Django unchained
Django unchained
Sortie:
16/01/2013
Pays:
USA
Genre:
Durée:
2h45 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Django unchained

par: Sebastien Keromen

Quand Tarantino revisite l’Histoire, on ne l’arrête plus ! Après la seconde guerre mondiale, voici maintenant les plantations de coton et l’esclavagisme des USA d’avant la guerre de Sécession. Et tout ça pour faire un western ! Mais à la mode Tarantino, of course

Django unchained
Titre original : Django unchained
USA, 2012
Réalisateur
 : Quentin Tarantino
Acteurs : Jamie Foxx, Christoph Waltz, Leonardo DiCaprio, Kerry Washington, Samuel L. Jackson, Don Johnson
Durée : 2h45

L’histoire
Le docteur King Schultz est un chasseur de primes dans l’Amérique d’avant la guerre de Sécession. Pour retrouver des propriétaires dont il ne connait pas le visage, il acquiert un esclave, Django, qui pourra les reconnaître. Mais Django cherche autre chose. Il veut retrouver sa femme.




La critique

Aller voir un Tarantino, c’est toujours aller à la fête foraine. On ne sait pas si tous les manèges seront bien, on ne sait pas si la barbe à papa ne nous rendra pas malade, on ne sait pas si on gagnera le gros ours en peluche ou le porte-clés moche en ratafia, mais en tout cas il va se passer plein de trucs, de couleurs, de bruits, et on en ressortira des images plein la tête. Et Django unchained est effectivement une fête foraine, pas tout à fait la Foire du Trône, mais pas non plus la kermesse de Saint-Ploutard-les-Myosotis. On y trouve bien tout le fun et la démesure d’un Tarantino, l’humour nonsense et abscons complètement décalé, de l’action qui décoiffe même les chauves, un panache ébouriffant, du Tarantino pur sucre. L’histoire est riche et intéressante, l’ambiance esclavagiste assez inhabituelle mais bien traitée, les personnages bien écrits. Premier regret, quand même, c’est trop long. Je sais que quand c’est bon on voudrait que ça ne se termine jamais, mais là le film en rajoute en péripéties plus ou moins pertinentes  et parfois un peu moins intéressantes. Bah oui, 2h45 ça fait long, au moins une demi-heure de trop. Je vous assure, au moment où vous croyez que c’est fini et que vous en reprenez pour 20 minutes, vous risquez de craquer un peu.




Heureusement, pour faire passer le temps, on a des acteurs qui s’éclatent. Rarement autant que devant la caméra de Tarantino on voit des acteurs s’amuser autant à jouer, à exagérer de façon crédible, à rendre tous les personnages trop énormes pour être vrais. Christoph Waltz assure toujours autant, dans un rôle complètement improbable de chasseur de primes allemand parlant anglais avec des mots plus compliqués que du Shakespeare, le tout avec une touche de folie douce. Di Caprio en fait des tonnes de tonnes en esclavagiste charismatique qui compte bien profiter de la vie, et ça marche. Dans n’importe quel autre film, on se serait demandé ce qu’il faisait, mais là tout colle et on en redemande. Samuel L Jackson, en esclave enfermé dans son rôle de bras droit, fait aussi des étincelles, malgré une caricature un peu trop marquée.




Bref, tous les acteurs s’éclatent… Sauf un. Et pas de chance, c’est Jamie Foxx. Je ne dis pas qu’il joue mal ou qu’il ne réserve pas de gros morceaux, mais c’est le seul à jouer presque réaliste la plupart du temps, et en tout cas d’un air sérieux et grave. Et puis son personnage, il nous gave un peu, trop boy scout dans cet univers déglingué. Et c’est aussi pour ça que les 2h45 semblent n’en plus finir : dès qu’il y a un autre acteur à l’écran, on s’amuse, mais quand il n’y a que lui ou presque, l’intérêt retombe, on s’aperçoit que le film peine à avoir une ambiance et un rythme cohérent et se contente d’enfiler des scènes plus ou moins énormes. C’est toujours un peu pareil chez Tarantino, mais là on aurait aimé un montage plus court pour ne pas avoir le temps de se désintéresser. Avec un choix musical comme toujours original mais sans doute moins génial que d’habitude, Django unchained est un bon Tarantino mais pas un grand Tarantino. Mais ça sera pour la prochaine fois.

A voir : pour les fans de Tarantino, et d’excès !
Le score presque objectif : 7/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +2, plein de trucs chouettes, mais 2h45 c’est pas raisonnable

Sébastien Keromen