The Sessions
The Sessions
Sortie:
06/03/2013
Pays:
USA
Genre:
Durée:
1h35 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

The Sessions

par: Sebastien Keromen

Une assistante sexuelle pour un paralysé, en voilà un sujet aussi original que casse-gueule. Qui arrive pourtant auréolé de nominations dans de nombreux festivals et cérémonies. Alors, pari réussi ?

The Sessions
Titre original : The Sessions
USA, 2012
Réalisateur
 : Ben Lewin
Acteurs : John Hawkes, Helen Hunt, William H. Macy, Adam Arkin
Musique de : Marco Beltrami
Durée : 1h35

L’histoire
Mark est totalement paralysé, et ne peut plus bouger que la tête. Cela semble donc mal parti pour avoir une vie sexuelle… jusqu’au jour où une thérapeute spécialisée va s’occuper de lui




La critique

Avec un sujet comme celui-là, on pouvait être inquiet du résultat. Pas évident de trouver le bon milieu entre vulgarité et pudibonderie… Et c’est la bonne surprise du film : le ton est résolument cru et réaliste, mais sans verser dans l’excès de détails ou d’exclamations. En gros, le sujet est traité comme un sujet normal, les acteurs assument avec brio (Helen Hunt en tête), et ça passe tout seul. Le film a donc évité le gros écueil.




Pour tomber dans celui où on ne pensait pas qu’il tomberait : l’absence d’émotion. Peut-être est-ce très subjectif, mais je n’ai pas du tout accroché au personnage principal. L’acteur fait ce qu’il peut, mais on reste détaché de son sort. Peut-être l’introduire par sa voix off récitant un de ses poèmes n’était pas la meilleure idée. Peut-être qu’à force de se concentrer sur ses inquiétudes sexuelles, on en oublie l’homme. Peut-être qu’en ne jouant qu’avec la tête, John Hawkes n’a pas réussi à composer une personne crédible. En tout cas, si le film se regarde sans déplaisir, on se fout un peu de savoir ce qu’il va lui arriver, s’il va réussir à prendre son pied et faire prendre son pied à sa partenaire, si une femme va l’aimer. On s’en fout tellement qu’à la fin du film, qui termine sur son enterrement (le vrai Mark O’Brien est mort en 99), ne fait pas verser une seule larme, fallait le faire (ou pas).




C’est d’autant plus dommage que les autres personnages sont tous parfaits et parfaitement attachants, tant le prêtre à l’esprit ouvert joué magistralement par William H. Macy, que les « femmes » du héros, femme, auxiliaire de vie, assistante sexuelle, toutes sont mémorables. Par contre, autre truc pas au point dans ce film : le montage. Déjà, abuser de la voix off et des flash-back n’est pas une super idée, mais quand c’est au point qu’on ne sait plus où on en est, c’est carrément une faute. Plusieurs fois dans le film, on ne sait plus si la séance en cours est la suivante, après une ellipse, ou celle qui vient de finir, en flash-back. Bon, bien sûr, on comprend par la suite, mais ça nuit beaucoup à la fluidité de la narration, et nous sort de l’histoire. Une histoire dans laquelle on ne s’était pas déjà vraiment investi, et qu’on regarde donc passer de loin, sans s’ennuyer mais sans vraiment s’intéresser et s’impliquer non plus.

A voir : pour un sujet traité avec délicatesse et réalisme, et des acteurs parfaits, sauf le principal
Le score presque objectif : 6,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +1, si ça vous tente, et peut-être que vous serez plus sensible au héros que je ne l’ai été

Sébastien Keromen