Au bout du conte

La sortie d’un film d’Agnès Jaoui est toujours un peu un événement. Et pourtant, je vous mets au défi de vous souvenir des titres des deux précédents. C’est dire comme l’aura du Goût des autres est encore présente. Mais ne change rien au fait qu’on aura oublié également celui-ci très rapidement

Au bout du conte
France, 2013
Réalisateur : Agnès Jaoui
Acteurs : Jean-Pierre Bacri, Agnès Jaoui, Agathe Bonitzer, Arthur Dupont, Benjamin Biolay
Durée : 1h50

L’histoire
Et si la vie était un conte de fée, avec sa magie, ses sorcières, ses victoires, ses Ils vécurent heureux ? Ou alors en fait c’est la vraie vie réelle, et c’est tout.




La critique

En 2009, durant la cérémonie des Gérard, Agnès Jaoui avait reçu le « Gérard du réalisateur qui fait toujours le même film, mais en un peu moins bien à chaque fois » pour Parlez-moi de la pluie. C’était méchant et peu élégant, mais c’était tout de même un peu vrai. Et ça l’est encore pour Au bout du conte. En fait, c’est surtout qu’après Le Goût des autres, tous ses films se sont complu à mêler des vies de personnages plus ou moins cocasses, sans vraiment de fil conducteur, par petites touches, avec quelques scènes réussies et pas mal de remplissage, avec des personnages intéressants et d’autres beaucoup plus dispensables. Et Au bout du conte n’y déroge pas, mêlant quelques histoires intéressantes (Bacri obsédé par sa date présumée de mort), des histoires peu passionnantes (les atermoiements amoureux de la jeune héroïne), et des histoires à l’encéphalogramme plat (les démêlées d’un industriel avec la presse, ou la petite fille qui se plonge dans la Bible et en sortira sans qu’on sache pourquoi oui puis pourquoi non). Tout ça pour ne pas conclure grand-chose comme histoire, avec notamment une fin qui oublie au dernier moment la jeune héroïne qui était pourtant, il me semble, le personnage principal.




Heureusement, comme toujours, tout n’est pas à jeter : quelques idées originales et plus ou moins esthétiques, quelques rires dont deux énormes, et Bacri qui ne fait jamais aussi bien du Bacri que dans les films de sa compagne. Et puis, même si on s’intéresse peut-être pas tout à fait à l’histoire d’amour centrale qui devient vite un peu gavante, on ne s’ennuie pas, c’est bien sympathique tout ça. Mais pas plus. Au sortir de la séance, à part Agnès Jaoui déguisée en fée pas tout à fait féérique, pas sûr qu’il en reste quelque chose.

A voir : pour Bacri, ou si vous êtes fan des films d’Agnès Jaoui
Le score presque objectif : 6,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +/-0, pas honteux mais tout à fait dispensable

Sébastien Keromen