Astérix - le Domaine des Dieux

Verdict: Très Bon

par: Sebastien Keromen

Après 4 films live de qualité variable (ou plutôt, après un film réussi et 3 daubes), Astérix retourne au film d’animation. C’est sans doute une bonne idée. Quand en plus c’est Alexandre Astier qui pousse le projet, on peut en espérer beaucoup

Astérix - le Domaine des Dieux
France, 2014
Réalisateur
 : Louis Clichy, Alexandre Astier
Voix : Roger Carel, Guillaume Briat, Lorànt Deutsch, Laurent Lafitte, Alexandre Astier, Alain Chabat, Elie Semoun, Géraldine Nakache, Artus de Penguern, Lionnel Astier, François Morel, Florence Foresti
Musique de : Philippe Rombi
Adapté de la bande dessinée de Goscinny et Uderzo
Durée : 1h25

L’histoire
César a un nouveau plan pour se débarrasser des irréductibles gaulois : les intégrer dans la civilisation romaine en construisant des propriétés romaines autour de leur village



La critique

Mission pour ce nouvel Astérix : faire mieux que ses deux prédécesseurs, ce qui est amplement facile. Mais ne nous arrêtons pas à cette mission minimale, et espérons que le nouvel Astérix est même divertissant, drôle, emporté, et réussi. C’est pas tombé très loin, ça reste honnête, mais il y a tout de même un goût de trop peu. Le film comporte de bons moments, indéniablement, mais aussi pas mal de passages plus plats, plus convenus, sans surprise. Bon, bien sûr, comme le film est très fidèle à la BD, quand on connaît déjà celle-là ça limite les surprises. Mais ça reste quand même une déception, car il y a le temps dans un film d’en mettre plus que dans une BD. Et finalement, le seul ajout notable par rapport à la BD est une amitié entre Obélix et un petit Romain, ça n’était peut-être pas ce qu’on attendait en priorité. Le reste est périphérique, juste pour allonger la sauce.



Et dans l’ensemble, à part quelques bouts de dialogues qui ont la marque d’Alexandre Astier (notamment ceux qu’il prononce lui-même), ça manque beaucoup de fantaisie. Et puis il y a aussi autre chose qui m’a gêné : certaines voix ne collent pas. C’est peut-être subjectif, mais la voix de Chabat ne colle pas au gros sénateur qui devrait avoir une voix plus grave, la voix d’Astier ne colle pas au gros général baraqué qui devrait avoir une voix plus molle. Et, encore pire, la voix d’Obélix ne colle pas. En fait, on a l’impression que le gars essaie d’imiter la voix d’Obélix, ce qui fait qu’on a l’impression que ce n’est pas une vraie voix, et que finalement Obélix a une voix forcée qui ressemble un peu à celle de Scooby-Doo ou Homer Simpson. C’est sans doute selon les sensibilités, mais moi ça m’a hérissé le poil à chaque fois qu’Obélix parle. Les autres voix vont bien, comme celle de Lorànt Deutsch, Elie Semoun, le regretté Arthus de Penguern, et même Laurent Lafitte qui fait pourtant la voix d’un énorme esclave noir.



L’histoire de la BD, quoique réussie, était indéniablement trop courte pour en faire un film. Alors le scénario a rajouté des morceaux, créé ou développé des personnages, rajouté quelques poursuites et scènes d’action, mais malheureusement de façon un peu paresseuse. Si certaines idées sont réussies (les soldats qui ont exigé que les ordres soient donnés poliment), la plupart sont très sages et classiques, et diluent un peu l’histoire. Alors bien sûr, les enfants vont adorer, le film est haut en couleurs et l’animation est réussie (la 3D est par contre absolument dispensable, grosso modo on ne voit jamais vraiment de profondeur), la musique plaisante, les personnages et la BD respectée, et pour eux ça sera donc un excellent moment. Pour les adultes, par contre, à part quelques bons gags et quelques (trop peu nombreux) clins d’œil (le personnage avec la voix de Franck Pitiot – alias Perceval dans Kaamelott, nous gratifie d’un « C’est pas faux »), ça se laisse regarder sans déplaisir mais sans vraiment s’enthousiasmer, la faute à pas mal de plat quand on espérait des montagnes russes.

À voir : pour les enfants, et pour les fans d’Astérix
Le score presque objectif : 7/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +1, si ça vous tente, moi j’en espérais bien plus

Sébastien Keromen