Agents très spéciaux : Code U.N.C.L.E.
The Man From U.N.C.L.E.
Sortie:
16/09/2015
Pays:
USA
Genre:
Durée:
117 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Agents très spéciaux : Code U.N.C.L.E.

Verdict: Chef D’oeuvre

par: Emmanuel Galais

Au début des années 60, en pleine guerre froide, Agents très spéciaux - Code U.N.C.L.E. retrace l'histoire de l'agent de la CIA Solo et de l'agent du KGB Kuryakin. Contraints de laisser de côté leur antagonisme ancestral, les deux hommes s'engagent dans une mission conjointe : mettre hors d'état de nuire une organisation criminelle internationale déterminée à ébranler le fragile équilibre mondial, en favorisant la prolifération des armes et de la technologie nucléaires. Pour l'heure, Solo et Kuryakin n'ont qu'une piste : le contact de la fille d'un scientifique allemand porté disparu, le seul à même d'infiltrer l'organisation criminelle. Ils se lancent dans une course contre la montre pour retrouver sa trace et empêcher un cataclysme planétaire.

Une chose est sûre, depuis un certain nombre d’années le réalisateur Guy Ritchie a trouvé une place dans le cinéma mondial. Une place particulière, faite de pépites d’humour British à l’instar de « Arnaques, crimes et Botaniques » ou encore « Snatch » et de blockbusters estampillés Hollywoodiens, les « Sherlock Holmes ». Tout ces films ont un commun une véritable signature visuelle et scénaristique. Un humour très British, pince sans rire et flegmatique, des plans à vous couper le souffle et une inventivité récurrente. En fait le réalisateur utilise toujours les mêmes méthodes, mais les adapte en permanence à son sujet.

Ainsi pour l’adaptation sur grand écran de la série des années 60 : « Des Agents Très Spéciaux », le réalisateur n’a gardé que les personnages et le contexte historique, pour ensuite tisser une histoire dans laquelle se mêlent ses principaux traits de caractère : De l’humour, de l’action et un hommage très prononcé aux serviteurs des services secrets de sa majesté. Car il est évidemment impossible de ne pas voir dans cette adaptation un clin d’oeil aux James Bond, notamment à travers le personnage interprété par Henry Cavill (Man of Steel), dont le flegme est une désarmante assurance quelques soient les circonstances. Charmeur, cogneur et surtout particulièrement instinctif dans ses décisions, le personnage de Napoléon Solo reprend tous les codes de l’espionnage British.

Et son alter ego russe interprété par Armie Hammer (Lone Ranger), n’est pas en reste, loin de là ! Il vient compléter les failles de son acolyte imposé et apprend tout en donnant des leçons à son embarrassant comparse. Mais bien sûr tout cela ne coexiste et ne prend corps que par la capacité de Guy Ritchie à donner forme à une grosse machine tout en lui conservant tous les aspects d’un film simple et désarmant. On garde toujours la matière de départ, des personnages décalés qui se font en permanence échos dans toute la carrière du réalisateur et des situations complexes que le ou les héros vont devoir démêler sans jamais perdre une once de leur fierté.

Mais surtout, Guy Ritchie impose une signature, une mise en scène continuellement inventive, en mouvement perpétuel, comme David Fincher le fait également, à sa manière, le réalisateur ne reste pas sur un plan simple, il doit toujours lui donner une texture particulière, comme lorsque les deux héros ouvrent un coffre, la position de la caméra donne à la scène une sensation incroyablement vertigineuse. Pareil dans la course poursuite en bateau, Guy Ritchie casse les codes pour mieux imprégner les choix opérés par ses héros et les changements intérieurs.

En conclusion, « Agents Très Spéciaux : Code U.N.C.L.E. » est une preuve supplémentaire de la capacité de Guy Ricthie de s’approprier un sujet très américain et de lui donner une texture volontairement so British. Le résultat est sensationnel ! On rit beaucoup, l’énergie ne baisse jamais d’un cran et la mise en scène est d’une inventivité désarmante.