Mad Max : Fury Road
Mad Max : Fury Road
Sortie:
14/05/2015
Pays:
Etats-Unis
Genre:
Durée:
2h Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Mad Max : Fury Road

Verdict: Chef D’oeuvre

par: Arnaud Weil-Lancry



Mad Max : Fury Road, un fim complètement Mad !

L’histoire
Max erre dans la Désolation jusqu’au moment où il rencontre Immortan Joe et Furiosa…

La critique

Le Futur selon George…
Le futur post-apocalyptique est un genre à part entière. Film fourre-tout par excellence (action, aventure, fantastique…), il reste respecté par ses fans hardcore, qui ont souvent grandi avec lui aux heures perdues des revues Mad Movies, de l’Ecran Fantastique et de toute une série de mangas tels qu’Akira ou Gunm. Genre difficile à réussir car facilement bancal et souvent tourné en dérision à l’écran, il peut facilement mener au ridicule et causer bien des problèmes à ses géniteurs, on pensera à Postman ou Waterworld, gouffre artistique et financier qui aboutit à la fin de la relation entre Kevin Reynolds et Kevin Kostner. Toutefois, c’est un genre tellement particulier qu’il est en général réalisé par des fans de la première heure : Doomsday par Neil Marshall et bien sûr les Mad Max par George Miller. Ce dernier, en revenant sur les devants de la scène avec son Mad Max : Fury Road, prouve que ce n’est pas parce que vous êtes de la vieille école que vous êtes bons pour la remise (contrairement à Dario Dargento ou John Carpenter à tout hasard). Son film est tout simplement une folie absolue, une démence visuelle, un vrai cataclysme cinématographique, qui, en renvoyant tous les succès du genre (qu’ils soient d’action, underground, post-apocalyptique) au banc d’école, remet à plat le cinéma « divertissant » tout en contentant le fan hardcore le plus irréductible. Un exploit. Je n‘avais pas vu cela depuis Le Seigneur des Anneaux. Et encore, l’œuvre de Peter Jackson est bien plus abordable.



De Femme et de Sang…
Le scénario ne mérite pas qu’on s’y attarde : Max continue sa route dans un futur dévasté et dans lequel on tue et massacre pour une gorgée d’eau ou un morceau de métal. Il rencontre Furiosa qui, tout en fuyant le fou/gourou Immortan Joe, essaie d’atteindre la Terre Verte. Cette phrase ne témoigne pas un manque de respect mais une réalité, celle des codes de ce genre, qu’on retrouve tous ici : le héros anti-héros, le gourou charismatique, l’armée de fous… Aux côtés de cette structure narrative, on retrouve aussi tout le jargon quasi mythologique habituel mais ô combien plus poussé que de coutume. George Miller s’est attaché à construire toute une codification et un quasi dialecte extrêmement cohérent et bien pensé (même si parfois difficile à saisir), et ce, du début à la fin de son film. Cela lui assure une homogénéité et une constance étonnante…
Dans Mad Max : Fury Road, on retrouve aussi la femme. Ou plutôt, les femmes. Car une partie de la surprise de Mad Max :  Fury Road provient de la présence accordée aux femmes dans un genre fréquemment misogyne et macho. Charlize Theron, comme à son habitude est étincelante et continue, après des rôles aussi difficiles que Monster, à écorner son image de super-star sex symbol, égérie de Dior. Quel plaisir de voir une telle actrice continuer ce genre de rôle en dépit du fait qu’elle n’ait plus rien à prouver. Au-delà de sa performance qui la propulse une fois de plus comme une authentique Actrice, elle illustre avec bonheur cette nouvelle époque d’acteurs qui n’hésitent plus à se compromettre dans des œuvres moins faciles, moins tout public, voire carrément pour public averti comme par exemple La Maison de l’Horreur avec Geoffrey Rush et Famke Janssen. Tom Hardy, lui, avec son physique à la Gérard Butler, livre une prestation très convenable mais il est vrai un rien terne à côté des autres personnages, mais aussi à côté du film en tant que tel. Au milieu de tous les protagonistes du film, Max paraît finalement être le plus normal et le plus conforme, en particulier à côté de la véritable star : George Miller.



Mad George…

George Miller s’est sûrement dit, au début du tournage de Mad Max : Fury Road : « les enfants, je vais m’éclater ». Et effectivement c’est le cas. A la manière de David Fincher l’an dernier avec Gone Girl, tonton George livre une œuvre qui fera date dans l’histoire du cinéma par ses qualités intrinsèques, par sa folie visuelle, par sa démence totale, par sa quasi perfection. Image, photo, musique, cadrages… Tout respire le travail bien fait et la folie du perfectionniste obsédé par les détails de la première à la dernière minute. A noter que Mad Max : Fury Road, a été réalisé sans effets numériques, avec de véritables cascadeurs, de véritables véhicules, des maquillages véritables etc… Le rythme est sans interruption, l’ambiance stupéfiante, et le film ravira tous les publics. L’apogée du film, la tempête de sable, est d’une virtuosité sans nom et d’une poésie rarement vue dans un film de ce genre. Son apparition vous fera écarquiller les yeux et décrocher la mâchoire, à l’image de tout le film. Merci Monsieur Miller, à la prochaine, et sans attendre 20 ans s’il vous plaît…

Verdict : 9/10
Le septième art n’a jamais été aussi flamboyant depuis le Seigneur des Anneaux.
Site officiel : Mad Max : Fury Road