Calvin est un écrivain à succès. Du moins, il a écrit un énorme best-seller, mais peine pour son second roman. En écrivant sur une fille dont il a rêvé, il va retrouver la ferveur d’écrire… à tel point que cette fille, Ruby, va apparaître dans sa vie




La critique

C’était pourtant bien un film que j’avais envie d’aimer. Oui, la formulation casse un peu le suspense de mon avis sur le film. Mais avançons. L’idée de départ promettait plein de possibilités, une comédie romantique avec une pointe de magie, ou une réflexion inspirée sur les rapports amoureux, ou une comédie en abyme originale. Un projet novateur porté par de jeunes acteurs et auteurs – la jeune femme jouant le rôle de Ruby ayant également écrit le script, et partageant à la ville la vie de Paul Dano qui joue le jeune amoureux. Et à la réalisation, le couple nous ayant déjà proposé Little miss Sunshine, film très apprécié (même si personnellement j’étais resté hermétique à son charme). Voilà, tant de promesses pour un film qui finalement n’en satisfait aucune.




Malheureusement, le film échoue sur deux points majeurs : trouver un ton, et nous faire attacher aux personnages. Le premier problème, c’est que le film n’arrive pas à choisir ce qu’il veut nous faire ressentir. On enchaîne le petit fantastique avec la comédie romantique, puis la comédie pas trop subtile, pour finir sur un pétage de plombs plutôt embarrassant, et un retour à la normale trop classique. La partie la plus prometteuse du pitch, à savoir la réflexion sur ce qu’on changerait chez son conjoint si on en avait le pouvoir, et les conséquences que ça pouvait avoir (sans oublier de se demander si c’était vraiment une bonne idée), est expédié d’une façon aussi peu approfondie que peu imaginative ou réfléchie. Alors qu’on pouvait s’attendre à une analyse du couple par un biais original, ou une remise en cause des personnages, c’est finalement la partie comique du film, et ça restera la plus grande déception qu’il nous causera.




Si l’histoire ne choisit pas sa voie, on aurait pu se raccrocher aux personnages. Mais encore une fois, c’est raté. Déjà, si les rôles secondaires sont plutôt réjouissants (Annette Bening et Antonio Banderas en couple hippie, Elliott Gould en psy, Steve Coogan en éditeur), ils sont très courts. Reste donc uniquement le couple de petits jeunes, bien mignons au premier abord. Le personnage de Ruby est assez sympathique, mais l’histoire, qui va lui faire changer de caractère du tout au tout, fait qu’on ne sait finalement plus trop comment on la trouve. Le seul repère est donc le personnage de Calvin, écrivain peu communicatif et peu souriant, déprimé et déprimant. Ça commence pas trop bien pour qu’il nous touche. Et l’histoire va le rendre en fait de moins en moins sympathique, jusqu’à plutôt malsain, même si c’est sans doute par maladresse, et on décroche. Dans ce qui est tout de même majoritairement une comédie romantique, quand on ne s’attache pas aux amoureux, c’est tout de même très dommage.




Au final, si le film reste original, bien réalisé et qu’on ne s’y ennuie pas, il déçoit par rapport à son propos de départ et à ce qu’il aurait pu être. Restent bien quelques jolies scènes et quelques sourires, mais cela ne suffira pas à donner au film le capital de sympathie auquel il prétendait.

A voir : pour une idée originale, mais mal utilisée
Le score presque objectif : 6,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +1, pour encourager l’idée, et pour lui donner une chance au cas où c’est juste moi qui suis hermétique à ce film

Sébastien Keromen