Après l’original de Brian de Palma, nous avons
droit à l’inévitable et dispensable remake
du même nom…
L’histoire
Timide et complexée, Carrie est une adolescente qui fuit son entourage,
martyrisée du matin au soir. Sa mère, très pieuse, n’arrange rien à l’affaire…
La critique
Quand ce n’est pas un remake, c’est un reboot, quand ce n’est pas un reboot, c’est
un remake…
Preuve du total manque d’inspiration dont fait preuve Hollywood ces temps-ci, nous avons aujourd’hui droit au remake de
Carrie, dont l’original de Brian de
Palma (1976), avait marqué les esprits en son temps de manière complètement justifiée. L’heure est donc au
revival de ce film marquant avec
Carrie,
la vengeance, réalisé par Kimberly Peirce, à qui nous devons surtout le
très remarqué
Boys Don’t Cry. L’espoir
était donc permis, un espoir conforté par la présence au générique de Chloé
Grace Moretz, déjà remarquée par les sympathiques
Kick Ass et
Laisse moi entrer
(tiens, encore un remake). Mais malheureusemement, même sans faire de
comparaison avec l’œuvre originale,
Carrie
la vengeance, même plein de bonne volonté, rate en très grande partie son
sujet, nous livrant un film plutôt banal sur la persécution au lycée, mettant
en scène une
Carrie trop belle pour
être lapidée et usant de ses pouvoirs comme le ferait un
X-man expérimenté ou le très remarqué Andrew de
Chronicle.
Trop belle pour saigner…
C’est probablement la première réflexion qui vous
viendra à l’esprit lors des premières minutes du film, mais Chloé Grace Moretz,
même si elle adopte un ton juste pour interpréter une jeune fille persécutée
par la méchanceté d’autrui, est bien trop belle. Notre petite Hit Girl de
Kick Ass a bien grandi et elle est
désormais une belle jeune fille de 16 ans. Et à ce titre, le bât blesse complétement,
tellement la jeune fille est ravissante et il est flagrant qu’un simple coup de
blush ou de rouge à lèvres suffira à la rendre divine. Sissy Spacek, dans le
film original de Brian de Palma, ne bénéficiait pas de la même plastique
ravageuse mais avait un physique quelque peu dur qui convenait parfaitement au
rôle. Premier constat mitigé sur le film de Kimberly Peirce. Et ils se
multiplient.
Tous à mort…
A en quelque sorte essayer d’être un peu trop dans l’ère du temps, Kimberly
Peirce finit par accoucher d’un étrange film au croisement entre
X-men et
Chronicle. Entendons nous bien, ces films sont des références mais
Carrie la vengeance essaie d’en extirper
quelques éléments tout en ratant complètement la dimension horrifique et
épouvantable du sujet. Une jeune fille martyrisée à l’école (surtout aux Etats
Unis), ça fait mal, ça arrache des pleurs, c’est poursuivi tout le temps, c’est
montré du doigt, conspué, honni, banni. Seulement voilà, excepté la séquence
tant attendue du bal, les camarades ne sont pas si méchants et pas si mauvais
que ça. Si l’on excepte la mère interprétée de manière très peu convaincante par
Julianne Moore, la folie ne guette jamais vraiment le film, qui reste édulcoré
à la manière d’une comédie romantique tout public. La séquence finale du bal
demeure light en matière de cruauté, Carrie se découvrant une forme d’humanité
en contradiction avec la folie théorique du personnage. On ressort de la
projection assez partagé, navigant entre la déception d’un remake encore foiré
et le sentiment que Chloé Grace Moretz reste une actrice à suivre. A noter qu’avec
ce film, elle revient au genre horrifique après un de ses tous premiers films,
Amityville, d’Andrew Douglas.
Verdict : 5,5/10
Largement perfectible, Carrie la vengeance n’est qu'un film
fantastique de plus dans une industrie cinématographique décidément bien à la
peine.
Site officiel:
Carrie,
la vengeance
