Godzilla

Verdict: Moyen

par: Sebastien Keromen

Godzilla, ça fait toujours envie, non ? Voir un gros lézard dévaster une ville jusqu’à ce qu’il n’en reste que des ruines ? Mais les temps modernes ont frappé, et comme tout doit être light, voici le premier Godzilla allégé en Godzilla.

Godzilla
Titre original : Godzilla
USA, 2014
Réalisateur
 : Gareth Edwards
Acteurs : Aaron Taylor-Johnson, Bryan Cranston, Ken Watanabe, Elizabeth Olsen, Juliette Binoche, Sally Hawkins, David Strathairn
Musique de : Alexandre Desplats
Durée : 2h05

L’histoire
(je vous laisse le synopsis officiel, il est trop ridicule, tout en étant quand même nettement plus honnête que la bande-annonce)
Godzilla tente de rétablir la paix sur Terre, tandis que les forces de la nature se déchaînent et que l'humanité semble impuissante...



La critique

Le vieux Godzilla était en caoutchouc. Le nouveau Godzilla est en images de synthèse, et est extrêmement convaincant et impressionnant, du beau boulot. Voilà, c’est tout ce que j’ai de bon à dire sur le film.
Parce qu’il va falloir le mériter ce Godzilla (le bestiau) réussi dans ce Godzilla (le film) vermoulu. Déjà, j’espère que vous êtes pas trop pressé. Parce qu’il va vous falloir attendre 3/4h avant de voir le moindre monstre. Et en plus, c’est même pas Godzilla. Pour lui il vous faudra attendre presque une heure complète, soit la moitié du film. Et n’espérez pas non plus ne voir que lui à partir de ce moment-là, si on le voit 1/4h cumulé sur tout le film, c’est le maximum. Il me semble qu’on voit plus l’autre monstre, Mothra, insecte mutant qui ressemble à un croisement entre les arachnides de Starship Troopers et un tire-agrafes. Franchement pas une réussite. Mais bon, au moins, c’est quand même un peu de monstre à défourailler, contrairement à Godzilla dont le rôle est tellement ridicule qu’on se demande comment ils ont convaincu le monstre de jouer dans leur film. Oui, je suis absurde si je veux.



Et quand y a pas de monstre, alors, y a quoi ? Eh bien des tas de gens qui se disent qu’il y a un truc louche, et qu’il faut comprendre ce qui se passe, ou de militaires qui se disent qu’il faut tirer dans le tas, ou de scientifiques qui pensent des trucs qui ne m’ont pas marqué. Et tout ça sans le moindre gramme d’humour ou de distance, c’est un film sérieux, madame, pas de ça chez nous. On aurait pu au moins espérer qu’avec ça les personnages seraient intéressants, mais ça aurait été trop beau. On commence par le petit jeune héros bien propre sur lui mais qui a le charisme d’une ampoule basse consommation, sans oublier qu’il est affublé d’un trauma d’enfance avec la mort de sa mère (Juliette Binoche, dont je me demande encore plus que pour Godzilla comment on l’a convaincue de jouer un rôle aussi court et aussi plat). On poursuit avec son père qui passe son temps à pleurer ou crier, et dont la quête de graphiques d’ondes, qui feront semblant de servir plus tard, nous intéresse autant que le diamètre des spaghetti à la rabiata. Et on finit avec des militaires et scientifiques qui passent leur temps à discuter pour que ça ne change finalement absolument rien à ce qui se passe. La musique essaie un peu d’en mettre plein les oreilles mais sans conviction, la 3D est sympa sur 3 plans d’hélicos qui volent, et c’est tout. Et on va arrêter là l’hallali.



Au final, à part 3 bouts de scènes un peu jubilatoires avec Godzilla, le reste est d’un ennui mortel, n’arrive jamais à faire monter l’attente ou la tension, se prend des grands airs et de la solennité pour nous débiter des longs discours plats et sans conclusion. À part celle qu’on aurait mieux fait d’aller voir un autre film.

À voir : y a assez de Godzilla dans les dernières bandes annonces pour vous dispenser du film
Le score presque objectif : 5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : -3, aucun lézard, même de 100 mètres de haut, ne vaut tout cet ennui

Sébastien Keromen