Une nation de plus en plus nombreuse de singes évolués, dirigée par César, est menacée par un groupe d’humains qui a survécu au virus dévastateur qui s'est répandu dix ans plus tôt. Ils parviennent à une trêve fragile, mais de courte durée : les deux camps sont sur le point de se livrer une guerre qui décidera de l’espèce dominante sur Terre.
Si la 3D n'est, encore une fois, pas forcément justifiée, malgré quelques effets de profondeur remarquable, ce deuxième volet du reboot de "La Planète des singes" surprend par une intelligence scénaristique rare, dans ce type de production. Il n’est pas insultant d’y voir la métaphore de tous les peuples opprimés par « une soi-disant suprématie de race » et qui trouve la voie de la liberté à travers la clairvoyance et la détermination d’un guide, souvent involontaire. On sent que les grands hommes de notre planète, qui ont su guider leur peuple vers la liberté ont largement inspiré la personnalité de César, à commencer par Mandela dont le combat se résumait à la possibilité de voir deux peuples coexister en réelle fraternité. Dans "La planète des singes : L'affrontement", César croit à la possibilité d'une coexistence mutuelle respectueuse, un hommage conscient ou non, qui prouve à quel point le rayonnement du leader Sud-Africain peut se retrouver dans les plus improbables détours.
La comparaison s'arrêtera là, car ensuite la machine hollywoodienne reprend ses droits et le film devient spectaculaire avec une bataille magnifiquement chorégraphiée, et une intrigue parfaitement dosée pour tenir le spectateur en haleine. La mise en scène prend le temps de poser son intrigue. On se laisse d’abord entraîner dans une rencontre imprévue, puis les différentes pièces de l’échiquier se placent, jusqu’au moment où l’on ne sait plus qui sont les bons ou les méchants. Les nuances choisies par les scénaristes permettent justement à l’histoire de prendre un certain volume et de ne pas se laisser prendre au piège « du toujours plus ».
Quant aux jeux des acteurs, il est tout simplement impressionnant, à commencer par les acteurs glissés dans la peau des singes, à l’instar d’Andy Serkis, véritable caméléon capable de donner des émotions tout en nous faisant accepter sa nature simiesque. L’acteur nous livre une palette d’émotions rarement atteinte dans ce type de rôle et entraîne du même coup toute la distribution derrière lui, comme le fait son personnage.
En conclusion, « La planète des singes : l’affrontement » est une véritable réussite qui prouve, si besoin en était toutes les qualités de ce reboot et la capacité de ses auteurs à en faire une valeur sûre et intelligente. Un seul regret : Il faudra encore attendre pour connaitre la fin de l'histoire, même si les premières pierres sont déjà posées à la fin de ce deuxième volume.