Des gros
robots, ça attire toujours le public. Alors si on ajoute aussi des gros monstres,
on attire encore plus de public (à moins que ça ne soit le même ?). Alors
est-ce que le film nous livre son quota d’adrénaline et de baston XXXXXL ?
Essaie encore une fois…
Pacific rim
Titre original : Pacific rim
USA, 2013
Réalisateur : Guillermo del Toro
Acteurs : plein de gens pas connus et pas doués, et aussi Idris
Elba et Ron Perlman
Durée : 2h10
L’histoire
Une faille spatio-temporelle s’est ouverte au fond de l’océan. Des monstres
géants en sortent pour attaquer la Terre. Seule solution pour se défendre :
construire des robots tout aussi géants.
La critique
Des gros robots et des gros monstres qui
se mettent sur la gueule, le tout réalisé par Guillermo Del Toro, voilà qui
est alléchant. Surtout pour les amateurs de Del Toro, car personnellement je n’ai
jamais accroché et j’ai été déçu par TOUS ses films. Et ce n’est pas avec
celui-là que ça va changer, car Pacific rim n’a quasiment rien pour lui, à part
son principe de départ. Commençons par l’histoire. On ne lui demandait pas trop
de choses, et d’ailleurs elle va rester assez simple, comme il se doit dans ce
genre de film. Par contre, comptez sur elle pour accumuler tout ce qu’on n’aime
pas dans un scénario : des poncifs et clichés et faux rebondissements
comme s’il en pleuvait, et de la psychologie et des traumas à deux balles à
tous les étages. Tout ça pour des personnages unidimensionnels et interprétés
sans talent et sans charisme par des acteurs inconnus. Et quand je dis sans
talent et sans charisme, on aimerait qu’il en soit ainsi pour tous les acteurs,
mais il y a pire : les deux énergumènes qui jouent les deux savants font
des grimaces comme au temps du cinéma muet, et surjouent tellement qu’ils
seraient même too much pour jouer Heckel & Jeckel, mais qu’est-ce qui leur
a pris ?
Mais bon, tant pis pour l’histoire et
les scènes intermédiaires, on veut de l’action. Eh bien déjà, il va falloir
être patient. Car à part une scène d’action au début, il va falloir s’enfiler
pas mal de tunnels de dialogues indigents et basiques avant la deuxième scène d’action.
Cependant, après cette deuxième scène d’action, on remet le couvert très vite
pour la grande scène finale, donc sur la quantité ça reste honnête. Côté
qualité, c’est une autre histoire. Pas de problème pour les effets spéciaux,
tant les robots que les monstres sont crédibles. On pourra trouver à redire sur
le design, entre robots assez quelconques et monstres mal foutus (même si c’est
le genre qui veut ça), mais pas sur leur intégration au film. Par contre, on
pestera continuellement sur le montage des scènes d’action. C’est bien simple,
la plupart du temps, on ne comprend pas ce qu’on voit à l’écran. Tout est filmé
en général en gros plans, en bougeant beaucoup et avec un montage rapide, dans
la pluie et/ou dans la nuit, alors on voit des masses qui bougent, mais
difficile de dire à tous les coups si c’est le monstre qui a fait un
croc-en-jambe ou le robot qui a astéro-haché la gueule du monstre. La 3D (convertie
et non d’origine) n’apporte pas grand-chose, et même pose vite problème :
beaucoup de scènes se passent dans la pluie, ou avec des particules, des
étincelles, des feuilles mortes, que sais-je, mais en tout cas des trucs qui
volent dans le champ de vision. Comme ça occupe tout l’espace, c’est super en
3D parce que ça donne un énorme effet de profondeur, vous en avez peut-être
déjà vu pendant quelques secondes dans d’autres films. Et d’ailleurs, pendant
quelques secondes, c’est super impressionnant, et on se dit que c’est chouette
la 3D. Mais pendant plein de scènes, ça finit par vraiment faire loucher et
fatiguer les yeux, et à distraire de l’action. Donc tout faux.
Et qu’est-ce qu’il reste alors de
valable dans ce film ? Ben… Pas grand-chose… La musique n’est pas
mauvaise, plutôt dynamique, mais elle est hyper répétitive, à la fin ça devient
presque un running-gag. On se passionne difficilement pour tout ce qui arrive à
ces personnages sans intérêt mal joués, on s’énerve sur le scénario qui croit
qu’on ne l’a pas vu venir depuis un quart d’heure. On essaie de suivre des
images dont les lumières éparpillées font plus penser à un feu d’artifice qu’à
des robots en train de se battre. On ne s’ennuie pas vraiment, c’est toujours
ça. Mais on aurait aimé aimer ce film, et malheureusement, le film a oublié de
faire ce qu’il fallait pour se rendre aimable.
À voir : pour le principe des
robots et des monstres, et pour voir le gâchis du principe
Le score presque objectif : 6/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) :
-1, peut-être que c’est moi qui suis hermétique à Del Toro, ou peut-être que le
film craint, à vous de voir
Sébastien Keromen