Jim Jarmush fait du
Jim Jarmush. Cela donne donc… du Jim Jarmush.
L’histoire
Adam et Eve sont un couple de vampires vivant entre Detroit et Tanger.
Leur grande difficulté est de se procurer du sang…
La critique
Adam et Eve et Jim…
Jim Jarmush est un réalisateur qui ne m’a jamais passionné. Sous couvert de
films au scénario travaillé et à la mise en scène souvent décalée,
contemplative et lente, il passionne souvent une certaine catégorie de
spectateurs dont je ne fais pas partie malgré mes efforts.
Broken Flowers, avec Bill Murray en est un parfait exemple. L’exemple
d’un film lent, contemplatif mais où le poussif affronte l’ennui le plus
profond. Alors quand
Only Lovers Left Alive est annoncé, je
parcours Paris comme un affamé afin de trouver une salle qui le projette et ce
d’autant plus que Tom Hiddleston et Tilda Swinton sont dans les rôles
principaux. Peut-être parmi les acteurs les plus bankables du moment, ce
couple enchanteur et charismatique incarne Adam et Eve, deux vampires vivant
entre Détroit et Tanger, en permanence à la recherche de sang. Pur, le sang
contaminé (drogue et autres vices) étant désormais légion.

Pas de Paradis Perdu…
C’est donc sur ce pitch particulièrement alléchant que démarre
Only Lovers Left
Alive avec une alternance de plans nous montrant un temps la vie à Détroit et
un autre temps, la vie à Tanger, nos deux amants démoniaques ne vivant pas
ensemble, un caprice particulier du destin sans doute. Les efforts fournis par
Jim Jarmush sont particulièrement frappant dans leur souhait de distiller une
atmosphère quasi mystique, planante et complètement désenchantée. Oui, nos deux
vampires sont désenchantés, leur vie d’Eternels ne semblant pas plus les
émouvoir que ça. Tout comme la question de la vie éternelle, ce qu'elle apporte, ce à quoi elle contraint, ou ce qu'elle sacrifie, jamais
(malheureusement) abordé dans ce film. Non, Jim Jarmush préfère nous livrer une
sorte de trip lethargique et complètement planant, où l’isolement et la
solitude dominent, dans les villes admirablement choisies que sont Tanger et
Détroit. En effet, tous les efforts de réalisation sont concentrés dans ces
structures isolantes, un peu comme si les vampires étaient les seuls être
vivants sur Terre.
Only Lovers Left Alive
finit par en ressortir comme une sorte de caricature d’un trip sous acide dans
lequel Jim Jarmush essaye d’instiller un semblant de poésie. Et malgré ces
efforts conséquents, car Tom Hiddleton et Tilda Swinton sont parfaits dans leur
rôle, la mayonnaise ne prend pas, le film en restant à ce que Jim Jarmush a l’habitude
de faire : des films lents et contemplatifs d’un ennui prononcé, mais qui
ne parviennent jamais à être sauvés du désastre malgré une distribution
exemplaire, une réalisation attentive et une atmosphère choyée. Frustrant.
Verdict : 5/10
Trop lent et trop contemplatif pour être prenant, Only
Lovers Left Alivene passionne pas malgré un casting de haute volée.