Pourquoi j'ai pas mangé mon père
Sortie:
08/04/2015
Pays:
France
Genre:
Durée:
95 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Pourquoi j'ai pas mangé mon père

Verdict: Bon

par: Emmanuel Galais

L’histoire trépidante d’Édouard, fils aîné du roi des simiens, qui, considéré à sa naissance comme trop malingre, est rejeté par sa tribu. Il grandit loin d’eux, auprès de son ami Ian, et, incroyablement ingénieux, il découvre le feu, la chasse, l’habitat moderne, l’amour et même… l’espoir. Généreux, il veut tout partager, révolutionne l’ordre établi, et mène son peuple avec éclat et humour vers la véritable humanité… celle où on ne mange pas son père.

Alors, voilà typiquement le type de film dont on n’a pas envie de dire du mal, tant il est, sur le papier du moins, réjouissant. D’abord, parce que un film français en motion capture, c’est enfin la résultat d’une envie de voir les européens surfer sur le territoire, jusque là, réservé aux américains. Ensuite parce que Jamel Debouze conserve un capital sympathie important et une énergie que l’on a envie de voir dans cette adaptation d’un livre de Roy Lewis « The Evolution Man ».

Et le résultat n’est pas forcément très loin de la vérité ! D’abord parce qu’un soin méticuleux a été apporté aux décors, aux environnements, et surtout aux personnages. Si on peut regretter un manque de cohérence dans la gestuelle des personnages censés représenter des simiens, l’ensemble ne manque toutefois pas de qualité et le spectacle est très rapidement captivant, notamment dans la scène d’ouverture qui capte l’attention du spectateur par de véritables bonnes idées de mise en scène.
Et c’est bien là la grande qualité du film, une mise en scène solide et un scénario cohérent. En effet pour sa première réalisation, Jamel Debouze s’offre le luxe d'un film d’animation en Motion Capture et trouve de bien belles idées pour mettre en lumière tous les hommages appuyés présents dans le film, on y voit bien évidement des clins d’œil à Disney (la première bande annonce reprenait l’ouverture du « Roi Lion ») et l’ouverture du film y fait directement référence, on y peut aussi y voir un autre clin d’œil au travail de Besson et de Chabat. Le jeune réalisateur s’en donne à cœur joie, fait référence à son passé en banlieue parisienne et l’assume totalement au passage. Le scénario ne s’embarrasse pas d’une réflexion trop pesante et, au contraire, suit une narration cohérente et fidèle qui ne sombre pas dans la bleutte sans relief.

Mais ce qui plombe le film ce sont les quelques mauvaises idées qui viennent le ponctuer, à commencer par le choix de faire revivre Louis De Funès, si l’hommage appuyé est remarquable et louable, le résultat à l’écran laisse dubitatif. On ne comprend pas bien le principe et encore moins la valeur ajoutée du procédé. Mais la plus mauvaise idée reste tout de même un doublage très approximatif presque fatiguant sur une heure et demi de film. Si Jamel Debouze et Mélissa Theuriot s’amuse et font plus que le job, les autres comédiens de doublage sont tout simplement à côté de la plaque. Georgette Kal-Lobé qui interprète la sorcière est irritante, mais moins que le couple qui double les simiens un peu bourgeois. Tout ces acteurs ne semblent pas à l’aise avec cette technique, et le résultat apparait très amateur. Le générique de fin arrive comme une libération et sonne comme une déception pour un projet aussi ambitieux et réjouissante que celui-là.