Après deux documentaires marquants, Jacques Perrin tente la passe de trois en nous amenant dans la forêt. Au risque de nous perdre dans les sous-bois ?
Les Saisons France, 2016
Réalisateur : Jacques Perrin & Jacques Cluzaud
Voix : Jacques Perrin
Musique de : Bruno Coulais
Durée : 1h35
L’histoire De l’ère glaciaire à nos jours, nos forêts ont évolué et servi de refuge à de nombreux animaux, dont nous allons suivre la vie au cours des siècles
La critique Après le Peuple migrateur et Océans, on pouvait fonder de grands espoirs sur le nouveau documentaire de Jacques Perrin. Et s’il n’est pas raté, il déçoit tout de même par rapport à ses aînés, car ses images ne sont ni aussi inédites que
le Peuple migrateur, ni aussi soufflantes que
Océans. En fait, le film souffre de deux défauts qui l’empêchent de s’élever. Le premier est qu’il se limite aux animaux de la forêt, ce qui perd en exotisme et en dépaysement. Un documentaire bien de chez nous, on pourrait dire. Ne vous inquiétez pas, il y a de belles images, il y a plein de bébés animaux tout mignons, mais ça reste moins varié qu’un documentaire sur des lieux plus sauvages, ou qui fait le tour du monde. Encore une fois, n’espérez pas vous instruire, car les noms des animaux ne seront pas cités, même pas au générique. C’est plus une promenade qu’un cours de biologie que le film vous propose. Même si les images sont belles, un truc qui m’a agacé, c’est que le montage semble parfois menteur, en donnant l’impression que deux animaux se voient et interagissent alors que je suis certain que la plupart ils ont été filmés séparément. Par contre, Bruno Coulais est cette fois-ci plus en forme que sur Océans, et nous offre une superbe musique tout le long du film.
S’il ne présente pas les animaux, le film a tout de même un propos éducatif. Et c’est là que ça se gâte encore plus, car c’est son deuxième défaut. Le but est de nous présenter l’évolution des forêts au cours des derniers millénaires. Bon, pourquoi pas. On va nous expliquer que l’homme s’y est installé (avec des hommes primitifs joués par des acteurs, bof bof) puis en a détruit une partie. D’accord, mais quel rapport avec les saisons ? C’est un peu bancal. Et puis aussi le film finit en disant : « Vous avez vu les belles forêts du début du film ? Eh bien à cause de l’homme elles n’existent plus ». Et là on a envie de répondre « Mais, euh, je m’excuse de vous demander pardon, mais vous les avez pas filmées l’an dernier ces forêts ? Donc elles existent toujours… ». Enfin bref, c’est un peu maladroit, ça n’apportait pas obligatoirement grand-chose au documentaire, dont on ne sait finalement pas trop quoi penser. À part qu’il y avait des jolies images et des mignons bébés animaux. Et qu’il était pas très clair.
À voir : pour les images
Le score presque objectif : 7/10
Mon conseil perso : plutôt oui mais avec réserves
Sébastien Keromen