Mad Max : Fury Road, un fim complètement
Mad !
L’histoire
Max erre dans la Désolation jusqu’au moment où il rencontre Immortan Joe
et Furiosa…
La critique
Le Futur selon George…
Le futur post-apocalyptique est un
genre à part entière. Film fourre-tout par excellence (action, aventure,
fantastique…), il reste respecté par ses fans hardcore, qui ont souvent grandi
avec lui aux heures perdues des revues Mad Movies, de l’Ecran Fantastique et de
toute une série de mangas tels qu’
Akira
ou
Gunm. Genre difficile à réussir
car facilement bancal et souvent tourné en dérision à l’écran, il peut
facilement mener au ridicule et causer bien des problèmes à ses géniteurs, on
pensera à
Postman ou
Waterworld, gouffre
artistique et financier qui aboutit à la fin de la relation entre Kevin
Reynolds et Kevin Kostner. Toutefois, c’est un genre tellement particulier qu’il est en
général réalisé par des fans de la première heure :
Doomsday par Neil Marshall et bien sûr les
Mad Max par George Miller. Ce dernier, en revenant sur les devants
de la scène avec son
Mad Max : Fury
Road, prouve que ce n’est pas parce que vous êtes de la vieille école que
vous êtes bons pour la remise (contrairement à Dario Dargento ou John Carpenter à tout hasard).
Son film est tout simplement une folie absolue, une démence visuelle, un vrai
cataclysme cinématographique, qui, en renvoyant tous les succès du genre (qu’ils
soient d’action, underground, post-apocalyptique) au banc d’école, remet à plat
le cinéma « divertissant » tout en contentant le fan hardcore le plus
irréductible. Un exploit. Je n‘avais pas vu cela depuis
Le Seigneur des Anneaux. Et encore, l’œuvre de Peter Jackson est bien
plus abordable.
De Femme et de Sang…
Le scénario ne mérite pas qu’on s’y attarde : Max continue sa route dans
un futur dévasté et dans lequel on tue et massacre pour une gorgée d’eau ou un
morceau de métal. Il rencontre Furiosa qui, tout en fuyant le fou/gourou
Immortan Joe, essaie d’atteindre la Terre Verte. Cette phrase ne témoigne pas
un manque de respect mais une réalité, celle des codes de ce genre, qu’on
retrouve tous ici : le héros anti-héros, le gourou charismatique, l’armée
de fous… Aux côtés de cette structure narrative, on retrouve aussi tout le
jargon quasi mythologique habituel mais ô combien plus poussé que de coutume.
George Miller s’est attaché à construire toute une codification et un quasi
dialecte extrêmement cohérent et bien pensé (même si parfois difficile à saisir), et ce, du début à la fin de son
film. Cela lui assure une homogénéité et une constance étonnante…
Dans
Mad Max : Fury Road, on retrouve aussi la femme. Ou plutôt, les
femmes. Car une partie de la surprise de
Mad
Max : Fury Road provient de la
présence accordée aux femmes dans un genre fréquemment misogyne et macho.
Charlize Theron, comme à son habitude est étincelante et continue, après des
rôles aussi difficiles que
Monster, à
écorner son image de super-star sex symbol, égérie de Dior. Quel plaisir de
voir une telle actrice continuer ce genre de rôle en dépit du fait qu’elle n’ait
plus rien à prouver. Au-delà de sa performance qui la propulse une fois de plus
comme une authentique Actrice, elle illustre avec bonheur cette nouvelle époque
d’acteurs qui n’hésitent plus à se compromettre dans des œuvres moins faciles,
moins tout public, voire carrément pour public averti comme par exemple
La Maison de l’Horreur avec Geoffrey
Rush et Famke Janssen. Tom Hardy, lui, avec son physique à la Gérard Butler, livre
une prestation très convenable mais il est vrai un rien terne à côté des autres
personnages, mais aussi à côté du film en tant que tel. Au milieu de tous les
protagonistes du film, Max paraît finalement être le plus normal et le plus
conforme, en particulier à côté de la véritable star : George Miller.

Mad George…
George Miller s’est sûrement dit, au début du tournage de
Mad Max : Fury Road : « les enfants, je vais m’éclater ».
Et effectivement c’est le cas. A la manière de David Fincher l’an dernier avec
Gone Girl, tonton George livre une œuvre
qui fera date dans l’histoire du cinéma par ses qualités intrinsèques, par sa
folie visuelle, par sa démence totale, par sa quasi perfection. Image, photo,
musique, cadrages… Tout respire le travail bien fait et la folie du
perfectionniste obsédé par les détails de la première à la dernière minute. A
noter que
Mad Max : Fury Road, a été réalisé sans effets numériques, avec
de véritables cascadeurs, de véritables véhicules, des maquillages véritables
etc… Le rythme est sans interruption, l’ambiance stupéfiante, et le film ravira
tous les publics. L’apogée du film, la tempête de sable, est d’une virtuosité
sans nom et d’une poésie rarement vue dans un film de ce genre. Son apparition
vous fera écarquiller les yeux et décrocher la mâchoire, à l’image de tout le
film. Merci Monsieur Miller, à la prochaine, et sans attendre 20 ans s’il vous
plaît…
Verdict : 9/10
Le septième art n’a jamais été aussi flamboyant depuis le Seigneur des
Anneaux.
Site officiel :
Mad Max : Fury Road