Salvation
Salvation
Sortie:
27/08/2014
Pays:
Afrique du
Genre:
Durée:
1h32 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Salvation

Verdict: Très Bon

par: Arnaud Weil-Lancry



Un western avec Mads Mikkelsen et Eva Green ? On prend tout de suite !

L’histoire
En tuant le meurtrier de sa famille, John déclenche la fureur du chef de gang, Delarue.

La critique

Le rasoir…
Mads Mikkelsen m’a toujours fait triper. Vraiment, je suis fou de cet acteur, cette gueule incroyable, ces joues en lames de rasoir, ce faux air de Lance Henriksen, ce regard de tueur mélancolique… Donc c’est simple, des films comme Salvation, on se jette dessus. Quand en plus le (seul) rôle féminin est interprété par Eva Green (décidément archi bankable ces dernières années), on y court et on s’y jette. Peut-être de manière si franco et si déraisonnée qu’on est déçu. Un peu. Forcément.



Trame sauvage…
John a fait la guerre en Europe et est parti chercher un autre air de vivre dans le grand ouest Américain. Seul avec son frère Peter. Dans l’espoir de changer de vie, dans l’espoir de trouver fortune, dans l’espoir d’être heureux. Quelques années plus tard, sa femme, la belle et douce Marie le rejoint, avec leur fils de 10 ans, Kresten. Ce bout d’histoire fait office de prologue et nous introduit très rapidement dans la vie de John, qui retrouve enfin sa famille. Ces quelques minutes suffisent à nous plonger dans la pire des saloperies humaines, dans la pire des abominations, dans un des pires débuts de films que j’ai vus depuis des années. Toute la famille de John est décimée en quelques minutes. Des minutes d’une horreur sans nom au terme desquelles John trouvera sa vengeance. Mais comme dans tous les western, la vengeance appelle la vengeance et c’est presque sans fin que ce cycle de mort et de violence continuera jusqu’au dénouement final. Convenu. Certain.



Classique…
Car Kristian Levring nous livre un western tout ce qu’il y a de plus classique. Dans son scénario : Enfer, petite ville dominée, hors-la-loi abjects, vengeance et extermination. Dans ses personnages : le héros, taciturne limite patibulaire, le personnage féminin (minimaliste), la bande de pourritures. Dans sa dimension technique : images chaudes, couleurs archi saturées, narration linéaire et très lente. L’ensemble fonctionne plutôt bien, les acteurs sont excellents bien que manquants parfois d'un peu de consistance, la faute à un background insuffisamment touffu, les morceaux de bravoure plutôt efficaces.
So, what’s up ? Quel est ce sentiment de frustration et d’attente inassouvie qui nous taraude pendant les 1h32 min du film… ? C’est simple, Kristian Levring, à avoir démarré son long métrage avec une telle ignominie, une telle brutalite en fait, un tel brio et une telle réussite, ne parvient jamais à recréer la tempête émotionnelle des premières minutes.

Quelle ironie de voir une telle œuvre marcher dans ses propres pas sans arriver à retrouver la réussite des débuts. C’est malheureusement le cas et Salvation finit par se désincarner de sa dimension émotionnelle à cause d’une simple « erreur de script ». Heureusement, la réalisation de Kristian Levring et ses acteurs l’empêchent de sombrer dans des regrets trop catégoriques et la réussite du film demeure indéniable.

Verdict : 7/10
Un très bon western qui commet l’erreur de trop bien démarrer. Frustrant.