Quand ni l’acteur ni le réalisateur de la trilogie Jason Bourne ne veulent rempiler, que faire ? Facile, faire un nouveau film de la série, mais « à côté ». Voici donc Jeremy Renner en nouveau « presque comme Jason Bourne ». Pour un film même pas presque aussi bien…

Jason Bourne, l’héritage
Titre original : The Bourne legacy
USA, 2012
Réalisateur : Tony Gilroy
Acteurs : Jeremy Renner, Rachel Weisz, Edward Norton, Scott Glenn, Albert Finney, Joan Allen, David Strathairn,
Musique de : James Newton Howard
Adapté librement des romans de Robert Ludlum
Durée : 2h15

L’histoire
Aaron Cross fait partie du programme Outcome, un commando de super agents génétiquement améliorés. Mais lorsque cette opération est sur le point de devenir publique, les autorités préfèrent tout arrêter, et éliminer les agents de Outcome. Ou plutôt, tenter de les éliminer…

La critique

Quand il y en a plus, il y en a encore. On ne fait plus de suite, de préquelle ou de reboot, on fait maintenant des, euh… c’est quoi le mot ? Je crois pas que ça existe… Des parallèlofilms ? Enfin bref, un truc qui se passe en même temps qu’un autre film mais pour d’autres personnages. Eh bien pourquoi pas ? La trilogie Jason Bourne n’est pas la pire pour donner lieu à des suites détournées. Sauf qu’il ne s’agit plus de la même équipe, et qu’à force d’essayer de copier, on perd de vue ce qui fonctionnait vraiment. Et ce nouveau Jason Bourne tombe dans ce piège (rien à voir, mais très fort que ce soit le premier film de la série à s’appeler Bourne en VF, alors que c’est aussi le premier dans lequel il n’y a PAS Jason Bourne). Car à part reprendre le principe des super soldats dopés, pas grand-chose à voir avec les interrogations personnelles et les menaces politiques de la première trilogie. Ici, on a juste un gars qui va essayer de sauver sa peau et celle d’une jolie doctoresse, et c’est tout, et c’est un peu court. Alors bien sûr, comme on est dans l’univers de Jason Bourne, des tas de gens haut placés s’affolent et s’énervent, puis s’énervent et s’affolent, puis nous affolent pas trop mais nous énervent un peu. Enfin bref, côté scénario, ça reste aussi indigeste que la trilogie, mais avec l’intérêt en moins.

Alors bon, on espère sur l’action. Les scènes de combat et poursuites sont plutôt réussies, mais à des kilomètres des baffes monumentales qu’avaient constitué celles de la première trilogie. Et puis, Jeremy Renner, bon… voilà. Même s’il est un peu plus expressif que d’habitude, il doit toujours être dans son concours avec Ryan Gosling pour savoir lequel en fera le moins et aura le jeu le plus figé. Tout ça pour un film ni déplaisant ni passionnant, dont on ne se souvient plus peu de temps après. À la différence de la première trilogie, où c’est Jason Bourne, et non le spectateur, qui avait tout oublié.

A voir : pour un film tout juste honnête, assez bateau, et pas à la hauteur de ses prédécesseurs
Le score presque objectif : 6,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +/-0, pas désagréable, mais j’ai déjà tout oublié

Sébastien Keromen