Los Angeles, 1949. Mickey Cohen (
Sean Penn), originaire de Brooklyn, est un parrain impitoyable de la mafia qui dirige la ville et récolte les biens mal acquis de la drogue, des armes, des prostituées et – s’il arrive à ses fins – de tous les paris à l’ouest de Chicago. Tout ceci est rendu possible par la protection, non seulement des hommes de mains à sa solde, mais également de la police et des hommes politiques qui sont sous sa coupe. Cela suffit à intimider les policiers les plus courageux et les plus endurcis… sauf, peut-être, les membres de la petite brigade officieuse de la LAPD dirigée par les Sergents John O’Mara (
Josh Brolin) et Jerry Wooters (
Ryan Gosling) qui, ensemble, vont tenter de détruire l’empire de Cohen.
La critiqueDans GANGSTER SQUAD, Sean Penn interprète Mickey Cohen, célèbre mafieux ayant sévi sur la côte ouest des Etats-Unis dans les années 50... si dans le dossier de presse on découvre que ce malfrat né en 1913 et mort dans son sommeil en 1976 à commis ses premiers forfaits dès l’âge de neuf ans, le film ne tente pas de reconstruire le parcours entier de Mickey Cohen. De fait, nous découvrons le personnage alors qu’il tente de s’affirmer comme le dirigeant de Los Angeles ; l’homme n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il vient de participer à la création du célèbre Flamingo Hotel à Las Vegas et gère les activités de paris sportifs de la région. L’une de ses missions principales aura été de protéger le gangster Bugsy Siegel. C’est au décès de ce dernier que Cohen « prend » le pouvoir sur LA.
Je suis censé recruter quelques types pour cette nouvelle unité… Cinq ou six, pas plus. On va arrêter Mickey Cohen (
LE SERGENT JOHN O’MARA).
Le film, inspiré du livre "Gangster Squad" de Paul Lieberman, ancien chroniqueur pour le Los Angeles Times, ne mentionne jamais réellement le passé de Cohen (et notamment qu’il va fréquenter le Rat Pack mené par Franck Sinatra !) et se concentre véritablement sur la création de cette escouade secrète, le « Gangster Squad » qui se met en place et se donne pour mission de neutraliser Mickey Cohen et ses acolytes dans un contexte de corruption qui mine la police de Los Angeles.
Son leader est le sergent John O’Mara (
Josh Brolin). C’est peut-être d’ailleurs le point faible de cette fantastique distribution car Brolin n’apparaît pas véritablement comme une brute sortant de la guerre ; s’il s’affirme dans le film incapable de se ranger dans une vie familiale, sa prestation ne le présente pas vraiment comme un personnage mentalement instable et reclus. De fait, j’ai eu beaucoup de mal à y croire.
C’est donc cette superbe distribution de seconds rôles qui fait la différence, chacun étant dans un ton parfait pour rentrer dans les costumes d’époque et empoigné des armes, le plus souvent rescapées de la seconde guerre mondiale qui vient tout juste de s’achever. C’est vrai coté hommes (dont
Ryan Gosling en inspecteur incontrôlable,
Nick Nolte en chef de la police,
Robert Patrick dans un surprenant rôle de cow-boy,
Giovanni Ribisi qui assure le rôle de cerveau de l’équipe) mais c’est également vrai avec Emma Stone qui évolue avec une véritable grâce et charme facilement le spectateur.
De con coté
Sean Penn propose une excellente composition, un brin dans la ligne de ce qu’il sait parfaitement faire, un mélange de mauvais garçon au sale caractère et éminemment dangereux, à la fois par sa capacité à se débarrasser des gêneurs et de sa compréhension des gens et des situations.
L’autre grand rôle de se film, au-delà des superbes costumes, ce sont les décors ; le réalisateur à pris la peine de tourner dans de nombreux endroits avec une évidente préoccupation de recréer une véritable ambiance des années 40 et mettant en place de nombreux figurants, que ce soit dans les séquences d’action ou pour remplir le cabaret / boite de nuit Slapsy Maxie's. Pertinente reconstitution dans un pur Art Déco des années 40 c’est ici que se place une partie des rencontres et confrontations humaines.
Coté réalisation, Ruben Fleischer après son premier film BIENVENUE À ZOMBIELAND sous forme de comédie déjantée et d’un second film 30 MINUTES MAXIMUM en comédie d'action, on propose un film de gangster qui sort de la tradition en mixant de bonnes doses d’humour (entre deux horreurs d’hémoglobines ou se prend à sourire de nombreuses fois), de suspense, d’action et de romance. J’ai de mon coté particulièrement apprécié ce moment ou se construit l’équipe de cette GANGSTER SQUAD, rappelant un OCEAN ELEVEN avec une équipe associant le juste panel de compétence. La différence ici c’est que le but n’est pas de résoudre une énigme et/ou de monter un cambriolage improbable mais de montrer une véritable guerre contre la corruption et son emblématique tête de l’époque.
Ruben Fleischer signe donc un film dur mais bordé d’un humour salvateur avec un impressionnant casting. Même si d’évidence ou sait comment tout cela va se finir, le déroulement de cette guerre urbaine est plaisant à découvrir.