Le Tisseur revient sur
nos écrans pour la cinquième fois en onze ans…
L’histoire
Peter Parker, alias Spider-Man, essaie désormais de faire face à sa vie,
entre sa vie de super-héros et celle d’un homme ordinaire. Il devra affronter
Electro, un ennemi très puissant lié à OsCorp…
La critique
Who am ? I am Spider-man…
Après un premier volet pratiquement
parfait qui plaçait la barre très haut, le nouveau Spider-Man de Marc Webb
était très attendu mais avec un certain
scepticisme compte tenu du côté un peu cheap de la bande-annonce. On retrouve
donc Peter Parker, Gwen Stacy et les nouveaux protagonistes que sont Electro,
Le Bouffon vert et Rhino. De nouveaux personnages autant casse-gueules à
adapter que difficiles à faire cohabiter dans un long métrage. Sam Raimi avait
eu quelques difficultés avec son troisième volet qui rassemblait autant de
nouveaux éléments alors nous étions donc en droit de nous demander :
comment Marc Webb s’en sort-il ? Constat mitigé.
The Amazing Spider-Man : le destin
d’une franchise
On va passer (un peu) sous silence la dimension infiniment mercantile des innombrables
projets Marvel pour se concentrer uniquement sur
The Amazing Spider-Man : le destin d’un Héros. Le film est
honnête mais sans être une franche réussite. On a du
mal à comprendre pourquoi : les personnages sont nombreux, l’action, haletante,
le couple Peter/Gwen, toujours attachant. Et pourtant, on reste sur un
sentiment mi-figue mi-raisin : le film n’accroche pas, ne dégage pas
d’identité propre et semble empêtré dans l’esthétisme ambiant et dans les
attentes esthétisantes du moment. L’absence totale d’atmosphère, liée à une partition musicale inexistante et molle, n’aide pas. Cela a toujours
été une conviction : un Marvel doit avoir un thème musical fort afin
d’exister. Après tout, ne parlons-nous pas de super-héros ? Pour des
raisons qui m’échappent, James Horner n’a pas été retenu pour
The Amazing Spider-Man : le destin d’un
Héros et c’est le nouveau venu Pharrell Williams, de l'écurie zimmerienne, qui s’y colle. Il en
résulte un thème plat et ennuyeux, à des années-lumières de ce qu’on pouvait
attendre d’un tel titre. Le reste du répertoire musical se limite à divers
morceaux de rock qui donnent le désagréable sentiment que le nouveau film de
Marc Webb s’adresse non pas aux fans de la première heure mais à un public
boutonneux qui se préoccupe peu du niveau d’aboutissement des films issus du bestiaire
Marvel. Pour en remettre une couche sur le plan artistique, la réalisation,
bien que très rythmée, bute sur des effets spéciaux parfois douteux et issus
d’un autre âge. L’intégration de Spider-Man aux décors est un peu limite, tout
comme l’action, de temps en temps illisible.
Le bestiaire Marvel
Face à notre Tisseur favori se dressent désormais Electro, le Bouffon Vert
et Rhino. Mention spéciale à Electro, personnage ultra casse-gueule dans le
Comics : costume ridicule, Vilain inintéressant et plat mais qui dégage un
certain charme dans le film grâce notamment à l’interprétation de Jamie Foxx.
Sans compter les parents de Peter qui refont surface. Le film finit par partir
un peu dans tous les sens et on se sent baladé sans pouvoir réellement s’ancrer
à aucune intrigue. A privilégier trop de trames, on finit par n’en réussir
complètement aucune.
Mais Andrew Garfield a du mal à se renouveler. D’un personnage dans le premier
opus finement interprété, au répertoire
habile et dépourvu de lourdeur on passe à un Peter Parker nouvelle version
irritant, limite hystérique et toujours dans l’excès d’un jeu donnant le
sentiment de franchement manquer de maturité. Un Spider-Man éloigné de
la bêtise du personnage de Sam Raimi mais désormais aussi éloigné du personnage
si réussi du premier volet. Mauvaise direction d’acteur ou mauvais acteur tout
court… ? Dire que cette « nouvelle » interprétation passe mal
est un euphémisme et contribue malheureusement à nous détacher du couple
Gwen/Peter, si fabuleux à l’origine. Reste le personnage du Bouffon Vert
(génial Dane DeHaan), malheureusement cantonné à quelques minutes mais dont la
démence perce l’écran. Le personnage est incroyable et complètement en phase
avec le Comics, baignant dans la folie, et bien plus crédible que Willem Dafoe,
tout en étant proche du personnage interprété par James Franco. Durant ces
quelques instants, le Bouffon Vert vole la vedette au Tisseur d’une habile
manière, confirmant tout le bien qu’on avait pu ressentir en découvrant Dane
DeHaan, cet acteur à l’air si juvénile dans l’excellent
Chroniche. A noter
l’apparition de Chris Cooper dans le rôle de Norman Osborn, qui avait été pressenti
pour interpréter Otto Octavius dans le second opus de la trilogie de Sam Raimi.
Au final, reste une certaine fidélité au Comics on ne peut plus louable mais
malheureusement un peu entachée par des partis pris artistiques douteux et
laissant un arrière-goût empreint d’amertume et de scepticisme. Espérons que le
tir sera rectifié dans le troisième et avant-dernier volet.
Verdict : 6/10
Malgré de beaux efforts, Marc Webb a bien du mal à renouer
avec la réussite du premier volet.