Kingsman : Services secrets. Vous qui croyiez que
les films d’espionnage ne pouvaient plus vous surprendre…
L’histoire
Galahad est un agent secret britannique. Un jour, il décide de prendre
sous son aile le jeune Eggsy, dont le père lui a jadis sauvé la vie…
La critique
Colin Firth est James Bond… ?
Lors des premières affiches de
Kingsman :
Services secrets, je me suis demandé si j’allais apprécier le nouveau film
de Matthew Vaughn ou non : Colin Firth en espion, une affiche bien retro
comme on peut les aimer et le réalisateur de
X-Men le Commencement aux commandes. Une combinaison autant
audacieuse que risquée que ce soit par la pléthore de films sur les (super)
agents secrets ou par rapport au choix de Colin Firth dans un rôle peut-être
sympathique sur le papier mais tellement incongru quand à faire de cet acteur
plutôt carré et lisse un agent de la même veine que James Bond. Mais même s’il
n’a plus rien à prouver, le réalisateur de
Kick-Ass
signe (encore !) une excellente œuvre cinématographique qui coiffe au
poteau autant de films d’action que de films d’agents shootés à la testostérone
comme le 7
ème art nous en a si bien servi depuis l’épopée Jason
Bourne.
Un scénario mince…
… Mais complètement dans les codes des films d’espions. L’agence Kingsman
souhaite remplacer un de ses agents tout juste décédé et Galahad présente donc
son jeune protégé, le très doué Eggsy. Le jeune héros réussira-t-il ou pas sa
mission ? Sera-t-il le nouveau Lancelot ou rentrera-t-il chez lui à sa vie
misérable… ? Je vous l’ai dit, c’est linéaire… Le bad guy est coloré et
mégalomane (Samuel L. Jackson, impérial), la bad girl est absolument
terrifiante et les Kingsgirls plutôt absentes. Mais ce serait compter sans la
maîtrise de Matthew Vaughn, tant scénaristique que sur le plan de la direction
des acteurs et que ce soit pour les classiques séquences d’initiation, les
scènes de dialogues ou les pures séquences d’action. Les séquences d’action,
parlons-en ! Complètement démentes, frappées, montées par un cocaïnomane
qui aurait vu
Kick-Ass en boucle pendant un an. L’apothéose étant évidemment la
scène de l’église, délirante, folle, complètement barrée renvoyant aux
meilleurs passages de
Braindead
revisité par Alex de la Iglesias. A noter pour les plus sensibles que quelques
scènes sont extrêmement violentes.
Bien sûr, on avance en terrain connu mais on ne s’ennuie jamais malgré quelques
très rares minutes d’essoufflement et un début un rien longuet à se mettre en
branle. On passera bien sûr sur les séquences d’action d’Eggsy, toujours
impeccablement réalisées mais quelque peu irréalistes, le jeune prodige ayant
tendance à se prendre pour Kitty Pride pour éviter les balles. Enfin, tout cela
reste archi mineur pour un film d’une qualité rare et d’un plaisir coupable,
couplé à une partition entraînante du toujours (très présent) Henry Jackman.
Vous l’aurez compris, vous n’avez plus d’excuse… !
Verdict : 8/10
Kingsman : Services
secrets est une réussite de plus à l’actif d’un (du ?)
des réalisateurs les plus doués d’Hollywood.