The Amazing Spider-Man : le destin d'un Héros
The Amazing Spider-Man 2
Sortie:
30/04/2014
Pays:
Etats-Unis
Genre:
Durée:
2h21 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

The Amazing Spider-Man : le destin d'un Héros

Verdict: Bon

par: Arnaud Weil-Lancry



Le Tisseur revient sur nos écrans pour la cinquième fois en onze ans…

L’histoire
Peter Parker, alias Spider-Man, essaie désormais de faire face à sa vie, entre sa vie de super-héros et celle d’un homme ordinaire. Il devra affronter Electro, un ennemi très puissant lié à OsCorp…

La critique

Who am ? I am Spider-man…
Après un premier volet pratiquement parfait qui plaçait la barre très haut, le nouveau Spider-Man de Marc Webb était très attendu mais avec  un certain scepticisme compte tenu du côté un peu cheap de la bande-annonce. On retrouve donc Peter Parker, Gwen Stacy et les nouveaux protagonistes que sont Electro, Le Bouffon vert et Rhino. De nouveaux personnages autant casse-gueules à adapter que difficiles à faire cohabiter dans un long métrage. Sam Raimi avait eu quelques difficultés avec son troisième volet qui rassemblait autant de nouveaux éléments alors nous étions donc en droit de nous demander : comment Marc Webb s’en sort-il ? Constat mitigé.



The Amazing Spider-Man : le destin d’une franchise
On va passer (un peu) sous silence la dimension infiniment mercantile des innombrables projets Marvel pour se concentrer uniquement sur The Amazing Spider-Man : le destin d’un Héros. Le film est honnête mais sans être une franche réussite. On a du mal à comprendre pourquoi : les personnages sont nombreux, l’action, haletante, le couple Peter/Gwen, toujours attachant. Et pourtant, on reste sur un sentiment mi-figue mi-raisin : le film n’accroche pas, ne dégage pas d’identité propre et semble empêtré dans l’esthétisme ambiant et dans les attentes esthétisantes du moment. L’absence totale d’atmosphère, liée à une partition musicale inexistante et molle, n’aide pas. Cela a toujours été une conviction : un Marvel doit avoir un thème musical fort afin d’exister. Après tout, ne parlons-nous pas de super-héros ? Pour des raisons qui m’échappent, James Horner n’a pas été retenu pour The Amazing Spider-Man : le destin d’un Héros et c’est le nouveau venu Pharrell Williams, de l'écurie zimmerienne, qui s’y colle. Il en résulte un thème plat et ennuyeux, à des années-lumières de ce qu’on pouvait attendre d’un tel titre. Le reste du répertoire musical se limite à divers morceaux de rock qui donnent le désagréable sentiment que le nouveau film de Marc Webb s’adresse non pas aux fans de la première heure mais à un public boutonneux qui se préoccupe peu du niveau d’aboutissement des films issus du bestiaire Marvel. Pour en remettre une couche sur le plan artistique, la réalisation, bien que très rythmée, bute sur des effets spéciaux parfois douteux et issus d’un autre âge. L’intégration de Spider-Man aux décors est un peu limite, tout comme l’action, de temps en temps illisible.



Le bestiaire Marvel
Face à notre Tisseur favori se dressent désormais Electro, le Bouffon Vert et Rhino. Mention spéciale à Electro, personnage ultra casse-gueule dans le Comics : costume ridicule, Vilain inintéressant et plat mais qui dégage un certain charme dans le film grâce notamment à l’interprétation de Jamie Foxx. Sans compter les parents de Peter qui refont surface. Le film finit par partir un peu dans tous les sens et on se sent baladé sans pouvoir réellement s’ancrer à aucune intrigue. A privilégier trop de trames, on finit par n’en réussir complètement aucune.
Mais Andrew Garfield a du mal à se renouveler. D’un personnage dans le premier opus  finement interprété, au répertoire habile et dépourvu de lourdeur on passe à un Peter Parker nouvelle version irritant, limite hystérique et toujours dans l’excès d’un jeu donnant le sentiment de franchement manquer de maturité. Un Spider-Man éloigné de la bêtise du personnage de Sam Raimi mais désormais aussi éloigné du personnage si réussi du premier volet. Mauvaise direction d’acteur ou mauvais acteur tout court… ? Dire que cette « nouvelle » interprétation passe mal est un euphémisme et contribue malheureusement à nous détacher du couple Gwen/Peter, si fabuleux à l’origine. Reste le personnage du Bouffon Vert (génial Dane DeHaan), malheureusement cantonné à quelques minutes mais dont la démence perce l’écran. Le personnage est incroyable et complètement en phase avec le Comics, baignant dans la folie, et bien plus crédible que Willem Dafoe, tout en étant proche du personnage interprété par James Franco. Durant ces quelques instants, le Bouffon Vert vole la vedette au Tisseur d’une habile manière, confirmant tout le bien qu’on avait pu ressentir en découvrant Dane DeHaan, cet acteur à l’air si juvénile dans l’excellent Chroniche. A noter l’apparition de Chris Cooper dans le rôle de Norman Osborn, qui avait été pressenti pour interpréter Otto Octavius dans le second opus de la trilogie de Sam Raimi.

Au final, reste une certaine fidélité au Comics on ne peut plus louable mais malheureusement un peu entachée par des partis pris artistiques douteux et laissant un arrière-goût empreint d’amertume et de scepticisme. Espérons que le tir sera rectifié dans le troisième et avant-dernier volet.

Verdict : 6/10
Malgré de beaux efforts, Marc Webb a bien du mal à renouer avec la réussite du premier volet.