Une histoire réfléchie et plutôt inattendue du début à la fin.
Critique de Mounia Benyahya
Pat Solatano (
Bradley Cooper) souffre d’un très sérieux problème psychiatrique (« bipolar » / schizophrène) qui l’a mené à perdre sa femme, son travail et sa maison puis lui a valu une interdiction d’approcher à moins d’une certaine distance de son ex-femme Veronica (
Julia Stiles).
Il se fait interner, pour une longue période, après avoir violenté l’amant de sa femme pris en flagrant délit. Il est forcé de suivre une thérapie après avoir emménagé chez ses parents grâce à sa mère (
Jacki Weaver). Cette dernière est le symbole de l’unicité et de la paix familiales. Elle le ramène donc à la maison pour mieux veiller sur lui et force, plus ou moins, l’adhésion de son père (
Robert DeNiro) qui tient à son fils mais n’est pas en reste au niveau du bagage psychiatrique au passage.
De Niro est tout simplement excellent dans le rôle du père souffrant de comportements obsessifs et compulsifs (un peu de tics et quelques tocs et un historique de violence) principalement en lien avec l’équipe des « Philadelphia Eagles » qui lui sert de moyen de communication avec son entourage et surtout son fils.
Malgré tout, Pat affiche un optimisme et une motivation à toute épreuve car ce dernier est déterminé à se reconstruire pour mieux renouer avec son ex-femme. C’est ainsi qu’il fait la rencontre de Tiffany (
Jennifer Lawrence), une jolie jeune femme souffrant de soucis psychiatriques aussi (nymphomanie puis dépression suite à la mort de son mari policier). Une rencontre inattendue, faite sur des termes crus, vrais mais touchants et drôles. Tiffany devient rapidement la complice de Pat en lui proposant son aide pour reconquérir Veronica, à condition qu’il lui rende un service en retour.
Ce film est une perpétuelle intrigue, avec des découvertes et des rebondissements tout au long du film et ceci jusqu’à la fin. Pour autant, ce long métrage est touchant grâce au script et l’excellent choix des acteurs dont le jeu empêche l’histoire de tomber dans le développement de la comédie romantique lambda ou encore la mise en avant poussée du côté potentiellement obscur, gênant ou encore lourd du sérieux des sujets traités.Il ne faut pas oublier l’importance du charme des acteurs principaux qui rendent leurs rôles attractifs et poussent les téléspectateurs à aller au-delà des troubles psychologiques qui sur d’autres acteurs / actrices moins attirantes pourraient constituer un véritable obstacle à l’équilibre du film. Les femmes noteront rapidement qu’à l’exception de l’évolution des rapports entre Tiffany et Pat, le point de vue est majoritairement masculin dans le film. Les rares actions « coups de poing » de la mère sont significatives mais elle reste en retrait ce qui met plus en valeur ces dernières mais son point de vue n’est pas suffisamment développé.
Quoi qu’il en soit, c’est une manière plutôt intelligente et agréablement équilibrée de traiter des rapports entre frères, père-fils, de l’amitié (principalement entre Cooper et ses deux amis, dont un patient de l’hôpital), le rapport à l’amour, à la fidélité et à l’exclusivité, à la vie de famille et la solidarité familiale, au rapport entre époux avec la place du mari et du père, aux problèmes psychiatriques, au regard et réactions de la société (quoi de mieux pour mettre en avant ce dernier point, que le contexte d’une petite ville et plus encore de la banlieue « paisible » américaine).
Le scénario est non seulement touchant mais aussi tordant et quelques fois surprenant ce qui permet de passer un bon moment et, même si certains moments sont un peu lents d’être suspendu à l’intrigue proposée tout au long des 2 heures du film.
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