Un western avec Mads Mikkelsen et Eva Green ? On prend tout de suite
!
L’histoire
En tuant le meurtrier de sa famille, John déclenche la fureur du chef de
gang, Delarue.
La critique
Le rasoir…
Mads Mikkelsen m’a toujours fait triper. Vraiment, je suis fou de cet
acteur, cette gueule incroyable, ces joues en lames de rasoir, ce faux air de Lance
Henriksen, ce regard de tueur mélancolique… Donc c’est simple, des films comme
Salvation, on se jette dessus. Quand en
plus le (seul) rôle féminin est interprété par Eva Green (décidément archi
bankable ces dernières années), on y court et on s’y jette. Peut-être de
manière si franco et si déraisonnée qu’on est déçu. Un peu. Forcément.
Trame sauvage…
John a fait la guerre en Europe et est parti chercher un autre air de vivre
dans le grand ouest Américain. Seul avec son frère Peter. Dans l’espoir de
changer de vie, dans l’espoir de trouver fortune, dans l’espoir d’être heureux.
Quelques années plus tard, sa femme, la belle et douce Marie le rejoint, avec
leur fils de 10 ans, Kresten. Ce bout d’histoire fait office de prologue et
nous introduit très rapidement dans la vie de John, qui retrouve enfin sa famille.
Ces quelques minutes suffisent à nous plonger dans la pire des saloperies
humaines, dans la pire des abominations, dans un des pires débuts de films que
j’ai vus depuis des années. Toute la famille de John est décimée en quelques
minutes. Des minutes d’une horreur sans nom au terme desquelles John trouvera
sa vengeance. Mais comme dans tous les western, la vengeance appelle la
vengeance et c’est presque sans fin que ce cycle de mort et de violence
continuera jusqu’au dénouement final. Convenu. Certain.
Classique…
Car Kristian Levring nous livre un western tout ce qu’il y a de plus
classique. Dans son scénario : Enfer, petite ville dominée, hors-la-loi
abjects, vengeance et extermination. Dans ses personnages : le héros,
taciturne limite patibulaire, le personnage féminin (minimaliste), la bande de
pourritures. Dans sa dimension technique : images chaudes, couleurs archi
saturées, narration linéaire et très lente. L’ensemble fonctionne plutôt bien,
les acteurs sont excellents bien que manquants parfois d'un peu de consistance, la faute à un background insuffisamment touffu, les morceaux
de bravoure plutôt efficaces.
So, what’s up ? Quel est ce sentiment de frustration et d’attente
inassouvie qui nous taraude pendant les 1h32 min du film… ? C’est simple,
Kristian Levring, à avoir démarré son long métrage avec une telle ignominie,
une telle brutalite en fait, un tel brio et une telle réussite, ne parvient
jamais à recréer la tempête émotionnelle des premières minutes.
Quelle ironie de voir une telle œuvre marcher dans ses propres pas sans arriver à
retrouver la réussite des débuts. C’est malheureusement le cas et
Salvation finit par se désincarner de sa
dimension émotionnelle à cause d’une simple « erreur de script ».
Heureusement, la réalisation de Kristian Levring et ses acteurs l’empêchent de
sombrer dans des regrets trop catégoriques et la réussite du film demeure
indéniable.
Verdict : 7/10
Un très bon western qui commet l’erreur de trop bien démarrer. Frustrant.