Eyjafjallajökull
Sortie:
02/10/2013
Pays:
France
Genre:
Durée:
94 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Eyjafjallajökull

Verdict: Chef D’oeuvre

par: Emmanuel Galais



Pour les voyageurs du monde entier, l’éruption du volcan islandais Eyjafjallajökull est un coup dur. Pour Alain et Valérie, c’est une catastrophe. Car pour arriver à temps dans le petit village de Grèce où se marie leur fille, ce couple de divorcés, qui se voue l’un l’autre une détestation sans borne, va être amené par la force des choses à prendre la route ensemble.

Avec un titre aussi imprononçable, le nouveau film d’Alexandre Coffre (Une pure affaire) ne risquait pas de passer inaperçu. A plus forte raison, lorsqu’il annonce un duo détonnant formé de Valérie Bonneton (Les petits mouchoirs) et Dany Boon (Bienvenue chez les ch’tis). Voilà les bases sont posées, maintenant quand est-il réellement de ce film ?

On va tout de suite passer aux mesquineries d’usage en disant que le scénario ne s’embarrasse pas des cohérences, bien loin de là, plus c’est gros mieux c’est ! Et heureusement, car c’est bien là la clé de la réussite de cette comédie franchement hilarante, qui ne perd pas une minute. Dynamique à souhait, le film entraine le spectateur dans une suite improbable de situations rocambolesques où les deux protagonistes tentent par tous les moyens, en premier lieu d’aller au mariage de leur fille aînée, et dans un deuxième temps de pourrir la vie de l’autre. Et ce qui est amusant dans tout cela c’est que le public adhère, plus les actes sont d’un cynisme ahurissant plus les rires éclatent dans la salle.

Et c’est là que l’on voit que le film a touché son but, les rires explosent mécaniquement, presque instinctivement, y compris dans des scènes dont on sent le gaga arriver comme dans l’hôtel allemand ou encore lors de la fête en Albanie. La mise en scène est tellement juste que l’on se laisse tout de même prendre au jeu de la mécanique du rire. On est tout simplement conquit par la maitrise du réalisateur qui parvient à donner à son film un rythme idéal en ne laissant pas trop de temps morts, si ce n’est pour soulever un peu d’émotion et laisser reposer le public pour mieux l’embarquer dans une nouvelle aventure.

L’autre réussite du film vient évidemment de ses personnages secondaires qui parviennent toujours à nous surprendre, comme, et surtout comme Ezéchiel, magnifiquement interprété par Denis Ménochet (Inglorious Bastards) qui s’offre l’une des scènes les plus hilarantes du film. Mais n’oublions pas tout de même le couple vedette du film Valérie Bonneton et Dany Boon. Le duo fonctionne à merveille, on sent une complicité à toute épreuve, les deux comédiens s’amusent à se faire mal et cela se voit, se transpire à l’écran. Valérie Bonneton s’écarte de son personnage qui l’a rendue célèbre à la télévision, pour nous donner une composition hilarante dans ses grossièretés, mais aussi toute en nuance dans les émotions et dans les ambigüités de son personnage. Quand à Danny Boon, sa comparaison avec Bourvil ne fait que se renforcer tant le comédien respire la gentillesse et la simplicité, dans un jeu qui se veut pourtant précis et minutieux.

En gros, si vous attendiez la nouvelle comédie de l’année, celle que vous aurez envie de voir à deux ou en famille, dans ces moments de marasme permanent « Eyjafjallajökull » est assurément celle là.