Upside down
Upside down
Sortie:
01/05/2013
Pays:
Canada, Fr
Genre:
Durée:
1h45 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Upside down

par: Sebastien Keromen

Deux mondes vivant l’un au-dessus de l’autre, avec des gravités opposées… Chacun voit l’autre monde dans son ciel. Une jolie idée… en tout cas pour des dessins… Mais pour un film ?

Upside down
Titre original : Upside down
Canada, France, 2012
Réalisateur
 : Juan Solanas
Acteurs : Kirsten Dunst, Jim Sturgess, Timothy Spall
Durée : 1h45

L’histoire
Adam et Eden se sont rencontrés enfants. Et sont tombés amoureux. Mais ils habitent dans des mondes opposés, et leur liaison est interdite. Séparés pendant 10 ans, Adam va devoir affronter l’autre monde pour retrouver Eden.



La critique

C’est chouette une belle idée poétique et originale pour faire un film. Pas suffisant, mais chouette. Comme tous les films basés sur des idées originales, il faut trouver un scénario qui utilise cette idée pour une histoire qu’on n’aurait pas pu faire sans cette idée. Déjà, c’est pari à moitié gagné, la séparation entre les deux mondes de gravités inversées se limite à une séparation riches/pauvres telle qu’on la voyait déjà dans le Metropolis de Friz Lang, ou plus récemment dans Time out. Quant aux moyens pour passer d’un monde à l’autre, c’est un peu basique, même si ça réserve de bons moments comme le grand saut que fait le héros d’un monde à l’autre après avoir enlevé ses poids. La bonne idée de mondes opposés se traduit surtout graphiquement, par des plans originaux et vertigineux, même si parfois un peu chargés et pas d’un bon goût absolu.



Le monde semble dépeint avec une attention à sa science qui ne fonctionne qu’à moitié, comme s’il avait été à moitié réfléchi seulement. Pour un principe de poids qui se compensent si on lie deux objets de même poids et de mondes opposés, on trouve plein de trucs pas très au point quand on mélange les deux mondes, comme par exemple la possibilité de manger la nourriture de l’autre monde alors que deux matières de mondes opposés sont censées prendre feu lors d’un contact prolongé. Pareil pour les us et habitudes à l’étage cumulant des employés des deux mondes, vraiment personne n’a réussi à avoir une idée plus intelligente que de regarder vers le haut pour parler aux gens de l’autre monde ? Un système de miroirs, par exemple ? Et quand le patron de l’autre monde vous fait venir dans son bureau, même avec une chaise qui vous monte à sa hauteur, vous le regardez à l’envers, ça gêne personne ? Personne a eu l’idée que chacun s’allonge sur le sol de son monde, ce qui permet d’être face à face dans le même sens ? Et moi j’y ai pas vécu longtemps dans leur monde… Parfois ça confine un peu au ridicule, et je vous parle pas du pollen rose des abeilles qui butinent des deux côtés…



Mais l’ambiance n’est pas tout, et on a donc droit aussi à une histoire très réduite et qui cumule des péripéties pas passionnantes (mon dieu, qui a eu l’idée de la rendre amnésique ? et cette crème rajeunissante à base d’anti-gravité ?). Tout est un peu poussif, les personnages pas très définis, ce qui fait que le héros semble jouer faux pendant la moitié du film (et pourquoi il est habillé et coiffé comme un hobbit, d’abord ?). Et je vous ai gardé le pire pour la fin : la musique. Comme apparemment la BO n’existe pas (ça tombe bien, je l’aurais pas achetée), je ne sais pas vous dire exactement quel style de musique c’est, quelque part entre le new age, le easy listening et la musique d’ascenseur, tendance ennuyeuse, pataude et lourdaude, trop forte, et très envahissante, heureusement que le film dure pas 3h sinon j’aurais dû me résoudre à l’irréparable en ce qui concerne mes tympans. Au final, pour quelques jolies images et plans (si on ferme ses oreilles), le film ne s’élève pas au niveau que son idée de départ pouvait lui faire atteindre, et on n’accroche ni au monde ni aux personnages.



A voir : pour quelques belles images poétiques et originales. Qu’on voit déjà dans la bande annonce
Le score presque objectif : 5,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : -2, mais moi, quand la musique me plaît pas, je n’entends plus que ça

Sébastien Keromen