Richard
Curtis a écrit
Quatre mariages et un
enterrement, et
Coup de foudre à
Notting Hill. Et il a réalisé
Love
actually. Donc quand sa nouvelle comédie sort sur nos écrans, on va
évidemment s’y intéresser de près.
Il était temps
Titre original : About time
UK, 2013
Réalisateur : Richard Curtis
Acteurs : Domhnall Gleeson, Rachel McAdams, Bill Nighy
Durée : 2h05
L’histoire
Tim est un jeune homme de 21 ans, timide et peu sûr de lui… Mais quand il
apprend qu’il peut retourner dans le passé pour changer ses décisions, sa vie
va être toute autre…
La critique
Avant d’aller voir ce film, il faut
savoir deux choses. Faute de quoi on risque de se le gâcher un peu. La
première chose est que, malgré les apparences et la bande-annonce, ce n’est pas
vraiment une comédie romantique. C’est limite comédie dramatique, ou chronique
sur une famille, ou un film qui parle de la vie, tout simplement. La deuxième
chose à savoir, c’est que le principe du voyage dans le temps n’est vraiment
utile et utilisé que dans le dernier tiers du film. Pour le reste, c’est
anecdotique ou juste comique, mais ça n’apporte malheureusement rien. Une fois
ces deux informations connues, on peut commencer à apprécier les qualités du
film. Et sur ces bases, le film cumule du très bon et du très mou.
L’idée du voyage dans le temps est plus
que sous-exploitée au début. Ça reste un gimmick très dispensable, car
utilisé soit pour des choses qui ne touchent pas l’histoire, soit pour des
choses très basiques et manichéennes. Il faut attendre le dernier tiers pour
que le scénariste ait trouvé des idées bien plus intéressantes, subtiles, et
même qui font un peu réfléchir. Le film nous propose presque même une
philosophie de vie, c’est pas du lourd mais c’est un plutôt profond.
Malheureusement, la façon de délivrer le message est pesante et molle. Déjà car
les personnages sont assez transparents et anonymes. Et la voix off qui débite
des généralités pas mal vues mais très désincarnées n’arrange pas les choses.
On regarde donc passer l’histoire sans vraiment s’impliquer, et c’est plus le
cerveau que le cœur qui apprécie son intérêt. Il faut aussi ajouter que, comme
on ne s’attache pas, ça paraît bien longuet. Le film a un rythme assez mou,
souligné par une musique le plus souvent apathique, des dialogues qui manquent
un peu de piquant, des seconds rôles pas assez pittoresques (à part la sœur du
héros). Ce qui laisse un goût de trop peu côté personnalité du film. Mais
celui-ci reste tout de même original, et dans le dernier tiers on veut vraiment
savoir ce qui va arriver…
Au final, Il était temps est une fable ou une chronique originale sur la
vie en général et la famille en particulier. S’il souffre d’un rythme mollasson
et de personnages un peu fades, il reste intéressant pour des idées originales
et plaisantes. Et si en plus, contrairement à moi, vous accrochez aux personnages,
ça sera sans doute un très bon moment à passer.
À voir : pour des idées
originales, même si on aurait aimé ne pas avoir à attendre la fin pour les voir
Le score presque objectif : 7/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) :
+2, en espérant que les héros vous toucheront plus que moi
Sébastien Keromen