300 avait été un événement.
Marquant autant par ses images qu’un sens de la démesure qui pouvait confiner
au grotesque, il n’a laissé personne indifférent (à part ceux qui ne l’ont pas
vu). Et il devrait en être de même pour ce second opus
300 : la naissance d’un empire
Titre original : 300 : rise of an empire
USA, 2014
Réalisateur : Noam Murro
Acteurs : Sullivan Stapleton, Eva Green, Lena Headey
Adapté du roman graphique de
Frank Miller
Durée : 1h40
L’histoire
Le Perse Xerxès veut conquérir la Grèce avec une immense armée. Thémistocle,
général grec athénien, va avoir la lourde tâche d’unir la Grèce pour repousser
l’envahisseur
La critique
Le premier 300 avait beaucoup divisé. À tel point que je ne sais pas
combien il reste encore de personnes qui apprécient ce film. Et à tel point que
toutes les critiques de cette suite concluent plus ou moins par un « c’est
aussi mauvais que le premier ». Mais donc, pour nous qui aimons encore le
premier film, que vaut cette suite ? Voilà enfin une critique qui va
répondre à cette question.
Après les préquelles et les séquelles, voilà que
300 invente le, euh, la, euh, voyons, la en-même-temps-quelle ?
la paralléquelle ? enfin bref, un film qui se passe à la fois avant,
pendant et après le premier film. Ceci est d’emblée un excellent point pour que
le film ne se réduise pas à une redite du premier. On a l’impression d’élargir
notre point de vue sur l’histoire de cette guerre entre Perses et Grecs, d’en
comprendre des implications et manœuvres qui nous avaient jusque-là échappé. L’histoire
est ainsi riche et complexe, parfois un peu inutilement, surtout dans sa
narration en multiples flash-back imbriqués, mais en tout cas suffisante pour
qu’on ne s’ennuie pas et que le film progresse. Les personnages sont plutôt
nombreux mais tous bien dépeints et sont loin d’être unidimensionnels (même s’ils
manquent un peu de charisme). Les relations entre Thémistocle et Artémise sont
par exemple aussi complexes qu’intéressantes. Voilà, tout ce qu’on nous raconte
a de quoi captiver notre attention. Et en plus, ce n’est même pas cela la
raison première pour laquelle on va voir
300.
Car l’attrait principal du film, c’est
sa réalisation, ses images travaillées dans les moindres détails, ses
ralentis, ses chorégraphies de combats, sa classe internationale. C’est aussi
sans doute ce qui déplaît aux détracteurs de
300. Pour ceux-là, pas la peine d’y penser, ce nouveau
300 est le digne héritier de son
prédécesseur, Bien sûr, il n’a plus l’attrait de la nouveauté et de l’originalité,
mais les fans du premier en auront pour leur argent, les séquences de combats
sont de toute beauté, des longs plans-séquences avec ralentis pour accentuer
les actions, beaucoup de sang et de violence, des couleurs atténuées pour un
effet sépia qui donne son cachet au film. Et en plus une musique
particulièrement travaillée et réussie, avec des instruments au son inhabituel,
en parfaite adéquation avec les images. Si vous aviez accroché au style de
300, les scènes d’action de
La Naissance d’une nation vont être un
grand kif. S’il y manque un peu la démesure des dialogues qu’avait le premier
film, on se rattrape sur l’exagération de certaines scènes d’action (tiens, et
si on sautait du haut de la falaise pour attaquer les soldats sur les bateaux ?
tiens, les chevaux ont-ils le mal de mer ?).
Au final, c’est très simple de
conseiller ou non ce film. Si vous n’avez pas aimé le premier
300, même pas la peine de penser à aller
voir cette suite. Mais si vous êtes fan du premier opus, courez voir le film
qui est loin d’être une redite du premier, et le complète vraiment, et de fort
belle manière, pour peindre un tableau encore plus grand sur cet événement
historique. Et en tout cas un film haletant et prenant, qui a une classe d’enfer !
À voir : sans faute si vous
avez accroché au premier
Le score presque objectif : 7,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) :
+3, moi je suis très fan des deux films
Sébastien Keromen