The Amazing Spider-man : le destin d’un héros
The Amazing Spider-man 2
Sortie:
30/04/2014
Pays:
USA
Genre:
Durée:
2h20 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

The Amazing Spider-man : le destin d’un héros

Verdict: Médiocre

par: Sebastien Keromen

Dans la déferlante de films de super-héros, voici encore un Spider-man. Et le film est tellement mauvais que vous allez autant morfler que les super-méchants qu’il y a dedans !

The Amazing Spider-man : le destin d’un héros
Titre original : The Amazing Spider-man 2
USA, 2014
Réalisateur
 : Marc Webb
Acteurs : Andrew Garfield, Emma Stone, Jamie Foxx, Dane DeHaan, Campbell Scott, Embeth Davidtz, Colm Feore, Paul Giamatti, Sally Field, Martin Sheeen
Musique de : Hans Zimmer, Pharrell Williams
Adapté des comics de Stan Lee
Durée : 2h20

L’histoire
Spider-man doit affronter le Rhino. Spider-man doit affronter Electro. Spider-man doit affronter le Bouffon vert. Spider-man doit affronter Gwen Stacy. Dur dur, la vie de Spider-man !



La critique

Ce qu’il y a de bien, quand la réputation d’un film qu’on va voir est pourrie, c’est qu’on ne s’attend pas à grand-chose. Et ça tombe bien pour ce nouveau Spider-man, où il n’y a effectivement rien à sauver. Je n’étais pas un grand fan du premier Amazing Spider-man, mais on aurait pu espérer qu’ils apprendraient de leurs erreurs. Sauf que pas du tout, le film amplifie même tous les défauts du premier opus. À commencer par les scènes d’action, qui sont d’abord très peu nombreuses (3 et demie), et totalement illisibles du fait d’une caméra parkinsonienne au dernier degré, et d’un montage trop cut qui rend impossible de comprendre exactement ce qui se passe, d’autant plus qu’un combat virevoltant entre les buildings, dont on n’est pas tout à fait sûr de dans quel sens se tient Spider-man, ça aurait demandé justement plus d’attention à la lisibilité. À part ça, les scènes d’action sont assez dynamiques, mais paraissent bien courtes (franchement, la scène d’affrontement contre Electro m’a donné l’impression d’être plus longue dans la bande-annonce). Au moins, cette fois le film ne prend pas 1h pour faire apparaître Spider-man, qui dès le début se balade en ville au bout de sa toile, quelques séquences en vue caméra embarquée dans… euh… son slip ? Sérieux, y a trois plans on a l’impression qu’on a la vue tel que l’a le slip de Spider-man, voilà qui est osé.



Mais donc, si les scènes d’action sont peu nombreuses et courtes, qu’y a-t-il dans les 2h20 du film ? Eh bien des tas de trucs pas passionnants. Plutôt que de voir Spider-man fritter du bad guy, était-ce votre vœu le plus cher de le voir se disputer avec sa tante pour savoir qui va laver ses caleçons ? Ou de rechercher dans ses souvenirs de collège pour trouver un moyen pour que ses lance-toile ne grillent pas en présence d’Electro (un problème auquel nous avons tous dû faire face, bien sûr) ? De creuser à nouveau dans le passé sombre et totalement non intéressant et non bouleversant des parents de Peter Parker ? De voir Spider-man faire le con avec un casque de pompier sur la tête ? De le voir discuter sans fin avec sa petite amie, avec des dialogues qu’Harlequin et la Bibliothèque Rose réunis ont dû refuser ? De le voir faire des ricochets sur l’eau ?



N’espérez rien des personnages. Electro est assez moche et ses motivations sont encore plus basiques que le scénario de Tetris (et ça doit bien être le gars qui a le moins lu les consignes de sécurité, dans le monde entier). Quant à ses pouvoirs, vous m’excuserez, mais du moment où il est capable de se transformer en électricité pure, je ne vois pas comment il ne pourrait pas tuer n’importe qui, Spider-man compris, sans qu’on puisse l’arrêter. Je crois bien qu’il s’est fait avoir par le scénario. Harry Osborne est un peu plus travaillé, mais devient vite aussi n’importe quoi, ses pouvoirs ne sont pas très clairs, on le laisse en plan à la fin du combat, pas clair non plus (enfin bon, le scénario, qui fuit de partout, n’en est plus à ça près). Quant au Rhino, je pense qu’il est difficile d’imaginer un personnage avec moins de background, c’est juste un gars qui crie et qui tire, je pense qu’il a dû être écrit par le stagiaire d’un stagiaire. Et en plus, ne vous laissez pas berner par la bande-annonce, le Rhino est totalement en dehors de l’histoire du film, il apparaît juste au début et à la fin.



Et n’espérez pas que l’emballage sauve le film. Outre des effets spéciaux pas super convaincants (c’est quand même étonnant que les scènes de Spidey se balançant dans la ville ne soient toujours pas à la hauteur de celles des films de Sam Raimi), la 3D post-convertie est absolument inutile. Mais reste le pire du pire (du pire) : la musique. À la séquence d’ouverture, la musique ouvre sur des trompettes. Et là on se dit « Hein, que, mais, mais non, c’est quoi ça, gasp ». Envoyez vos oreilles vérifier par elles-mêmes ici : http://www.deezer.com/track/77450610. Même l’ouverture du Superman de 1980 faisait moins ringarde. Et le reste de la musique ne nous rassurera pas, dans ses « meilleurs » moments elle est discrète, mais régulièrement nos oreilles nous interpellent et nous demandent « mais c’est quoi cette merde ? ». Pourtant j’en ai vu, des films, mais je me demande si c’est pas la pire bande originale que j’aie jamais entendue. C’est Pharrell Williams qui en est l’auteur, et vraiment y a pas de quoi être Happy…



Au final, ce nouveau Spider-man est une tuerie. Non, je déconne. Vous avez pas lu ce qui précède ou quoi ? The Amazing Spider-man : le destin d’un héros (non, sérieux, en plus, « le destin d’un héros », ils se mouchent vraiment pas du coude) est un ratage sans nom. Et encore, pour que ça soit un ratage, il aurait fallu qu’ils aient essayé, et on n’en a pas l’impression. 2h20 d’action brouillonne, de personnages sans profondeurs, de blagues de Spider-man dont ils n’auraient pas voulu chez Carambar, débitées par la voix aigüe et à baffer d’Andrew Garfield, de tunnels de dialogues écrits par une machine sans humour et sans style et sans originalité, d’ennui et de déception profonds. Tout ce qu’on n’attend pas d’un film de super-héros, quoi.

À voir : non. Sérieux non. Par pitié pour vous
Le score presque objectif : 3/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : -3 l’araignée est vraiment tombée dans la purée

Sébastien Keromen