Gone Girl
Gone Girl
Sortie:
08/10/2014
Pays:
Etats-Unis
Genre:
Durée:
2h29 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Gone Girl

Verdict: Chef D’oeuvre

par: Arnaud Weil-Lancry



Avec Gone Girl, son dernier film, David Fincher signe le meilleur film de l’année 2014. Place à un chef d’œuvre d’une finesse rare…

L’histoire
Le mariage de Nick et Amy bat de l’aile. Lorsque la jeune femme disparaît, tous les soupçons se tournent vers Nick, dont la nonchalance étonne…

La critique

Tout est de fil blanc…
Quoi de plus banal qu’un couple qui bat de l’aile ? Un couple dont les liens se distendent, se desserrent et au sein duquel chacun ne voit plus que le fantôme de l’autre… ? Une trame bien banale me direz vous. Et effectivement, c’est le cas pour une histoire d’une grande platitude sur le papier mais dont David Fincher se saisit pourtant. Sous de faux airs d’Apparences (Robert Zemeckis), Gone Girl est une adaptation du roman Les Apparences de Gillian Flynn, par le réalisateur de Fight Club. Une adaptation complètement barrée, incroyable, délirante, dans laquelle le spectateur est maltraité, baladé, martyrisé, fracassé. Tel un affolant Puppetmaster, David Fincher nous atomise pendant 2h29 pour nous laisser complètement agonisant sur le trottoir. Oui, maltraité, le spectateur l’est, tout en lui sera rudoyé… Tout, sauf son intelligence.



Et pourtant…
… pourtant rien n’était gagné. Je suis entré dans mon cinéma habituel de la place de Clichy en grand vainqueur, en terrain conquis, engoncé dans mes certitudes du vieux de la vieille à qui on ne la fait pas. Un pitch pareil ? Un réalisateur qui a du mal à se renouveler depuis Fight Club ? J’en mange tous les jours. Que d’arrogance… !

C’est pourtant bien dans ces certitudes que je m’installe confortablement pendant plus d’une heure pendant laquelle tout est cousu de fil blanc. So what ? Après, c’est le grand ménage, le remue-méninges plutôt, un pied de nez aux meilleurs retournements et autres twists de ces dernières années mais dans une telle frénésie, une telle enfilade qu’on ne peut jamais reprendre son souffle. Gone Girl, c’est comme un infini mille-feuille, chaque couche regorge de surprises, chaque couche est une nouvelle carte, une nouvelle étape vers une nouvelle découverte, vers des sensations qui vous font un instant vous dresser les cheveux sur la tête, la seconde d’après pleurer, ensuite rire, puis hurler. Du grand, du vrai, du Cinema quoi ! La présence du directeur Jeff Cronenweth à la photographie à qui on doit Fight Club notamment n’est surement pas étrangère à l’atmosphère mystérieuse (et parfois morbide) qui plane dans le film.
… pourtant je ne supporte pas Rosamund Pike que j’ai découverte avec Jack Reacher. Transparente au possible, cette belle blonde transcende pourtant complètement son personnage, qu’elle habite à merveille. C’est pareillement le cas pour Ben Affleck, à qui on peut reprocher parfois un léger manque de charisme.

On ne peut finalement et objectivement rien reprocher à Gone Girl, qui est un grand film comme on aimerait en voir plus souvent. Dirigé d’une main de fer et de maître par un David Fincher au sommet de son art, qui joue avec le spectateur encore mieux que ne l’avait fait un Bryan Singer avec Usual Suspects. Dérangeant, démoniaque, séduisant et dément, Gone Girl est une splendide leçon de cinéma à ne rater sous aucun prétexte.

Verdict : 9/10
Rien à rajouter, la note parle d’elle-même !