Skyfall
Skyfall
Sortie:
26/10/2012
Pays:
USA, UK
Genre:
Durée:
2h25 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Skyfall

par: Sebastien Keromen

Même si certains peuvent considérer que la franchise a perdu de sa superbe, un nouveau James Bond est toujours un événement. Et comme en plus, on n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise, on peut pleinement apprécier ce nouveau cru.

Skyfall
Titre original : Skyfall
USA, UK, 2012
Réalisateur
 : Sam Mendes
Acteurs : Daniel Craig, Judi Dench, Javier Bardem, Ralph Fiennes, Ben Whishaw, Albert Finney
Musique de : Thomas Newman
Adapté des romans de Ian Fleming
Durée : 2h25

L’histoire
Le MI6 s’est fait voler un disque dur contenant les identités de ses agents infiltrés. Et le voleur semble en vouloir personnellement à M. James Bond va devoir retrouver le voleur pour protéger sa patronne.





La critique

James Bond a changé. D’abord, il est blond. Oui, ça fait trois films qu’il a changé, et Skyfall suit cette mouvance. Pas seulement le James Bond blond, mais un univers plus réel, plus sombre, plus désespéré. Et Skyfall est le meilleur des trois. Pas trop de mal, vu le ridicule constant et le manque d’ambition de Casino Royale (c’est mon opinion, et je la partage), et l’anecdotisme complet de Quantum of solace (dont le plus marquant était son titre). Mais Skyfall, sans revenir dans la tradition plus flamboyante des James Bond précédents, est une vraie amélioration.




Pour commencer, Skyfall est trop classe. L’image et la mise en scène sont vraiment au top, on a beaucoup de plans superbes, c’est vraiment du bon boulot, ça fait plaisir, ça lui donne d’emblée la classe. La musique est également au diapason, discrète mais pas trop, assez originale, elle participe à ce bel écrin. Côté interprétation, on sait à quoi s’attendre. Après deux James Bond, on ne confond plus Daniel Craig avec un russe, mais son jeu reste toujours aussi limité, entre l’expression boudeuse comme si on lui avait confisqué son quatre-heures, et l’expression je-fais-la-gueule comme si sa Gameboy n’avait plus de piles. Son charisme est toujours aux abonnés absents, son humour tombe à plat (les dialogues sont d’ailleurs dans l’ensemble très moyens), mais au moins cette fois il a pris de l’expérience et son personnage est tout de même moins con que dans les deux précédents. Par contre, l’âge aidant (ou n’aidant pas), on n’est pas trop sûr s’il y a lifting ou non, et il ressemble de plus en plus à Poutine. Il est heureusement secondé par une Judi Dench toujours aussi parfaite en patronne du MI6, et dont le rôle est quasiment un premier rôle dans ce film. Côté nouveaux, on appréciera le Q lunaire joué par Ben Whishaw, qu’on espère revoir dans le prochain opus. Pour les James Bond girls, c’est assez décevant, surtout du fait de rôles relégués en deuxième ou troisième plan. Ralph Fiennes fait le minimum syndical, et pour le méchant, je pense que c’est une histoire de goûts, mais là j’ai du mal avec le jeu outré de Javier Bardem.




Les deux Bond précédents avaient brillé par un scénario moisi et étriqué. Ici, on renoue avec une vraie histoire, même si elle s’écarte un peu de l’archétype des histoires de Bond (à part pour l’abondance de product placement). On regrettera quelques idioties de scénario (d’abord j’ai jamais vu un dragon de Komodo attaquer comme ça, et surtout, je suis pas un génie en informatique comme Q, mais même moi je sais qu’on ne branche pas sur son réseau un ordi dont la provenance est suspecte), quelques longueurs, un plan machiavélique pas trop sexy (juste des virus et intrusions informatiques, ça a moins de gueule qu’un satellite avec un laser ou même juste un chantage mondial), mais dans l’ensemble l’histoire avance, nous promène de par le monde, et s’enchaîne bien. Ah, vous espériez de l’action ? Vous avez raison. À part un défaut de déséquilibre de ces scènes (après une scène d’ouverture presque trop longue mais réussie, il faudra attendre près d’une heure avant la moindre scène d’action, c’est un peu long…), elles sont variées, classes, lisibles, rythmées, du beau boulot qui fait plaisir à voir.




Au final, le film s’inscrit dans la lignée des deux derniers, qui s’éloignent beaucoup de tous les autres, par un ton plus sérieux et mélancolique, et en changeant volontairement les codes de la série (la plupart de l’affrontement se fait sur les terres du MI6 et de James Bond plutôt que sur le territoire du méchant). Sur mon échelle de jamesbonditude qui compte le nombre de figures imposées de la franchise, Skyfall stagne à 57%, dans les mêmes eaux que les deux précédents, avec les notes les plus basses depuis les deux premiers avec Sean Connery, qui mettaient en place ces signes de reconnaissance. On retrouve un peu le même genre d’orientation qu’a prise Dark knight avec Batman, après c’est une question de goût. Et pour ma part, je trouve qu’un divertissement divertit mieux quand il est divertissant. C’est dit, et on pourra s’abstenir de le répéter. Mais, en l’état, Skyfall est tout de même un bon moment à passer, avec quelques défauts et parfois un peu inégal, mais aussi avec des vraies qualités. Même si je reste toujours plus client des James Bond d’avant…




A voir : pour un James Bond qui s’améliore
Le score presque objectif : 7,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +2, sans le fun et la fantaisie des James Bond d’avant, mais bien, à part ça

Sébastien Keromen