Ma vie avec Liberace
Behind the candelabra
Sortie:
18/09/2013
Pays:
USA
Genre:
Durée:
2h00 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Ma vie avec Liberace

Verdict: Très Bon

par: Sebastien Keromen

La qualité des films de Soderbergh n’est pas constante, mais sa variété reste incomparable. Voilà qu’il nous emmène dans les coulisses de la vie du pianiste Liberace, pour un voyage rempli de paillettes

Ma vie avec Liberace
Titre original : Behind the candelabra
USA, 2013
Réalisateur
 : Steven Soderbergh
Acteurs : Michael Douglas, Matt Damon, Dan Aykroyd, Scott Bakula, Rob Lowe, Paul Reiser, Debbie Reynolds
Adapté du roman de Scott Thorson et Alex Thorleifson
Durée : 2h

L’histoire
Scott Thorson fait la connaissance de Liberace, pianiste talentueux, excentrique et gay qui joue à Las Vegas. Il va partager sa vie et son art pendant 5 ans



La critique

J’ai toujours trouvé que Soderbergh était un réalisateur surestimé. Pour un Sexe, mensonges et vidéo prometteur, et un Erin Brockovich réussi, combien de films mineurs, dont les timides Ocean’s eleven qui méritaient plus d’ambition. Mais je dois avouer que cette fois, Soderbergh a fait du bon boulot. Le sujet était délicat à aborder sans faux-pas, et le réalisateur arrive à y aller franco sans erreur. Ce qui nous donne d’emblée un film flamboyant, too much, décomplexé, excentrique et exagéré, tout comme le personnage de Liberace. Les décors et costumes sont énormissimes, et participent fortement au plaisir du spectateur. Grâce à la performance superbe de Michael Douglas, Liberace explose à l’écran, surtout pendant ses shows, et fascine les spectateurs autant que le vrai Liberace devait le faire à Vegas. Les autres acteurs, maquillés et habillés à une mode improbable et intemporelle, sont également au diapason, et tout le film brille de mille feux et mille talents. La musique gaie et entraînante contribue aussi à cette jubilation.



C’est du côté de l’histoire que réside le bémol. Car si, au début, on est ébloui par l’ambiance et dépaysé par une histoire de couple gay, on s’aperçoit vite que cette histoire de couple ressemble à tant d’histoires de couples déjà vues à l’écran, et déjà les autres fois on était lassé. Jalousie, tromperies, réconciliations, le milieu du film ne tourne qu’autour de cela, et l’intérêt retombe. Il aurait sans doute suffit de remettre un peu de spectacle de Liberace pour éviter de tourner en rond dans ce couple, mais ce n’est pas le cas, et on regarde sans grand intérêt l’évolution inévitable de leur relation. La fin se concentrant plus sur le personnage de Matt Damon (qui n’a que peu d’intérêt sauf dans sa relation avec Liberace), on continue à s’ennuyer un peu, jusqu’à un final plus flamboyant et réussi.



Au total, le film vaut largement pour le strass et les paillettes dont il déborde, que ça soit au niveau des décors, des costumes, et de l’interprétation. Mais cela masque mal un scénario galvaudé et moyennement intéressant. Le raccourcir un peu aurait sans doute permis de maintenir l’intérêt. En l’état, il y a tout de même amplement de quoi voir et apprécier, mais on regrette que le film ne soit pas encore meilleur.

À voir : pour briller de mille feux
Le score presque objectif : 7,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +2, si vous n’avez pas peur d’être ébloui

Sébastien Keromen