Un film ovni, c’est
par ici…
L’histoire
Une extraterrestre arrive sur Terre
pour séduire les hommes avant de les faire disparaître…
La critique
Under the Cinema…
Notre Cinema actuel est bien à la peine. Entre les pures productions
indépendantes et le désormais classique divertissement made in Marvel de plus
en plus standardisé à la Disney, une faille se creuse de plus en plus. Le
spectateur se retrouve fréquemment dans l’obligation de laisser son cerveau à l’entrée
de la salle, soit parce que le réalisateur aura le tort de le prendre pour un
intello européen en mal de sensations déviantes, soit parce que le même
réalisateur le prendra pour un amateur de Michael Bay en mal de sensations
fortes. Dans la première catégorie, des œuvres aussi ineptes que Holy Motors ou Black Coal et dans la seconde The
Amazing Spider-man 2. La raréfaction des critiques de ces derniers mois sur
notre site illustre parfaitement ce malaise avec Under the skin, qui rentre
comme une lettre à la poste dans la première catégorie. Si on rajoute à ce
constat somme toute déprimant la tendance des jeunes et moins jeunes
générations à de plus en plus favoriser ce type de productions : Ryan
Gosling, Bradley Cooper et maintenant Scarlett Johansson, on ne peut que se
rendre à l’évidence : la nouvelle garde (douée) se tourne de plus en plus
souvent vers un cinéma de haute volée certes, mais élitiste et peu accessible.
Quand le résultat flirte avec des longs métrages tels que Drive, The Place Beyond the
Pines, Only God forgives, voire Only Lovers Left Alive, la pilule passe
mais des œuvres telles que Black Coal
ou Under the Skin, alors là, non !
Changement de corps…
Under the skin aurait fait un carton au
théâtre. Avec sa mise en scène incroyablement anxiogène, son ambiance dérangeante
et son atmosphère musicale pesante, le moins qu’on puisse dire c’est que la
réalisation de Jonathan Glazer dérange autant qu’elle étonne. Au passage, on
précisera qu’un certain nombre de séquences furent tournées à l’insu des
comédiens, certains n’étant informés qu’après coup. Etrange ovni décalé entre
délire à la Terry Gilliam et trip sous acide à la Leos Carax, Under the skin se propose de faire un
tour de la condition humaine, de la Solitude mais aussi de celle de la Femme.
Scarlett Johansson est impeccable et son interprétation est louable vu la
difficulté du script. Sa route croise celle de miséreux et autres âmes perdues jusqu’à
un climax particulièrement glauque qui met en lumière la cruauté humaine mais
aussi la bonté et la générosité de l’Homme. Il est dommage que Jonathan Glazer
ait complètement privilégié l’atmosphère de son récit (très bien servi par les
décors Ecossais rustiques et authentiques) et sa structure visuelle plutôt que
d’explorer d’autres versants de son film. Une œuvre à visionner une fois mais
néanmoins compliquée et difficile d’accès.
Verdict : 6/10
Un ovni particulier et dérangeant. A découvrir.